San Giovanni Rotondo, dans le Sud de l'Italie, est en plein effervescence et devient le centre du pays. Ce jeudi, après une messe en plein air, retransmis par la télévision, avec la présence du cardinal José Saraiva Martins (préfet de la Congrégation des causes des saints), le corps de Francesco Forgione, décédé en 1968 et, plus communément connu sous le nom de Padre Pio, sera placé dans un cercueil de verre.
Le moine mystique fait l'objet d'un culte sans équivalent en Italie…
San Giovanna Rotondo devient un lieu de pélerinage. Prés de 750 000 mille réservations, un défilé de 7000 pélerins journaliers…Canonisé par Jean-Paul II, en 2002, lors d'une cérémonie qui avait attiré une foule parmi les plus imposantes jamais vues au Vatican. A ce titre Famiglia Cristiana révéle, que les catholiques italiens sollicitent dans leurs prières, le Padre Pio bien plus que la Vierge Marie ou le Christ. Une popularité qui n'a eu de cesse de soulever des polémiques, du temps du vivant du moine capucin, et qui continue plus de 40 ans aprés sa disparition a alimenter la chronique.
Padre Pio présentait tous les stigmates du Christ en croix, plaies aux mains, aux pieds et sur le thorax. Des phénoménes qui n'ont eu de cesse de soulever des interrogations. Des témoins attribuant également des dons de guérison, voir de miracles au défunt moine.
L'historien Sergi Lozzato, dans un ouvrage, ayant soulevé de vives polémiques, dénonce la mystification. Des documents secrets jusqu'alors, détenus aux archives du Vatican et établissant que le religieux aurait commandé en secret des bouteilles de produit corrosif et toxique, il s'agirait du phénol…Cet ouvrage s'intitule :
"PADRE PIO, miracles et politiques du XXéme siécle"
Le Vatican aurait fait preuves de réticences face aux miracles attribués au moine, avant de céder, face à la ferveur populaire. Des témoins évoquant leurs doutes sur l'origine des stigmates de Padre Pio, remettant en cause l'origine divine des blessures.
Selon Andréa Torrielli, spécialiste du Vatican et écrivant pour le quotidien Il Giornale, cette polémique n'est qu'un tissu de mensonges. L'histoire des bouteilles d'acides aurait été diffusée par l'archevêque de Manfredonia, Pasquale Gagliardi, opposant hostile au Padre Pio.
A ce titre l'Eglise n'apporte aucun crédit à cette nouvelle polémique et se cantonne derrière les observations du docteur Bignami et du professeur Festa, qui affirmaient que les stigmates du Padre Pio n'étaient pas conséquentes à l'utilisation du phénol.
D'autres y voient une manifestation de l'extrême de la religiosité, l'auto-flagellation, l'auto-mutilation… D'autres y verront le temps des faux prophétes… un sujet qui ne peut que soulever des interrogations, qu'une simple autopsie aurait pu éclaircir…