Un couple à la dérive. Un rêve pour tenter de tout reconstruire : s'en aller vivre à Paris. Dans son nouveau film, Sam Mendes nous plonge dans l'Amérique puritaine des années 50, au ton étonnamment actuel. Il raconte comment le quotidien peut tuer un amour, aussi unique et inaliénable qu'il semblait être. Autopsie d'un couple qui pensait ou qui voulait, être différent…

 

 


Dicaprio/Winslet, comme une évidence

Ils ont fait chavirer les coeurs des romantiques dans « Titanic ». Onze ans après, le duo mythique s'est donné rendez-vous dans ce drame intimiste et bouleversant. Finie la grande passion et le temps des promesses, où l'on voyait l'amour comme un refuge dans lequel on aurait plus jamais mal. Le temps passe, la flamme s'essouffle, les rêvent s'envolent. Une belle maison, deux beaux enfants, employé de bureau pour monsieur, femme au foyer pour madame. L'ennui. C'est souvent quand on a tout pour être heureux, qu'on l'est le moins. La vie tant espérée revêt son costume noir, se muant en tombeau des rêves pour les amants insouciants.

Prisonniers du quotidien, Franck et April s'oublient, s'éloignent, deviennent étrangers l'un pour l'autre. Viennent alors deux solutions : continuer à se mentir ou trouver l'envie de tout bousculer au risque de s'effondrer pour de bon. Pour raviver la flamme, ils se prennent à rêver de Paris. Tout quitter pour tout recommencer. Fuir ? Peut être…et alors ?

Une histoire poignante portée par deux acteurs au sommet de leur art. Leonardo Dicaprio, Kate Winslet : les retrouvailles sont à la hauteur de l'attente.

 

Comment un film devient un chef d'oeuvre

L'intensité se fait de plus en plus forte au fil des minutes, devenant presque dérangeante. Au début, le film se déguise en histoire banale, en conte gentillet, touchant. Le scénario n'a en soit rien de révolutionnaire. Beaucoup de scènes quotidiennes, de dialogues, de mots inutiles, mais importants pour saisir la profondeur de la suite, l'apothéose finale.

Peu à peu, les personnages brisent les barrières, l'histoire prend un autre virage, plus sincère, plus authentique mais aussi plus douloureux. Le jeu des acteurs et le regard des caméras valsent ensemble avec une incroyable justesse. Pas besoin de mots. Surtout pas de mots…