Non seulement le conflit en Afghanistan est, comme l’explique Gérard Filoche, "une guerre pour le pétrole au service essentiel des intérêts américains" dans laquelle nos soldats n’ont rien à faire, non seulement le candidat Sarkozy avait promis le retrait des troupes françaises mais le président les a au contraire renforcées, à la demande de Bush, pour lui permettre d’aligner plus de GI en Irak, non seulement on envoie là-bas de jeunes recrues inexpérimentées face à des combattants aguerris et possédant le terrrain comme leur poche, mais en plus Sarkozy, en se précipitant à Kaboul sitôt la nouvelle de la mort de dix soldats connue, agit comme s’il dessinait une cible sur la vareuse de leur uniforme à l’intention des talibans.

 

C’est la pertinente analyse de Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération, développée sur son blog Secret Défense  : "La visite très médiatisée du président de la République en Afghanistan ne risque-t-elle pas d’être contre-productive au regard de la capacité de résilience de notre pays, c’est-à-dire de sa capacité à encaisser des coups ?

En clair, si neuf morts et dix-huit blessés dans une embuscade (…) justifient que le dirigeant d’un État membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies se précipite, toute affaire cessante, en Afghanistan pour remonter le moral des troupes, quelles leçons vont en tirer nos ennemis sur le terrain ? S’ils sont rationnels, les talibans ont compris depuis hier que les Français représentaient une cible de choix, eu égard à la résonnance politique et médiatique que leur mort suscite.

Nous n’avons pas souvenir que le Premier ministre britannique – un pays qui sait ce que le mot résilience veut dire – se soit rendu tout exprès en Afghanistan, alors que 116 soldats y ont déjà trouvé la mort."

Monsieur Sarkozy, les futurs morts français vous disent déjà merci.