Une décision qui en surprend plus d’un. Le site, qui recensait tous les établissements du pays ainsi que de nombreux professeurs, afin, disait-on, de permettre à leurs élèves de les évaluer et ainsi de participer à l’amélioration de l’enseignement rencontrait un succès grandissant. Rien de bien sérieux dans tout cela, personne ne vérifiait la véracité des témoignages ou l’identité des contributeurs, et si tel avait été le cas, le drame n’en aurait pas plus été caractérisé. Un site somme toute assez farfelu, comme il en existe tant dans ce vaste espace de communication qu’est le Web. Seulement, il semble que de nombreux enseignants n’ont pas apprécié le concept. Les droits d’accès, de rectification, de complément, et autres suppressions affichés par le règlement de Note2be ne les auront pas amadoués…
Le Snes-FSU, principal syndicat des enseignants des collèges et lycées français, le FSU, ainsi qu’une cinquantaine de professeurs ont donc porté plainte en référé au tribunal de grande instance de Paris, qui a aujourd’hui rendu sa décision : exigeant la suppression de « l'utilisation de données nominatives d'enseignants dans [le] portail Internet, mais également dans ses forums de discussion ».
Cette décision devra être mise en œuvre dans les 48 heures, sous astreinte de 1000 Euros par jour de retard. Pour l’heure, le site affiche un laconique « Suite à un très grand nombre de connexions, notre site est momentanément indisponible.
Vous pouvez cependant nous laisser votre email, nous vous contacterons pour vous envoyer votre lien d’inscription à note2be ». Tandis que les gagnants se réjouissent à grand bruit du «point décisif» marqué, salué notamment par le ministre de l’éducation Xavier Darcos, Stéphane Cola, l’un des fondateurs du désormais célèbre site a annoncé qu’un appel sera interjeté. Il est vrai qu’une telle limitation de la liberté d’expression paraît discutable, et qu’une application aussi stricte de la protection de la vie privée risquerait d’être bien difficile à mettre en œuvre !
A moins que le principal objectif ait été de protéger le vacillant symbole de l’autorité du professeur…