Au cours de l'audience technique d'adaptation qui a eu lieu ce matin à Créteil, dans le cadre de l'affaire des membres de l'Arche de Zoé, le procureur vient de requérir ce matin à l'encontre des accusés que les huit années de travaux forcés infligées par la justice tchadienne soient converties en huit ans de prison.
Interceptés le 27 octobre dans l'Est du Tchad, alors qu'il s'apprêtaient à embarquer pour la France une centaine d'enfants du Darfour, Eric Breteau et ses acolytes avaient été jugés huit semaines plus tard par une cour criminelle de N'Djamena, et condamnés aux travaux forcés pour tentative d'enlèvement et grivèlerie.
L'acceptation du verdict avait alors permis d'obtenir que les condamnés puissent rentrer purger leur peine en France. Mais si la défense conteste la légitimité du procès de N'Djamena, arguant que le Tchad ne constitue pas un Etat démocratique, le procureur Jean-Jacques Bosc a rappelé à chacun qu'il "ne s'agit pas ici de tenir un nouveau procès. Vous ne pouvez porter une nouvelle appréciation sur les faits, réviser le quantum des peines. S'engager dans cette voie serait porter atteinte à un principe international."
Hormis Nadia Merimi, une infirmière de 31 ans dont la santé a nécessité une hospitalisation, les cinq autres membres de l'OGN, actuellement incarcérés à la maison d'arrêt de Fresnes, ont assisté ce matin à l'audience.
Que pense-vous de cette transposition de la condamnation en droit Français ? Trop dure ? Trop indulgente ?