J’avais 21 ans, et c’était mon premier Poste d’Enseignante !
Nommée dans un Lycée technique à Douai, (NORD) depuis la rentrée de septembre 67, j’étais heureuse, puisque je pouvais « enfin » exercer le métier que j’avais choisi, depuis que j’étais toute « petite » .
Pas impressionnée du tout, par l’âge de mes élèves, parfois aussi « vieux » que moi !
Bref, la vie professionnelle s’annonçait sous de beaux hospices !
C’était le temps du plein emploi et juste sortie de mes études, je pouvais enseigner, sans avoir à chercher un poste, bien loin de mon domicile, en temps qu’auxiliaire, bien sûr, puisque je prenais encore des cours en faculté, à Lille, pour devenir titulaire de mon Poste.
« C’était un temps que les moins de 20 ans, ne peuvent pas connaître », nous chantait Aznavour à cette époque
Les vacances de Pâques passées, ce dernier trimestre, prélude aux examens de juin, s’annonçait studieux, pour « tout le monde ».
En juin, le « BAC » pour mes élèves, et pour….moi ! Puisque c’était la première fois que l’on me confiait une « mission » aussi importante : conduire 35 élèves vers ce passage obligé pour entamer des Etudes Supérieures !
Début Mai le Journal télévisé, nous disait bien qu’il y avait des manifestations d’étudiants, à Paris, mouvements de grogne, typiquement parisien, nous sommes nous dits, puis ce fut au tour des Facultés de Lille, et là, on commençait à s’inquiéter, mais en Lycée, jamais on n’avait vu de grèves parmi les élèves…. Alors !!!!!
Vers le 8 ou 9 mai, les choses se sont gâtées, nos élèves ne voulaient plus entrer dans le lycée, remontés par des étudiants de l’Ecole des Mines, toute proche.
Mes collègues, et moi continuions, à nous rendre dans l’Etablissement Scolaire. Nous rentrions dans nos salles de classes, sans élèves, et en profitions pour corriger des copies, préparer les cours, ou papoter entre collègues, en nous disant, bof, demain, tout sera rentré dans l’ordre !
Que Nenni !
Au bout d’une semaine sans élèves, nous vîmes les ouvriers des usines avoisinantes, se mettre en grève également.
Je les vois encore assis au pied de l’entrée de leur usine, regroupés autour de leurs représentants syndicaux, qui les exhortaient a continuer la grève, aux cris de « les patrons au placard », des sous, des sous » .
Devant les grilles du Lycée, le Proviseur, gardien de son Etablissement, regardait sans un mot, la foule de plus en plus dense des élèves, encadrés d’étudiants, excités, arrangants ces groupements de jeunes, au son de « l’Internationale. »
Elèves qui ne pensaient qu’à une chose : « chouette, pas d’école, pas de leçons, ni de devoirs à rendre ! Sans jamais penser à l’examen qui les attendaient fin Juin : le fameux BAC, qui à cette époque, avait encore valeur de Passeport vers des Etudes Supérieures.
Puis les choses se sont précipitées : Paris en « révolution », les barricades, les jets de Pierre, les CRS, chargent les étudiants…..
Le mouvement en province s’intensifie, et un matin, entre mon domicile, et le Lycée, je reçois des pierres sur ma 2 CV, dont la capote en toile, se déchire, il pleut dans ma voiture !!
Devant les grilles du Lycée, juste une banderole « Lycée FERME »
Je rentre chez moi, sans avoir travaillé : serai-je payée ? Mais là n’est pas le plus grave, « et mes élèves, et le bac, en juin ??, mon programme n’est pas terminé !
Au retour, toujours les mêmes caillasses sur mon véhicule, et des insultes !!!!, une vitre de ma première « auto » (une occasion de 90 000 km) vient de voler en éclats.
Le lendemain, tous les moyens de transport sont en grève également, vite, il faut faire le plein : l’essence va manquer, prend quelques jerricans, me crie mon père ! .
