Les milliards qu’annoncent actuellement la France et les autres pays de l’Union européenne donnent le tournis. On a une impression d’irréel et de concours entre États, à celui qui présentera la facture la plus salée… pour le contribuable. Une sorte de paranoïa s’est emparée de nos dirigeants politiques, tous pays confondus, qui jonglent avec les milliards comme on jonglait avec les milliards de roubles (qui valaient quelques dizaines d’euros) lors de la crise monétaire russe de 1998, ou les milliards de marks de l’Allemagne après le traité de Versailles (10 milliards de Marks, au plus bas, ne valait qu’un Dollar).
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi 13 octobre un plan de soutien (ou de sauvetage) au système bancaire français à hauteur de 360 milliards d'euros – après les 22 milliards octroyés aux PME, 1 milliard apporté à Dexia et 2 milliards alloués au logement – alors que l’Allemagne apportera 400 milliards d'euros de garanties bancaires et 100 milliards d'euros de fonds publics pour recapitaliser les banques. La Grande-Bretagne garantira 47 milliards d'euros destinés à trois grandes banques (Royal Bank of Scotland, HBOS et Lloyds). Les Pays-Bas assureront pour 200 milliards d’euros de prêts entre banques et institutionnels. Le « pompon » allant à l'Italie qui a décidé d’accorder un crédit illimité à son système bancaire. Soit pour l’ensemble de l’Europe un montant supérieur à 1700 milliards d’euros…Comment les États vont-ils payer ces centaines de milliards alors que la France est « en faillite » et que beaucoup de pays sont très endettés : France (66 % du PIB), Italie (105 % du PIB), Belgique (85 % du PIB), Allemagne (65 %). On pourrait ajouter d’autres pays de l’EEE comme la Grèce (90 % du PIB), la Norvège (83 % du PIB), la Hongrie (67 % du PIB), le Portugal (64 %), Chypre (60 % du PIB), etc. qui devront aussi intervenir en cas de propagation de banqueroutes et qui ne respectent pas non plus les critères de Maastricht.
La réponse de beaucoup de politiques et de certains soi-disant économistes ou journalistes économiques, qui ne voient « pas plus loin que le bout de leur nez » (qui manque souvent de flair) est toute simple : si les marchés financiers se redressent les États n’auront pas besoin de « cracher au bassinet » et feront peut-être une bonne affaire s’ils doivent prendre une participation dans le capital de banques… hallucinant !
Pourquoi alors si tout va bien garantir de telles sommes ? Tout simplement parce qu’on a dû faire les comptes entre gouvernants et banquiers et que ces comptes sont très mauvais et s’élèvent au moins à 400 milliards pour les banques françaises – surtout si les épargnants retirent leu argent des banques pour le placer à la banque postale ou sur d’autres placements (Or, métaux précieux, immobilier ou en billets ans des coffre-forts…).
Sinon pourquoi toute cette agitation et cet affolement !Il ne s’agit pas de polémiquer mais de voir la vérité en face pour éviter de sombrer dans le ridicule. Notre dette s’élève aujourd’hui à plus de 1300 milliards + 360 milliards (sans compter les plus plus qui pourraient s’ajouter) ce qui nous donne un endettement de plus de 80 % du PIB. Il est vrai que comparé aux États-Unis (95 % avec les 700 milliards) et surtout au Japon (170 %) nous sommes des enfants de chœur. Mais pour Monsieur Fillon et d’autres nous devrions être dans ce cas deux fois failli, et vu l’échec embrasser Fanny.
En septembre 2007 François Fillon avait déclaré : « Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier… l'État est dans une situation critique…
On a 1.150 milliards de déficit à la fin de 2006. C'est une situation qui n'est plus supportable… L'État emprunte pour financer ses dépenses de fonctionnement. N'importe quel chef d'entreprise, n'importe quel chef de famille, n'importe quel agriculteur comprend qu'on ne peut pas continuer à emprunter pour financer des dépenses de fonctionnement ».
Le 8 janvier 2008, Nicolas Sarkozy, président de la République, avait déclaré : « S'agissant du pouvoir d'achat, qu'est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ? ».
Depuis la déclaration de notre exécutif, l’endettement s’est accru de 150 milliards d’euros auxquels s’ajoutent les 360 milliards de soutien. Celui qui a été « caution solidaire » sait que si le prêteur est en difficulté c’est lui qui devra rembourser sous huitaine. Ne nous leurrons pas, c’est notre argent de contribuable qui est en jeu et les belles promesses de baisse d’impôts partiront en fumée…
Certains gestionnaires de fonds qui ont voix au chapitre sur les médias trouvent cela logique, que de braves citoyens travailleurs paient pour les « âneries » des banques et l’imprévoyance du gouvernement. Mettons plutôt une taxe sur les transactions (pas uniquement un impôt de bourse) d’autant plus importante que le placement est à risques.
CE N’EST PAS PRESQUE ON FAIT DES PLANS (SUR LA COMETE…) QU’ON RESOUD LA CRISE !
On peut faire tous les plans que l’on veut, mettre des centaines, des milliers de milliards pour soutenir les banques ou fluidifier le circuit économique, cela ne signifie nullement que l’on va résoudre le problème. Le mal est tel qu’il est déjà trop tard comme je l’ai déjà dit et la chute bruale de Wall Street et du Nasdaq ce soir (respectivement – 7,87 et – 8,47 %) – un nouveau mini-krach et ce n’est pas fini, car un CAC40 à 2500, un Dow Jones à 6000 et un Nasdaq à 1000 pts ne sont plus une vue d’un esprit défaitiste ! – sont dans la logique de l’incapacité de nos gouvernants d’oser dire qu’il faut changer de système et non continuer à soutenir un système économique moribond et obsolète ! C’est de la folie pure mais ils veulent pousser leur logique libérale suicidaire jusqu’au bout, jusqu’au point de non-retour, prisonnier de leurs intérêts de leurs parrains et de leur système caduque…