C'est pour une affaire sordide qu'un couple comparaissait cette semaine au tribunal correctionnel de Lorient, notamment pour 17 profanations, comprenant des incendies de chapelle, et profanations de cimetières. Le couple, lui âgé de 27 ans et elle âgée de 20 ans, venait y entendre la cour après avoir passé six mois en détention. Selon la description des journaux ayant relaté le cours du procès, il s'agit de jeunes en quête de sens.

S'il y a deux ans, dans un premier temps, les deux jeunes gens s'étaient déclarés fiers d'avoir incendié une chapelle classée aux monuments historiques, ils on fait profil bas devant le juge après avoir passé un peu de temps en prison.

Faire le détail des profanations est inutile, des journaux l'ont déjà fort bien fait : des croix gammées sur des tombes, plus particulièrement sur les tombes juives, des croix renversées en revanche sur les tombes chrétiennes, des 666 dessinés, vol d'habits sacerdotaux, incendie dans des églises, jusqu'au vol de crânes, et toujours des inscriptions satanistes ou néonazis. Selon Maville.com, la dernière profanation s'achève par une relation sexuelle sur un drap mortuaire, dans une chapelle…

Style gothique, avec des tatouages ésotériques, les prévenus s'expliquent : ils ne sont ni racistes ni satanistes mais dans une logique d'autodestruction à l'époque, tandis qu'à présent ils se rendent compte de ce qu'ils ont fait. Bien sûr l'avocat fait état d'une enfance difficile pour la jeune femme, qui déclare regretter profondément son geste. Les journalistes remarquent tout de même qu'au domicile des prévenus ont été retrouvés des crânes, de la littérature nazi également mais aussi un agenda comprenant des noms liés aux "mouvements" satanistes. Anthony Mignoni a sa place dans ce carnet. Il a été condamné à quatre ans en prison  pour une profanation un peu particulière : il avait planté un crucifix à l'envers dans la poitrine d'un défunt, à hauteur du coeur voir les détails ici ).
Le discours de Jacky Cordonnier, historien des religions et spécialiste du satanisme (dans le JDD ) est digne d'intérêt : "Dans cette affaire, il y a clairement un fond antireligieux à tendance sataniste et néonazie", puis évoquant les neosatanistes "Ils font sauter tous les tabous comme celui de la mort. Ils ont de la fascination pour elle mais aussi un total irrespect. Voilà pourquoi ils n'ont aucune difficulté à exhumer un corps."
Cette affaire est finalement tristement banale, elle fait partie de tous ces faits divers qui reviennent trop souvent encombrer les dépèches. Dans un entretien au journal Letélégramme , la jeune femme explique que la société et les gens les "dégoûtaient", "Leur hypocrisie, leur faiblesse d'esprit. Les gens sont incapables de penser par eux-mêmes. On leur dit ceci est bien, ça c'est mal, et ils ne réfléchissent pas. Un exemple : on parle beaucoup du Tibet. Qui sait seulement ce qu'est le bouddhisme ?", elle relate son attirance pour la musique "blackmétal" puis décrivant leur nouvel état d'esprit "On a l'impression de parler d'autres personnes. Tout a changé. La prison a été une période extrêmement dure. Cela a aussi été une sonnette d'alarme. On a pris conscience du mal que nous avions causé. Notre libération a été une renaissance. (…) L'abcès a été crevé. Tout cela est derrière nous, loin de nous. On reconstruit. Le fait de rembourser, c'est déjà une manière de réparer. C'est très important pour nous. Il faut assumer et nous assumerons. Nous avons retrouvé du travail. Nous versons 100 € par mois, depuis 18 mois déjà."
Que le lecteur me pardonne de le renvoyer aux journaux cités en bas de cette page pour les détails supplémentaires, le cas de ces deux jeunes gens est intéressant, mais tend malheureusement à se banaliser  . Les faits divers concernant le satanisme dans les cimetières prennent une proportion inquiétante. Tel profanateur avait caressé la poitrine momifiée d'un défunt après l'avoir exhumé, tel autre tente d'arracher une tête pour dire une messe noire avec avant d'être surpris, cadavres exhumés, stèles renversées etc, etc. Si tout cela mérite d'être relaté, c'est que ces faits sont trop fréquents dans notre pays. La mivilude ne tirait pas le signal d'alarme d'une façon inutile. Il s'agit de personnes bien souvent jeunes, influençables, qui se mettent en dehors des réalités. Ce n'est pas seulement pour l'intégrité des défunts qu'il faut agir et informer, c'est aussi pour ces jeunes gens, qui glissent tout doucement sans doute, en dehors du bon sens…