Puis je vois mes parents, mes voisins, qui ont connu la guerre, faire provision de sucre, de farine, de pates, d’huile ETC… ;
Je sens la panique, tout autour de moi ! La peur me gagne, également, que faire de ces journées d’oisiveté, où la radio diffuse en continu des nouvelles alarmantes !!
Paris, brule, le Général de Gaulle, part en Irlande, réfléchir au devenir de cette situation de crise jamais connue en France depuis la guerre 39 45.
Fin juin, la vie a repris son cours « normal », les examens ont lieu, avec pour nous Professeurs, la consigne, d’être « particulièrement indulgents » dans la notation. Cette année là il y eu, 98% de reçus au baccalauréat !!,
Pour une première expérience, 1968, m’a laissé un goût amer !
J’ai passé moi aussi mon concours de titularisation en octobre 1968 !!!!!
Beaucoup plus tard quand on me demandais : « en quelle année avez-vous été titularisée, et qu’il me fallait répondre, en 1968 , j’étais mal à l’aise, c’était l’année, ou « Tout le Monde » avait obtenu un diplôme
Depuis, les années ont passé, je me suis épanouie, au contact des Milliers d’élèves qui m’ont enrichis de leur jeunesse, et m’ont souvent récompensée en réussissant leurs examens !
Alors, mai 68, n’est plus qu’un souvenir lointain, ou le slogan « Il est interdit d’interdire » résonne encore à mes oreilles, comme le début d’une permissivité, qui lentement a détruit bien des règles de « bienséances » dans notre vie quotidienne !!!
Sources : « mes souvenirs »,! "un peu de musique", pour adoucir ces tristes souvenirs !!
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Mai 68, je n’ai pas bien connu… L’adolescent, que j’étais, était scolarisé à Dakar (Sénégal)… Il n’y eut pas les grèves et manifestations dures que la France avait subies…
Cependant, il y eut de l’agitation syndicale… Bien sur, on a assisté à un arrêt de toute activité économique, éstudine, lycéenne ou scolaire…
Quelques « agitateurs » étrangers furent expulsés…
Puis, tout rentra dans l’ordre !
Mais, la contagion gagna le Sénégal… Les examens furent organisés en septembre… De nouvelles règles furent instaurées dans les établissements scolaires…
Le Gouvernement se mit à se démocratiser de plus en plus, à un point tel, qu’en 1974, le premier Parti d’opposition à être légalisé au Sénégal, ainsi que dans l’Afrique noire francophone tout entière, le fut… Ce parti d’opposition, le PDS, était présidé… par Maître Abdoulaye Wade, l’actuel chef de l’Etat Sénégalais…
Personnellement, je n’ai pas participé à la contestation, mon père me l’ayant interdit ! Pourtant, dans mon établissement scolaire, tous les élèves étaient partis manifester…
Ce furent quelques jours assez mornes, les rues étant surveillées par la police !
Puis, tout rentra dans l’ordre…
Nous savions ce qui se passait en France, ce, grâce aux amis de mes parents, qui étaient à Paris au moment de mai 68. L’un d’entre eux, obligé de retourner à Dakar parce que c’était sa fin de congé, a été obligé de s’en aller à Bruxelle. De là, il a pris un avion pour New York. Ensuite, de New York, il a pris un avion direct pour Dakar…
Voila tous mes souvenirs…
Bravo Sophy pour cet excellent article. On s’y croirait de nouveau…
Je comprends, bien sûr, votre façon de voir les choses.
Mais Mai 68, ce n’était pas que çà. Mai 68 ne se résume pas qu’à cette seule petite phrase. Bien sûr qu’il y a eu des dérives. Mais… les dérives n’existaient-elles pas avant déjà ?
Juste un exemple.
