Agoravox : Pourquoi il faut shooter dans la fourmilière éditoriale

Il est toujours assez amusant de regarder comment certains compromis, qui se basent sur une intention tout à fait bonne, en arrivent à gêner l’expansion du système dans lequel ils s’appliquent. Je pense ici au fonctionnement de la validation des articles sur notre média favori, AgoraVox. Le compromis à faire ici même est simple. Il faut que les articles soient bons, bien écrits, en accord avec la politique éditoriale. Et qu’ils soient publiés dans un délai raisonnable.

La politique éditoriale, justement. Elle nous apprend que le privilège est donné aux articles d’actualité.  Intention tout à fait louable, mais force est de constater que le délai entre la soumission et la publication est, quelque fois, assez hallucinant pour de l’actualité.

Je prends un exemple. En tant que membre du collectif « Sauver la Recherche », je suis abonné à la mailing-list, et j’ai donc un œil privilégié sur l’agitation ambiante qui est de mise, ces derniers jours, dans le monde de la recherche.

En tant que citoyen reporter, outre le fait que je tienne les informations à jour sur mon blog,  j’en ai proposé un résumé sur AgoraVox.  Date de la soumission ? Le 8 novembre. Et le 14, toujours rien (après une correction en date du 10 novembre). Je ne pense pas être le seul à ressentir cette frustration : on nous promet un traitement de l’actualité, réactif, mais 6 jours après la soumission, toujours rien. Par contre, j’ai vu des articles être publiés du jour au lendemain, sur des sujets moins fondamentaux.

AgoraVox ne pourra pas longtemps continuer à se revendiquer « journal citoyen traitant de l’actualité » en maintenant ce genre de performances. J’ai de plus en plus l’impression d’être face à un « comité éditorial de Schrödinger ». L’article, il est la, mais il est pas la en même temps.  A moins que ca ne tienne plus du principe d’incertitude absolue d’Heisenberg…. Une solution pour éviter ces lenteurs ? Oui, j’en ai une, j’en ai même plusieurs, toutes n’en valent pas la peine.

Le modèle qui m’attire le plus, c’est le modèle utilisé par les revues scientifiques (pas les magazines comme Science et Vie, mais bien les revues comme Science ou Nature).  David Monniaux en à fait un bon résumé, qu’il n’est pas totalement inintéressant de lire. Le principe est très simple. Tout article, avant d’être publié, est lu par des referees, c'est-à-dire des personnes choisies par le comité éditorial pour leur intégrité (c’est un autre problème) et leur connaissance du sujet. Evidemment, ce système demande une délégation de confiance, puisque le comité éditorial n’a plus le contrôle total de sa revue (mais il a choisi les personnes les plus à même de le représenter, et qui se conforment aux directives).

J’ai l’impression que ce système peut-être appliqué à une initiative comme AgoraVox, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le journal gagnant en visibilité, et en considération, de plus en plus de personnes sont « tentées par l’aventure », et soumettent des articles. A terme, réorganiser le comité éditorial deviendra une obligation. D’autre part, depuis la naissance du projet, certains rédacteurs ont pris leurs marques, et jouissent d’un statut qui est un peu celui de premiers d’entre leurs égaux. Ces rédacteurs seraient à mon avis tout à fait à leur place à un poste de referee. Pour appuyer mes propos, il suffit de regarder leur implication dans les débats lancés sur la mailing-list, et la richesse des points de vues qu’ils apportent.

Pour ces raisons, je ne serais pas contre le fait de shooter dans la fourmilière éditoriale, qui, submergée sous le nombre d’articles, fourmillera de moins en moins au cours du temps. Reste une question importante : qui serait à même de jouer le rôle de referees ? Il serait dommage de perdre le côté éclectique d’AgoraVox. Pour cette raison, faire valider les articles par des seuls « spécialistes » du domaine me semble être une erreur. En revanche, constituer un sous-groupe pour chaque thème d’article, en gardant la possibilité d’appartenir à plusieurs sous-groupes, et faire participer des personnes connaissant bien le sujet (pour la « validité » et la « pertinence » des infos), et des béotiens (pour « l’accessibilité » de l’article) m’apparait comme étant l’option la plus raisonnée.

En quoi ce système va-t-il faire augmenter la vitesse de parution ? Au lieu de l’imposant appareil bureaucratique de l’actuel comité de rédaction, qui traite l’ensemble des articles, des structures d’une importance moins grande, mais traitant aussi beaucoup moins d’articles, seraient beaucoup plus réactives (l’inertie a tendance à augmenter avec le nombre de personnes impliquées, et rarement de manière linéaire).

Ce n’est évidemment qu’un modèle, qu’une hypothèse. Comme toujours, ce modèle possède ses failles (la principale est humaine). Mais il ne me semble pas déraisonnable, et reste en accord avec la notion de « citoyenneté » tant défendue par notre journal. C’est aussi un modèle qui a fait ses preuves, et qui a su montrer qu’il était loin d’être plus mauvais qu’un autre…

De manière étrange, cet article a été refusé par Agoravox, sans explications aucune… Citoyen, oui, mais caviardeurs quand même! 

9 réflexions sur « Agoravox : Pourquoi il faut shooter dans la fourmilière éditoriale »

  1. Bien lire vos mails
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