Un vieil homme pleure devant un jeune homme gravement blessé et allongé sur un lit d'hôpital. La scène est sous-titrée et l'homme s'adresse au malade, en arabe, d'une voix étouffé et entrecoupé par ses pleurs, il dit qu'il avait six enfants et que tous ont été blessés, amputés ou tués à cause des israéliens. "Toi…" continue-t-il en s'adressant au blessé, tu es le dernier des mes six enfants et tu es blessé toi aussi. Blessé, mais le jeune homme ne passera peut-être pas la journée, du moins à ce que le téléspectateur ne peut que croire en suivant la mise en scène. Qui restera insensible à la souffrance d'un père ?

Le journaliste n'aura pas besoin de beaucoup s'exprimer, les images se suffisent à elle-même. Qui les a prises? Mystère. Il n'en sera pas fait mention. C'est pourtant avec un manque de la pudeur la plus élémentaire que la caméra s'est glissé devant ce père souffrant, devant la quasi dépouille de son fils. On ne saurait être plus indiscret. Qui est son fils? Là aussi le mystère ne sera pas éclairci, pas plus que le rôle de ses autres enfants dans la "guerre" face à Israël et la scène laisse croire que tous était des civils. Mais rien ne l'affirme irréfutablement, pas plus que la gravité de des blessures du jeune homme. Le manque de précision sur les origines précises de la vidéo est dommageable… On ne sera vraiment sûr de rien.

Comme trop souvent, c'est à nos sensibilités que s'adresse le poste de télévision, la réflexion, elle, ne viendra que bien plus tard. Une réflexion n'est pas comme une image mouvante et colorée, elle suit un fil qu'il faut dérouler, elle apporte des informations  et des arguments qui devront se justifier, elle est, au-delà de l'image, un commencement d'explication sur un évènement précis. Elle laisse, autant que possible, le "pathos" de côté.

C'est le drame de notre époque, que de pouvoir recevoir très rapidement l'information, trop rapidement, sans toujours avoir la possibilité d'examiner dans le détail les images qui se bousculent d'un poste à l'autre, que ce soit sur un écran internautique ou sur un écran télévisuel. Si autrefois la rumeur avait le temps de déformer une réalité, aujourd'hui c'est la rumeur qui par les mille bouches des différents médias, devient la réalité… si toutefois le voile ne se déchire pas avant, comme ce fut le cas récemment encore.

De nombreux articles, partant d'un très bon sentiment, défendent un point de vue palestinien, exprimant toute l'horreur de voir la puissance de l'armée israélienne en marche avec force chars blindés, missiles, et toute l'organisation de l'une des plus puissantes armées au monde, parfois face à des civils. Là encore, c'est ce que les images nous montrent, mais il se dit aussi, chez les Israéliens, que le hamas place des civils comme boucliers humains devant les cibles de l'armée israélienne pour ôter toute crédibilité à celle-ci et pour gagner du temps.

Qui dit la vérité?

Tout est parti de tirs de roquettes sur Israël, émanant de la bande de Gaza, et dont le hamas porte la responsabilité. Aucun Etat au monde ne saura tolérer l'agression aveugle de ses civils, c'est impensable. La force de la riposte de l'Etat hébreux peut sembler disproportionnée et de fait elle est une fuite en avant vers la violence, issue elle-même d'une autre violence à son égard. Il reste pourtant inutile de chercher, comme cela se fait sans doute ici et là sur internet, qui est le premier responsable et qui porte la légitimité de sa présence dans la région. L'Etat d'Israël existe, c'est maintenant un fait, il a droit à sa propre sécurité.

Or l'un des buts du hamas est l'élimination de l'Etat Hébreux, il en fait même un devoir religieux et l'évoque bien dans sa charte, disponible sur internet, dans sa totalité. Tout le peuple palestiniens y est décrit comme une formidable arme à combattre israël. Les femmes doivent y faire le plus d'enfants possible et les élever dans la haine de l'Etat voisin, dans le rejet de l'occident et dans l'éloge du "martyr", dès l'âge tendre. C'est pourtant dans la négociation avec ce groupement déraisonnable que toute tentative de mener une paix durable se fera. Sans lui, rien ne sera possible…

Nous pouvons plaindre les palestiniens, courbant la tête sous les bombes, pensant ses blessures et enterrant ses morts. Nous pouvons déplorer de voir des civils et certainement aussi des enfants parmi les victimes des différents tirs de missiles. Mais n'oublions pas que le hamas, qui affiche clairement son intention de faire disparaitre l'Etat d'Israël a aussi été porté en partie par le peuple palestinien. Ne faisons pas, dans le journalisme citoyen, le jeu du hamas. Israël a ses torts, mais il a affaire à un interlocuteur improbable, qui ne pense qu'à l'éliminer… et une grande partie du peuple reste derrière lui!

Le lecteur gagnera à consulter ce très bon article sur la guerre à Gaza.

 

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