Trévoux est une ville qui a aujourd’hui environ 7000 habitants. Dans les années 60, elle en comptait à peu près la moitié. Et Trévoux, même encore aujourd’hui, malgré la proximité avec Lyon (environ 25 kms) et la COURLY (Communauté Urbaine de Lyon) qui vient jusqu’à à 6/8 kms, est encore loin d’être une ville de banlieue. Certainement grâce à la création de la Communauté de communes « Saône-Vallée » qui regroupe les communes environnantes.
Mais à l’époque les meilleurs professeurs allaient malgré tout sur Lyon. Nous avions pourtant la chance d’avoir un lycée dans un immense parc verdoyant, dans lequel à l’automne nous ramassions les marrons pour les porter à la pharmacie (ils servaient ensuite à la fabrication de médicaments). Donc vraiment rien à voir avec les banlieues tant décriées. D’ailleurs, en 68, chez nous, à part les grèves, il n’y a pas eu de manifestations type barricades ou autre, comme à Lyon, Paris ou d’autres grandes villes.
Mais en 1962, j’étais en 5e. Nous avions comme professeur de Français une dame qui avait un chignon. Elle était tellement tout le temps excitée qu’à la fin du cours, il n’y avait plus de chignon. Notre professeur d’Allemand, une autre dame, avait un imper bleu ciel toujours taché et auquel il manquait tout le temps un bouton. Un autre professeur de Français (à l’époque, le turn-over existait déjà. D’ailleurs, en quatrième, nous avons eu trois professeur d’allemand), un homme, croyait aux fantômes (ou peut-être essayait-il de nous y faire croire pour asseoir son autorité) et avait une peur bleue de la directrice. Quand il perdait la maitrise du coup, il menaçait toujours d’appeler la directrice. Notre professeur de musique était une dame âgée devenue quasiment aveugle (elle avait sans doute passé l’âge de la retraite) et la plupart des élèves étaient debout sur leur bureau, à chahuter pendant ses cours. Notre professeur de sciences, par contre, nous imposait de poser les deux mains bien à plat sur le bureau. Je me souviens d’un jour où j’étais pourtant simplement toute ouie à ce qu’elle disait, et tout à coup je l’entends « Me regardez pas comme çà ! Baissez les yeux ! ». Pourtant, j’étais plutôt une enfant timide, et pas arrogante du tout…
Comprenez que j’aurais bien préféré que nos professeurs me laissent d’autres souvenirs que ceux-là.
Pourtant, loin de moi l’idée de mettre tous les enseignants dans le même « panier ». Et loin de moi aussi l’idée de dire que les problèmes actuels sont la faute des enseignants, tant il est vrai que le métier d’enseignant est non seulement une vocation, mais à l’heure actuelle un véritable sacerdoce. Et sans doute, comme dans tous les métiers, d’ailleurs, il y a des gens capables et d’autres qui ne le sont pas, en tous cas dans le domaine qu’ils occupent. Car là encore rien ne dit qu’ils ne feraient pas mieux dans d’autres domaines. C’est pourquoi je pense qu’il faut réfléchir en profondeur, et ne pas se limiter à des clichés qui nous ont personnellement touchés.
Car l’exemple de Mai 68 montre bien que tout le monde n’a pas vécu la même chose. Les patrons qui ont dû payer davantage leurs salariés ne l’ont pas vu de la même façon que les salariés qui ont eu leur salaire augmenté. C’est normal. Pour autant, les patrons ne sont pas tous des voyous non plus… D’où mes interrogations…
Tintin01, vous êtes mon premier commentateur, et celà me fait plaisir, comme je me suis fait plaisir, en racontant, ce que j’ai vécu, « cette année là »,
Come4 news m’ aussi fait un immense plaisir en me publiant, ce « billet », très personnel, pourrait en inspirer d’autres pourquoi pas!
VOTRE commentaire vient enrichir ce billet, et je vous en remercie très fort!!
