Le Président colombien a appelé Nicolas Sarkozy à l'aide dans l'optique d'une opération humanitaire chez les otages des FARC…
Alvaro Uribe est décidément plein de surprises. Son "jeu" est très trouble. Tantôt il semble jouer plutôt "solo", tantôt il appelle à un rapprochement avec le Vénézuéla pour une médiation qu'il désavoue quelques temps plus tard. De déclarations de guerre contre les FARC en appels à la paix et à la négociation, il devient difficile de savoir à quoi s'attendre de l'homme.
Aujourd'hui, c'est vers la France qu'il se tourne en appelant Nicolas Sarkozy à l'aider dans la mise en place d'une mission humanitaire sous la pavillon de la Croix-Rouge. L'équipe devrait se rendre dans la jungle colombienne, où les FARC détiennent toujours des centaines de personnes à la santé de plus en plus fragile.
L'annonce a été faite sur les ondes de Europe 1, peu avant la rencontre officielle entre les deux présidents, à l'Elysée. Alvaro Uribe a réitéré son souhait de parlementer avec les FARC et d'aller vers des décisions de paix, si tant est que les FARC se montraient de "bonne foi". Juste avant d'insister sur les priorités de son pays, qui sont… d'écraser les terroristes et de libérer les otages ! Un véritable double-discours qui frise l'absurde.
La libération de Clara Rojas et Consuelo Rodriguez avait permis, à travers la bouche de ces mêmes otages, de reconnaître le travail de la France dans les négociations avec les FARC. Nicolas Sarkozy n'a d'ailleurs jamais caché son désir de faire libérer les otages. La France semble de plus en plus officiellement impliquée et la famille Bétancourt continue d'espérer une fin heureuse au drame des enlèvements…
Refus des FARC
Les FARC viennent de refuser l’opération humanitaire. Ce n’est pas Uribe qui mènent un double jeu, ce sont les FARC, le gouvernement colombien doit sans cesse louvoyer entre des exigeances absurdes et des menaces sérieuses. Le discours de Uribe à toujours été le même : il est prêt à parler de paix avec ceux qui la souhaitent vraiment. Mais comme les FARC tiennent un double langage, un jour ils libèrent des otages, le lendemain ils en séquestrent d’autres… Le discours d’Uribe est donc simple à comprendre, et je m’étonne qu’en France on ne le comprenne pas : ceux qui veulent la guerre, on va les combattre; ceux qui veulent la paix, on va négocier avec eux ! D’ailleurs, près de 2 500 combattants des FARC ont déjà déposé les armes et ont été accueillis au sein du programme de démobilisation, programme qui a déjà permis la démobilisation de la majorité des paramilitaires.