Retraites : la grande illusion des solutions libérales

Quel "sens de l’histoire"  ? 

Il devient fort difficile de comprendre ceux qui militent pour un allongement de la durée du travail.

Cela va, disent-ils, "dans le sens de l’histoire".

Or le sens de l’histoire me semble assez simple à comprendre : notre productivité a fortement augmenté. Nous produisons donc beaucoup plus avec beaucoup moins de travail.



Abondance de biens 

Partant en outre du constat que nous avons déjà, dans nos sociétés, bien plus de biens qu’il ne nous en faudrait, que malgré un chômage élevé, nous parvenons à produire tout ce dont nous avons besoin et même bien plus, alors il n’est pas aberrant, bien au contraire, d’affirmer que nous avons besoin de moins travailler : d’une part, pour partager le travail restant, et d’autre part, pour produire moins car nous produisons déjà trop  ; rappelons à cet égard que nous sommes en pleine crise écologique majeure due à notre surproduction et surexploitation des ressources naturelles.

 

Dans ce cadre, pourquoi vouloir travailler plus ? 

Votre vie est-elle si vide que vous n’ayez que le travail pour vous épanouir ?

 

Aujourd’hui, il nous est possible de moins travailler tout en subvenant largement à nos besoins du fait de notre productivité actuelle  ; il est donc totalement aberrant de demander aux gens de travailler plus et plus longtemps.

 

Si aujourd’hui, malgré notre importante richesse, nous avons beaucoup de personnes dans le besoin, ce n’est pas un problème de production, le gâteau est déjà bien assez gros, et même beaucoup trop gros, mais un problème de répartition. Regardez la répartition des revenus entre les plus riches et les autres, vous saisirez peut-être mieux le sens de mon propos. Un exemple permettrait peut-être de mieux l’illustrer : aux États-Unis, pays appliquant fort bien le néolibéralisme, nous avons : 

— 1% de la population possède 35% du patrimoine du pays  ;

— 10% de la population possède 73% du patrimoine du pays.

 

Je ne vous parle même pas du patrimoine financier où 10% de la population en possède 83%, et, si on ajoute les 10% suivants, qui en possède 10%, nous avons donc 20% de la population qui possède 93% du patrimoine financier du pays. Dit dans l’autre sens, cela veut donc dire que 80% de la population américaine possède 7% des richesses du pays … cherchez l’erreur. 

 

Dans notre pays, même si cette aberration est moins extrême, elle n’en est est pas moins proche.

 

 

 

Plus assez d’argent pour payer les retraites ?

Une contre-vérité. Un mensonge. Une tromperie :

– Le PIB a été multiplié par 4 entre 1980 et 2011

– le Revenu National Brut / Habitant a été multiplié par 3 entre 1980 et 2011.

On manque d’argent. Vraiment ? Ou est-il parti dans les revenus financiers de quelques uns au détriment de la majorité ?

 

N’oublions pas que le système de retraite, la sécurité sociale et les allocations chômages sont financés par les COTISATIONS SOCIALES, appelées "charges sociales" par les libéraux.

 

Et oui, les "charges sociales", ne sont pas une charge, que ce soit pour l’entreprise ou pour le salarié. C’est le financement d’un système qui est pour le bien commun de tous. Lutter contre la pauvreté, lisser les inégalités sociales, augmenter le bien-être de la population et augmenter sa sécurité, bien plus efficacement que des caméras de sécurités, des radars et des flics à tous les coins de rue.

 

Étrangement, suite à 30 ans de diminutions des charges sociales, on manque d’argent pour financer la sécurité sociale, les retraites et le chômage. Sérieusement ? Est-ce étonnant ? Et la baisse du chômage promise, on l’attend toujours ! Quand à la pauvreté, elle s’installe durablement dans les pays européens…

4 réflexions sur « Retraites : la grande illusion des solutions libérales »

  1. Je souscris à 100% à ce que vous écrivez ici, Cleamounette ! L’argent, la productivité sont là il faut penser REPARTITION des richesses produites!!!

  2. [b]Si vous « n’occupez pas au moins la jeunesse » vous allez à la perte de la civilisation. Sans utiliser le mot terrible de travail, il est nécessaire à l’homme d’avoir une activité et pour certains si elle ne leur est pas proposée je crains des dérives de plus en plus incontrôlables du genre augmentation de la délinquance dans des proportion jamais atteinte, souvenez vous des délices de Capoue. La répartition des richesses ressemble beaucoup à un « ôtes toi de là que je m’y mette » qui ne dit pas son nom et risque fort de changer les acteurs sans changer la pièce. Les théories politiques qui viennent d’émailler le siècle précédent ont toutes été des échecs , ceci étant du aux égoïsmes, à la rapacité, à la soif de pouvoir y compris démoniaque de certains …
    Quant aux retraites elle participent du système bancal instauré par compromissions successives, brinquebalantes par définition et injustes par constat.
    Le « à chacun ses besoins selon ses moyens » est tordu dans tous les sens et exploité au profit d’une caste politique hypocrite au possible et ce, tous partis confondus.
    Les « possédants » sont même des nébuleuses d’assurances de fonds de pensions dont les tireurs de ficelles profitent impunément au détriment de tous …
    Sur ce, ne définissez pas le libéralisme en lui mettant sur le dos tous les maux …[/b]

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