Au passage je vous signale, que j’ai signé la pétition, et que j’ai confirmé ma signature dans un mail que j’ai reçu.
Je vous suivrai à chaque fois que je pourri, un CORSE sur C4N, c’est super, et vous devez en avoir des « choses » à raconter, les sujets ne doivent pas manquer!! Profitez-en faites nous partager votre vécu dans cette belle ile de Corse!!
TRES @micalement Sophy 8) 🙂
Tintin01, j’ai encore lu trop vite, je vois que vous me parlez de la région de Lyon, ou peut-être vous habitez encore ?
je vais relire, en élève studieuse, votre commentaire!!! 8) 🙂
C4N, il n’est pas trop long mon com. à Tintin01, peut-être le remettrez vous car il va croire que je n’ai pas bien lu son commentaire puisque je le crois CORSE!!! (c’est vrai j’ai lu trop vite (aie aie aie!)
Merci à l’avance 8) 🙂 😉
C’est l’esperance folle,en 68 ,le peuple était plus réac!!!
Bonjour Sophy.Pas connu 68 mais les gens savaient certainement mieux réagirent que de nos jours.Quand je repense d’après ce que j’ai lu et vu (documentaires),il me semble que tout était encore a espérer comparativement a ce jour!!!Des mouvements de la sorte,il n’y en aura plus au foutu sein de ce pays,ou d’après moi tout semble stagner,normal,fade c’est tout aussi désolant,cela me procure cette sensation que nous vivons hélas chacun pour soi.Faut croire actuellement qu’il n’y a pas que la classe bourgeoise qui vie pépère,ouvriers et employés se sont t’ils également embourgeoisés avec le temps???Enfin pour ma pomme,cette révolution manquée a changé certaines mœurs de la vie au quotidien.Bousculer les interdits qui aujourd’hui,ont repris leurs droits.Apathie national,que je nomme notre période présente .Celle de l’austérité,du marche ou crève,je me fous de l’autre comme du monde entier,l’essentiel tout va bien pour MOI.Et quoi qu’on en dise Sophy,vous avez vécu ce moment historique de cette nation de gens foutres.Je vous colle un texte que j’adore:
Sinsémilia
Le futur
C’était-il y a 30 ans et ils avaient notre âge
Les jeunes prenaient la rue, fini les enfants sages
Sa chantait sous les pavés la plage
Belle image
Mais 30 couches de bitume + tard
Fini le camping du banc des vaches
La nuit sur les cités dortoirs
C ‘est ce qu’on nommait le flowers-power
Aujourd’hui c’est sous les sacs que poussent les fleurs
La pollution comme tumeur
Notre planète se meurt
{Refrain:}
Notre présent est leur futur
Il aurait fait meilleur c’est sûr
Putain pour nous que le réveil est dur
Notre présent est leur futur
Il aurait fait meilleur c’est sûr
L’espoir les a fait vivre et c’est nous que la déception tue
L’espoir les a fait vivre et c’est nous que la déception tue
Sur leurs banderoles ni Dieux ni maîtres
Libre et fier, Libre et fier
Aujourd’hui les mêmes rament dans la galère
Esclave de la monnaie mère
L’insurrection est devenue soumission
Les revendications frustrations
Bel héritage pour notre génération
Les ruines de la révolution
{au Refrain}
Avères sont ces vers
Sévères même c’est clair
Mais à nos pères et mères
Je ne jette pas la pierre
Les barricardiers ont fait sauter des barrières
Il y a des victoires dans leur défaite
Pourrons nous en dire autant dans 30 ans
Quand nos enfants feront le bilan
De ce qu’on fait leurs parents,
En leur temps
Quand nous avions 20 ans
Et c’est maintenant, et c’est maintenant
Que reste t’il de tout cela???Si ce n’est que pour moi ,un simple instant ou le chacun a rejoints l’autre pour ENVISAGER UN AVENIR MOI CLOISONNER ET PLUS SOLIDAIRE.
