Le président du Pakistan, Pervez Musharraf a affirmé qu'il envisageait de conserver son poste présidentiel malgré la sérieuse défaite infligée aux forces politiques qui le soutiennent aux élections législatives de ce lundi.
Lors d'une interview que le président pakistanais a accordée au Wall Street Journal, il a répondu par la négative lorsqu'on lui a demandé s'il pensait se retirer. Il a insisté sur le fait qu'il était trop tôt pour qu'il s'en aille, que son pays était engagé dans un processus et qu'il fallait le poursuivre jusqu'à l'établissement d'une démocratie forte et stable au Pakistan.
Cependant, même si les deux principaux mouvements de l'opposition, celui de l'ancienne première ministre Benazir Bhutto, assassinée le 27 décembre 2007, et celui de son rival Nawaz Sharif, celui-là même qui avait été renversé par Pervez Musharraf en 1999, sont largement en-tête des élections législatives, aucun de ces deux partis ne dispose d'une majorité suffisante pour gouverner seul.
Ils seront donc condamnés à s'unir, ce qui semble peu probable, ou à s'accommoder d'un président mis en minorité, si ce dernier s'accroche à son poste.
Cependant, je pense que les paroles de Musharraf sont une manière de temporiser, le temps nécessaire à Washington pour analyser la situation, et en fin de compte je suis persuadé que c'est la Maison blanche qui demandera à son protégé d'abandonner ou de conserver le pouvoir.
Toutefois, il est à signaler que, légalement, rien n'oblige le président à quitter son poste, une élection législative n'est pas une élection présidentielle, nous qui avons déjà connu plusieurs cohabitations en France en savons quelque chose. Remarquons simplement qu'une cohabitation, dans le climat de violence que connaît actuellement le Pakistan, ne serait pas faite pour calmer les esprits.