La célèbre revue financière chinoise Caijing Magazine a publié un article révélant que le vice-ministre de la Santé Huang Jiefu aurait pénalisé trois hôpitaux suspectés d'avoir vendu illégalement des organes humains à des étrangers.
Il faut savoir que les greffes humaines ne sont autorisées en Chine qu'entre membres d'une même famille. Mais étant donné que les statistiques officielles font état, rien que pour la France, d'une demande annuelle de 12 000 greffes par an alors que seulement une dizaine de milliers d'organes serait disponible officiellement dans le monde, il est aisé de comprendre que cette pénurie soit à la source de toutes sortes de trafics.
De plus, étant donné les exigences médicales et la durée de conservation de ces organes, qui pour beaucoup n'excède pas quelques heures, seulement 30 % des organes sera transplanté.
Cet état de fait ne peut que favoriser l'émergence de nombreux réseaux de trafic d'organes. Pendant quelques années, c'est l'Inde qui a défrayé la chronique à ce sujet, mais en apparence la Chine n'a pas envie de lui ravir cette place peu enviable puisque Huang Jiefu a averti que tout médecin qui serait reconnu coupable de trafic d'organes serait immédiatement révoqué !
Cette menace est-elle réelle et sera-t-elle suffisante ? Quand on connaît la valeur des organes humains et quand on sait que pour qu'un tel trafic soit viable il faut qu'il puisse compter sur des complicités au plus haut niveau, on peut en douter.
D'ailleurs, la revue médicale britannique The Lancet n'a-t-elle pas révélé que 90 % des organes utilisés en Chine lors de transplantation provenaient des corps des prisonniers exécutés.
Cette information a d'ailleurs été confirmée par des chirurgiens australiens qui ont déclaré : « Il n'y a pratiquement pas de liste d'attente de demandeurs d'organes en Chine, car les organes proviennent de prisonniers dans le couloir des condamnés à mort. La compatibilité du donneur est établie de son vivant avec le futur receveur. Cette pratique est répugnante pour notre mode de vie et les chirurgiens australiens sont bien entendu opposés à l'utilisation d'organes et de tissus de prisonniers exécutés pour des transplantations thérapeutiques. »
Mais ici, nous parlons d'un trafic international ; or pour qu'un tel trafic puisse se mettre en place, il faut bien qu'il y ait des pays receveurs. La France en fait est-elle partie ?