Bye Sophy,bien votre article:10,5 sur 20, (c’est chiant d’être évalué,surveillé,noté,jugé,contrôlé ) etc… (Et ça c’est notre foutu futur )!!!
Et n’oubliez pas la devise,restez vous même,l’anar chronique salut.
Mon texte en attente de validation???
Sophy,mon texte doit déranger .Liberté d’expression,d’opinion,ouais,elle est chouette la France a c’t »heure.Merci come4news.J’espère que vous pourrez lire ce que mon petit esprit d’insoumis a rédigé par voie mail.Bye a plus.
Réaction-Pascal, Ce sont les « personnes » qui ont manifesté en 68, qui forme les parents « j’en foutiste » d’aujourd’hui, ceux là même, qui demandaient la liberté à tout prix, et qui la gâche aujourd’hui, voyons un peu : ils ont quel âge aujourd’hui les 68tards!! 18+4O =58 ans MAXI!!
Ils ont élevé pour la plupart leurs enfants, avec « faites l’amour pas la guerre », et vous voyez ce que celà a donné, comme vous le dites, ceux sont ceux là, qui maintenant, disent « chacun pour soi »!!
J’en fait partie, mais j’étais déjà dans la vie active, et je n’ai pas élevé mon garçon, avec ces principes égoïstes!!
Liberté de penser, liberté sexuelle…pfit! voilà ou çà nous mène!!!
Merci pour ce très beau texte, je vais l’enregistrer sous!!!
Vous avez vu votre commentaire est passé,C4N, n’est pas un site ou l’espression est censuré, voyons!
Parfois, même avec moi, il y a un petit problème momentané, mais il faut bien que les modérateurs puissent lire les commentaires, avant de les publier!
Vous ne serez pas censuré Réaction-Pascal, et toujours le bienvenu, sur ma page!!!
SURTOUT, RESTEZ VOUS-MÊME!!!!!
NIDOLGA, je vous cherche, et je ne vous trouve pas, prenez donc un des deux pseudos, et demandez à ce que l’on vous l’affiche, j’ai un mal fou à rechercher dans l’ensemble des reporters de COME4NEWS!!, c’est long, et c’est du temps perdu pour commenter!!
Allez à tout de suite!! 🙂 8)
Je resterai plus terre à terre..
1968 2001 L’oOdyssée de l’Espace, Stanley Kubrick touchant au sublime…
L’inoubliable White Album des Beatles, bercé par Back in U.S.S.R, While my Guitar Gently Weeps ou autres Blackbirds…
Un pavé dans la mare aux illusions…les trotkistes d’hier sont devenus les patrons d’aujourd’hui..
Amitiés Michel
MICHEL c’est vrai que j’aurai pu choisir autre chose que Charles Aznavour, pour illustrer, mon « témoignage », mais comme je citai la phrase dans mon texte, je n’ai pa cherché plus loin: Sûr que les Beatles, auraient fait moins « ringard »!
Les Hommes Politiques, les Journalistes, les « vieux « Ecologistes, etc…., on tous scandé « sous les pavés la plage »,J’en connais quelques uns, mais je ne les citerai pas!!!!
MERCI de m’avoir lue, là c’est du « brut de décoffrage », ce texte, comme on dit chez nous!!
c’est toujours un Honneur de vous avoir sur ma page!!
@micalement Sophy 8) 😉 🙂
CHER DOMINIQUE, vous avez été le premier, et je n’ai vu que le commentaire de Tintin01, en premier, je suis impardonnable!!
J’ai mis « tout mon coeur » dans ce témoignage, je l’ai préparé, comme on prépar une « rédaction » d’écolière, mais quand je le relis, je ressens encore, ces moments douloureux que j’ai vécu : la peur, je suis née au « sortir de la guerre », et voir mes parents s’affoler, a constituer des réserves, à se protéger de tout, stocker des denrées, des médicaments de première nécessité. J’ai VRAIMENT eu peur!!
