Ce sera peut-être la dernière fois que j'évoquerai la Miss France actuelle, Miss France de pacotille, qui n'a plus qu'un titre fantoche. Valérie Bègue  a tant fait couler d'encre qu'il n'est plus même utile de la présenter, tandis que la "vraie" Miss France est quasiment inconnue du grand public. Pourtant pour n'importe quel observateur, la vraie Miss France est bien la deuxième dauphine, que Mme de Fontenay emmène dans ses déplacements pour la présenter au public en vue des prochaines élections de Miss internationales. Valérie Bègue a bel et bien menti pour concourir et doit s'en mordre les doigts, ce n'est que l'engouement populaire en sa faveur qui lui doit d'avoir, selon les apparences, gardé sa couronne.

Ce qui m'avait attiré dans un premier temps fut l'aspect vulgaire et un peu blasphématoire des premières photos  . Le photographe n'a pas un grand talent et dans un jeu qui devait lui paraître subtilement artistique, il l'avait fait poser en bikini et sur une croix flottant dans une piscine. Se servant du petit logo de la société qui lui avait passé commande, figurant l'ombre chinoise d'un petit diablotin, il l'avait mise en position de lécher une substance laiteuse avec un regard particulièrement salace. Rien dans ces photos d'attirant, pas même le plaisir de l'oeil auquel cède tout représentant de la gent masculine : de la vulgarité, et uniquement de la vulgarité, la jeune femme n'était pas même à son avantage sur les clichés. Ironie du sort, en tant que Miss France, elle se devait de défendre une vision un peu morale des choses et avait commencé en se disant représentante de la diversité ethnique.
Pour la sortie des premiers clichés dans la presse, les journaux ont tous repris la nouvelle, journaux "pipeule" ou non. Miss France "nue", cela fait forcément de l'audience. Elle n'était pas tellement déshabillée pour autant, et même en prenant sa défense, cela fonctionnait aussi : les tirages augmentaient certainement considérablement. Les Réunionnais qui avaient vu dans cette nouvelle Miss, une compatriote, un moyen de relancer l'attractivité de leur île, avec un rien de "patriotisme", se sont tous déchainés dans les commentaires… "Touche pas à ma Miss!" Avec un peu de mauvaise foi parfois, taxant Mme de Fontenay de "raciste". La société réunionnaise "Pardon!", qui avait commandé les photos, mais avait refusé celles mentionnées plus haut, en a également profité en prenant sa défense, ce qui constitue une excellente publicité, d'autant que la marque s'implante aussi en métropole, ainsi très récemment à Marseille.
Puis le magasine "Choc" en a remis une couche en sortant des photos de Miss France "topless"  . "Venez voir Miss France nue" aurait pu titrer le journal! S'il avait pu noter qu'il s'agissait de photos "porno", cela aurait plus aidé encore… C'est que la presse est un peu en difficulté ces temps-ci, aussi entre deux frasques du président, elle mise sur le "pipeule". Ah, les belles photos! A peine si l'on distingue franchement des seins, avant d'apprendre de l'aveu de la jeune femme qu'elle n'avait que 16 ans à ce moment-là. Les photos présentées comme étant sexy n'ont rien d'extraordinaire, prises sur une île où il fait chaud et où de nombreuses jeunes femmes doivent s'afficher ainsi : quand tout le monde est moitié nu de chaleur, un torse, quand bien même serait-il féminin, n'est plus si sexué… La réaction de Mme de Fontenay n'a rien d'extraordinaire pour autant : une Miss qui pose nue, pour des photos vulgaires qui plus est, n'a forcément plus ses faveurs. Pour autant, l'acharnement des journalistes devient malsain. C'est le mariage de l'argent et du sexe, sur internet la chasse aux photos a démarré, bien que les pages "lingerie" catalogue "la redoute" seraient bien plus indiquées dans le cas présent pour activer une libido même adolescente, même naissante…
Mais la jeune femme reste sur ses positions. Elle doit particulièrement souffrir de la situation et aurait pensé un temps à démissionner, sa mère s'en est fait l'écho, avant de revenir sur sa position : c'est à Geneviève de Fontenay de démissionner selon elle, dans ses dernières déclarations. Le pot de terre contre le pot de fer. Comme si sa fille était encore une Miss à part entière, avec sa couronne en carton pâte (dixit la dame au chapeau), comme si cela allait encore lui apporter quoi que ce soit, comme si toute la presse n'était pas à l'affût, parfois sous couvert de la défendre, du moindre de ses faux pas, comme si une jeune femme, déjà désavouée, avait un poid quelconque face à Mme de Fontenay! N'importe quel article fonctionne, dernièrement encore un article simplement titré "Miss France, sacrée coquine", et il tourne…! 
Elle devait parait-il se rendre au salon de l'agriculture, mais y aurait renoncé. On ne sait plus très bien d'ailleurs ce qui est vrai de ce qui est faux, puisque pour d'autres cela n'était tout simplement pas prévu. Mais quelle importance? Les discours lénifiants des Miss n'attirent pas tant habituellement, sauf pour celle-ci, la dernière, la naïve, la Mme Bovary des concours et des poses photo, la moraliste qui se voulait un symbole du métissage. C'est le même photographe parait-il, auteur des premières photos, qui continue à vendre les clichés qu'il a déjà pris. Y en a-t-il d'autres? L'affaire est encore à suivre mais l'on peut être sûrs que les journaux à sensation les cherchent déjà. En tous cas pour ce qui me concerne, je ne suivrai plus tant la Miss, un peu écoeuré de ce déferlement…