"Il faut que le monde entier s’habitue à un prix élevé du pétrole, y compris les pêcheurs français", a estimé Christophe de Margerie, le patron de Total, qui s'habitue pour sa part très bien à ce que sa société engrange des profits colossaux : 3 254 milliards d'euros en bénéfice net ajusté rien que pour le premier trimestre. Voilà donc une entreprise qui fait clairement son miel de l'augmentation du prix du pétrole, sur le dos du consommateur captif. Ce qui n'empêche pas son dirigeant de le nier : lorsque les cours s'envolent, "ce n'est pas une augmentation des profits de la maison", a-t-il affirmé, la moustache frémissante, devant l'assemblée générale des actionnaires. Pourtant, sur les années 2005, 2006 et 2007, la facture du consommateur a augmenté de 33% tandis que les revenus des pétroliers (dont Total) bondissaient de plus de 50% : fâcheuse corrélation. Autre déclaration amusante du PDG du pétrolier : "dans notre métier, dans notre manière de travailler, il n'y a aucune corruption, ni de près, ni de loin", répondit-il aux journalistes qui l'interrogeaient à propos de son intention proclamée de devenir numéro un en Angola, pays désigné par l'ONG Transparancy International comme l'un des plus corrompus du monde. Rappelons simplement que Christophe de Margerie est mis en examen pour "abus de biens sociaux et corruption d'agents publics étrangers" dans deux affaires distinctes, à la fois de dirigeants iraniens et irakiens, et qu'il fut aussi entendu dans le cadre d'une enquête portant sur des versements suspects à un ancien ministre de la Justice du Cameroun*. "Aucune corruption, ni de près, ni de loin"… Sacré Margerie, toujours le mot pour rire !
3 254 milliards d’euros
Je crois que vous avez oublié une virgule.