Vous avez vécu cette période au loin, et c’est tant mieux, j’en garde de mauvais souvenirs, et quand je dis que j’ai passé mon examen de titularisation cette année là, je suis encore mal à l’aise, car les consignes que l’on nous avait donné pour corrriger au BAC, étaient inconcevables à mes yeux de première année professionnelle, mais que voulez vous on n’avait pas pu terminer notre programme, en cours!
Il a fallu tout accépter, même les copies blanches, nous avons mis quelques points, je n’ai jamais vu çà!!!
MERCI de VOTRE PASSAGE, constructif, comme d’habitude!!
@micalement Sophy
8) :-* :-* :-*
Tintin01, je vous dois « Mille excuses », je viens d’aller sur votre profil et je vois que vous êtes une FEMME, je crois avoir employé le masculin singulier, à chaque fois que je me suis adréssée à VOUS, PROMIS, je ne le ferai plus!!
A bientôt, madame tintin01
@micalement Sophy 8) 😉 🙂
Bonsoir Sophy,
J’avais remarqué, effectivement. Cà m’a amusée.
Je me disais « Elle croit que je suis Corse… elle croit que je suis un homme… Mon Dieu, pourvu qu’elle ne me prenne pas aussi pour un terroriste ! » (Rires)
Mais vous êtes toute pardonnée.
C’est vrai, je ne suis Corse ni par le sang ni par la terre. Mais par le coeur, certainement. D’où la photo de ce si beau village dans mon profil. Et aussi la raison de mon article relatif à la pétition pour le littoral. Seulement, voyez-vous, je pense que seuls les Corses eux-mêmes ont le droit de me considérer, ou non, comme citoyenne d’honneur de leur beau « pays ». Je n’ai pas moi-même la prétention de m’autoproclamer Corse.
ouh la la ! moi, pas du tout dans l’coup…
en mai 68, j’avais 12 ans…
et je faisais du patin à roulettes avec les copains et les copines dans les descentes vertigineuses des parkings de ma résidence le Corbusier à Marseille. Juste en face du Stade de Foot et du Parc Chanot.
Je trouverais simplement réducteur de dénigrer ou d’encenser ainsi Mai 68… vu que je suis passée à travers à quelques années près (mon mari lui l’a bien traversé, vu qu’il avait 16 ans à cette époque et que c’était l’année de son bac… d’ailleurs pour l’embêter, je lui dis qu’il a eu son bac à l’oral dans une pochette surprise !)
de même que je n’ai rien ni pour ni contre Mai 68, je ne cracherai pas plus sur mes patins à roulettes…
Il y a juste une chose que je sais : je sais simplement que je ne dévalerai plus aujourd’hui aussi inconsciemment en patins à roulettes… parce que les gadins, je les cherchais vraiment ! Et les engueulades du gardien de la résidence aussi !
Pour moi, cette période, à l’âge que j’avais, représente TOUT ET SON CONTRAIRE :
Pas de cours pendant 1 mois (vive le patin à roulettes !)
Nous chantions « adieu monsieur le professeur » de Hugues Aufray !
Mes parents très « stressés » alors qu’ils étaient plutôt tranquilles avant !
La fin de la distribution des prix (snif ! plus du tout de beaux livres…)
Fini les blouses roses pour les filles et les blouses bleues pour les garçons (« chouette! les copines vont enfin voir mon kilt écossais »…)
La mixité (faire la course avec les garçons dans la cour à la récréation, ce nouveau challenge me passionnait!)
Ma mère qui m’ennuyait profondément à répéter que le petit garçon de 2ans de son amie américaine était vraiment très mal élevé parce qu’il mettait ses doigts dans le gâteau avant qu’on l’ait coupé et que sa maman le laissait faire sans aucune réflexion ni punition.
