Il y a quelques jours, Francis Joyon a pulvérisé de plus de 14 jours le record du tour du monde à la voile en solitaire, détenu jusque-là par Ellen MacArthur. Outre l’exploit sportif, le skippeur français a souhaité passer un message écologique à l’ensemble du secteur nautique mondial en alliant à merveille performance et défense de l’environnement.
Son bateau, l’IDEC long de 30 mètres pour un poids de 11 tonnes, fonctionne sur une combinaison d’énergie éolienne, solaire et de pile à combustible. « Un bateau, c’est comme une île, comme la planète, il faut limiter les dépenses énergétiques. J’ai essayé d’avoir un impact le plus réduit possible » explique-t-il, fier d’avoir réalisé son double objectif : le record du monde marqué de son respect inébranlable pour l’environnement.
Surtout, cette conscience écologique semble même avoir été l’un des moteurs d’une telle performance. Francis Joyon, en utilisant des appareils à faible consommation, a ainsi réussi à alléger son voilier, le rendant plus performant. « Avec 20 kilos d’éolienne, 20 kilos de panneaux solaires, 15 litres de méthanol et 5 kilos de piles à combustibles, j’étais gagnant en qualité de vie et mon bateau était plus léger qu’avec un moteur et du carburant » raconte-t-il sur la conception de sa « formule 1 des mers ». Il ajoute : « J’ai fait ça dans le bon esprit, en apportant ma petite pierre à la protection des océans ».
Le skippeur français a donc, dans le même temps, marqué de son empreinte le sport nautique ainsi que tout le secteur de la plaisance et des loisirs nautiques. Il souhaite une réelle prise de conscience de la nécessité actuelle de protéger la mer et tout l’univers aquatique de la part de tous les professionnels du milieu marin.
Une telle performance marque forcément les esprits et Francis Joyon espère avoir démontrer, lors de son périple à grande vitesse, que les exploits sportifs ne doivent jamais négliger le milieu dont ils dépendent.
Ce qui m’interpelle le plus avec la Voile, c’est l’incrément des amélioration des records et temps de traversée. D’une épreuve à l’autre, ce n’est pas des centièmes de pourcent que gagnent les nouveaux champions, mais souvent 10, voire 20 ou 25% du meilleur temps précédent. Cette activité multi-millénaire se renouvelle presque aussi rapidement que l’électronique. On lui appliquera prochainement une « loi de Moore » adaptée, du type « la vitesse moyenne des records en voile augmente de 25% tous les 4 ans ».
Ces bateaux sont aujourd’hui complètement hors des moyens du citoyen ordinaire, mais ils nous montrent une voie à suivre : le soleil et le vent sont deux énergies renouvellables qui font sens à condition de limiter sa consommation au maximum. La technologie nous permet d’être plus performant dans la production efficace d’énergie, son stockage et la moindre consommation (électronique, télécoms).
La réduction des durées de voyage y concourt également : plus la traversée est courte et plus on peut réduire les ressources à emporter, le poids mort du bateau, etc. pour encore augmenter la vitesse moyenne et en réduire la durée, donc les ressources à emporter…
Le facteur humain est un autre contributeur : grâce à la rapidité des traversées, certains navigateurs ont une grande expérience de nombreuses traversées et considèrent la vitesse pure comme un facteur de risque en mer de mieux en mieux maîtrisé.