Les mistrals gagnants et les boules de coco que nous achetions rue Paradis en sortant du lycée Périer.
Les 2h de plein air obligatoires
L’introduction des cartes d’externes ou 1/2 pensionnaires qu’il fallait montrer au surveillant du portillon
Mais au fait…, c’est qui, c’est quoi, ce Mai 68, sur lequel certains s’acharnent aujourd’hui… ?
40 ans après ?
un bouc émissaire… ?
Merci Sophy, pour cet article, souvenirs d’une période de notre vie…
Actuellement, avec le recul, je dirai plutôt :
Mai 68, des héritages, et non pas une pensée unique…
des héritages, et non une pensée unique
Cat LEF Qu’il est raffraichissant d’avoir un témoignage d’une enfant de 12 ans (rire), et quelle belle insouciance!!
Je vois que les « plus petits », ont vécu cette période comme des enfants heureux de vivre une époque, ou les « vacances », duraient longtemps, celà vous a permis chère Cat LEF, de rester alerte d’esprit, celà se sent dans tous vos commentaires, et je vous dirai ce qu’un commentateur, que j’apprécie beaucoup (il se rconnaitra)me laisse à chacun de ses passages sur mes articles : SURTOUT, NE CHANGEZ PAS, RESTEZ VOUS-MEME!!!!
Je pars tout à l’heure pour 5 jours, me reposer,au TOUQUET, et serai absente de C4N, qui va me manquer, et VOUS TOUS également, Mais je reviendrai avec quelques articles, préparé sur Word, j’emporte de la documentation, et rendrai ma COPIE, au retour!!!
A TRES BIENTOT, et MERCI à TOUS,!!!!!!
Oh,la,la,la que d’émotions mais cela n’a rien vraiment changé,hélas!!! Tout a fait citoyen !!!
Bonjour Michel.Vous avez amplement raison,l’utopie d’une société meilleur s’est dissipée avec le temps.Et oui effectivement les meneurs de 68,sont devenus les requins qui digèrent leur satisfaction d’être bien en place actuellement,les vendus!!!
Trotskistes a tendance égocentriques qui décident toujours pour nous ce que bon leur a semblé et ils règnent en tant que patron (journaliste,ministre de la solidarité mondial,siège au parlement Européen)!!!Faut reconnaitre qu’ils ont pas mal anticipés leur futur ceux là!!! Un slogan a retenir LE POUVOIR AUX OUVRIERS,quoi que pour l’auto gestion ce n’est guère gagné et demeure irréaliste!!! Bye a plus.
@ reaction Pascal
————« Trotskistes a tendance égocentriques qui décident toujours pour nous ce que bon leur a semblé et ils règnent en tant que patron (journaliste,ministre de la solidarité mondial,siège au parlement Européen) !!! Faut reconnaître qu’ils ont pas mal anticipés leur futur ceux là !!! Un slogan à retenir LE POUVOIR AUX OUVRIERS, quoi que pour l’auto gestion ce n’est guère gagné et demeure irréaliste!!! » :
reaction Pascal… Là, vous allez prêcher deux convaincus : Michel et moi-même ! Effectivement, comme vous l’avez écrit si bien à Michel, « les meneurs de 68 sont devenus les requins qui digèrent leur satisfaction d’être bien en place actuellement, les vendus !!! »… Je dirais même que beaucoup d’entre eux sont devenus pires que leurs aînés, puisqu’ils ne comprennent pas la jeunesse, puisqu’ils sont totalement déconnectés de la vie actuelle…
Bref, ils se sont lamentablement embourgeoisés, au point d’être, tout comme leurs aînés, bien accrochés « égoïstement » à leurs acquis : tant pis pour les autres laissés sur le carreau !
En ce qui concerne les Trotskistes, je suis tout à fait de votre avis ! Je dirais même que le Trotskisme est, tout comme le Marxisme-léninisme (dont il est une des composantes), une dictature qui n’admet aucune forme de démocratie… A cet égard, cette Extrême Gauche est aussi dangereuse que l’Extrême Droite !
Le pouvoir aux ouvriers, l’autogestion… des concepts irréalistes… On sait ce que cela donne dans les pays communistes…
Puis, le pouvoir aux ouvriers permet aux ouvriers de… s’embourgeoiser… et, surtout, de pratiquer le culte de la personnalité, le clientélisme !
Pour conclure, le Trotskisme, tout comme le Marxisme-léninisme, c’est la porte ouverte à la corruption, au sous développement économique et sociale, à la dictature, au clientélisme, au culte de la personnalité…
Bref, il ne fait pas bon de chanter « L’internationale »…
————« CHER DOMINIQUE, vous avez été le premier, et je n’ai vu que le commentaire de Tintin01, en premier, je suis impardonnable!! » :
SOPHY, vous ne pouviez pas savoir que mon commentaire était le premier… En effet, il a été mis en attente de validation… un très court instant… Mais, cela a permis a Tintin01 d’avoir son commentaire publié avant le mien.
————« Il a fallu tout accepter, même les copies blanches, nous avons mis quelques points, je n’ai jamais vu çà!!! » :
Si cela peut vous consoler, SOPHY, ça a été le cas également au Sénégal… Je me rappelle que les sujets au BEPC ou au BAC avaient été rendus plus faciles que lors d’un examen normal ! La raison simple était que beaucoup de collégiens et de lycéens, qui n’avaient pas fait grève, avaient eu d’énormes difficultés lors de leurs travaux de révision. Cependant, beaucoup de professeurs, en fait : la plupart, ont refusé de noter les pages blanches : ils ont été soutenus par leur hiérarchie et par Monsieur Ahmadou Maktar M’Bow,Ministre de l’Education nationale sénégalaise de l’époque (*). Il faut dire que l’autorité est beaucoup plus respecté au Sénégal (qui est pourtant une démocratie laïque et pluraliste) qu’en France !
——–
(*) Monsieur Ahmadou Maktar M’Bow est devenu, par la suite, Directeur Général de l’UNESCO dans les Années 80.
Dominique, eh oui il a fallu noter des pages blanches, les élèves n’ayant pas traité le sujet déjà choisi par le Rectorat, (souvent au mois de Mars)
Pour une première année d’enseignante, j’ai été servie!!
Mais celà ne m’a pas découragée, les bonnes années sont venues ensuite, faire oublier, ces débuts « révoltants »
MERCI, Dominique d’^tre revenu sur le sujet, et je me répète, je suis sûre que vu du Sénégal, les évènements ne semblaient pas aussi dramatiques!!, et c’est tant mieux pour tous!! 8) :-*
Moi j’avais 5 ans, je ne m’en souviens pas
@SOPHY
SOPHY, vues du Sénégal, les évènements en France étaient vécus dans l’inquiétude, surtout par la communauté française fort éloignée… Beaucoup s’inquiétaient pour leurs familles… Le courrier n’arrivant plus pour cause de grèves postales, les gens se metttaient à téléphoner quand cela était possible !
Bref, tout le monde avait peur que les Communistes s’emparent du pouvoir en France !
SOPHY
Voila un témoignage à la fois émouvant, passionnant, et merveilleusement écrit!
bravo et encore merci
la chanson d’aznavour est parfaitement à sa place ici
[b]Voilà, mon parcours, et surtout, ce que j’ai vécu en 1968, année terrible, à 21 ans, pour une première année d’enseignante auxilliaire, avec un classe a emmener au Baccalauréat, croyez moi, ce fut une rude épreuve…
Je suis heureuse que vous ayez pris connaissance de cet article, écrit d’un seul jet, sans brouillon, et directement dans le petit cadre C4N…
Je viens de le relire, et je revivais ces moments à la relecture….
amicalement
SOPHY[/b]