15 jours ! Cela fait à peine quinze jours que le Mouvement démocrate est officiellement créé. Il semble qu’en un si court laps de temps dans la vie d’une formation politique, ces quinze jours ont ressemblé à près de trente ans.
Sur de nombreux blogs, on peut lire nombre de déconvenues, de déceptions, de désillusions. Pour un mouvement qui vient à peine de naître et qui ambitionne, à juste titre, d’être le mouvement du XXIe siècle, il y a de quoi s’interroger.
Déjà le déroulement du Congrès fondateur a fait grincé pas mal de dents dans la blogosphère démocrate (ou MoDemosphère), dont les miennes. Aujourd’hui, ce sont le déroulement des municipales qui seront sans nul doute un test pour notre toute jeune formation politique qui fait une nouvelle fois pas mal de dégâts parmi les militants.
D’abord, le MoDem aura selon les cas de figure trois options: présenter une liste autonome, s’allier avec l’UMP, ou s’allier avec le PS. C’est le seul mouvement politique qui pourra faire le choix de son alliance au premier comme au second tour. Aucun autre parti n’aura cette chance. Néanmoins, ce choix doit reposer sur le programme et le projet municipal, ainsi que sur la personnalité avec qui nous nous allierons ou non.
Il y a 36 000 communes en France, mais comme toujours, nous nous focaliserons sur les 50 plus grandes villes, sinon à peine les 10 principales: Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, Rouen, Nantes, Lille, Nice.
Or, pour ces dix grandes villes, les choses ne sont pas simples, loin de là. Et il semble que deux intérêts divergent. A Paris, Strasbourg, Nantes, Lille et Nice, le MoDem présente des listes autonomes, la question se posera donc au second tour.
A Lyon, il y a deux points de vue: le premier défendu par Michel Mercier, qui me semble en partance, est de s’allier avec Dominique Perben dès le 1er tour pour conserver la présidence du Conseil général alors que les MoDem sont partisans d’une liste autonome et éventuellement de pencher vers Gérard Collomb au second tour. Le retrait d’Azouz Begag de la primaire laissait penser que la première option l’emportait mais François Bayrou a confirmé la présence d’une liste autonome.
A Marseille, c’est l’ancien Verts Jean-Luc Benhamias qui a été désigné pour mener la liste MoDem aux détriments de Jacques de Rocca-Serra. Il s’agit là d’un signe d’ouverture à ceux très nombreux du MoDem qui ne viennent pas de l’UDF.
A Bordeaux, c’est le choix tactique du donnant-donnant qui on l’espère sera gagnant-gagnant. Ainsi, le MoDem s’allie avec Alain Juppé en échange d’un coup de main contre la manoeuvre d’Yves Urietta et de Nicolas Sarkozy à Pau.
A Rouen, c’est la tentative, à mon avis morte-née, de récupérer Pierre Albertini et les intérêts personnels de la sénatrice Catherine Morin-Desailly qui a fait pencher la balance en faveur d’une alliance dès le 1er tour.
A Strasbourg, la hache de guerre entre trois tendances du MoDem semble pour l’instant enterré par l’intervention de François Bayrou. Et enfin, à Toulouse, c’est le flou qui l’emporte.
Dès lors, les municipales nous forcent à nous interroger sur le vivre-ensemble au MoDem et sur l’intérêt général du mouvement. Nous devons avoir le plus d’élus possible, mais le faut-il au prix d’une énième rechute dans l’alliance systématique ? Pourquoi négligeons-nous à ce point les élections cantonales ? Le MoDem va-t-il résister aux municipales ?
Jérôme Charré
15 jours ! Cela fait à peine quinze jours que le Mouvement démocrate est officiellement créé. Il semble qu’en un si court laps de temps dans la vie d’une formation politique, ces quinze jours ont ressemblé à près de trente ans.
Sur de nombreux blogs, on peut lire nombre de déconvenues, de déceptions, de désillusions. Pour un mouvement qui vient à peine de naître et qui ambitionne, à juste titre, d’être le mouvement du XXIe siècle, il y a de quoi s’interroger.
Déjà le déroulement du Congrès fondateur a fait grincé pas mal de dents dans la blogosphère démocrate (ou MoDemosphère), dont les miennes. Aujourd’hui, ce sont le déroulement des municipales qui seront sans nul doute un test pour notre toute jeune formation politique qui fait une nouvelle fois pas mal de dégâts parmi les militants.
D’abord, le MoDem aura selon les cas de figure trois options: présenter une liste autonome, s’allier avec l’UMP, ou s’allier avec le PS. C’est le seul mouvement politique qui pourra faire le choix de son alliance au premier comme au second tour. Aucun autre parti n’aura cette chance. Néanmoins, ce choix doit reposer sur le programme et le projet municipal, ainsi que sur la personnalité avec qui nous nous allierons ou non.
Il y a 36 000 communes en France, mais comme toujours, nous nous focaliserons sur les 50 plus grandes villes, sinon à peine les 10 principales: Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, Rouen, Nantes, Lille, Nice.
Or, pour ces dix grandes villes, les choses ne sont pas simples, loin de là. Et il semble que deux intérêts divergent. A Paris, Strasbourg, Nantes, Lille et Nice, le MoDem présente des listes autonomes, la question se posera donc au second tour.
A Lyon, il y a deux points de vue: le premier défendu par Michel Mercier, qui me semble en partance, est de s’allier avec Dominique Perben dès le 1er tour pour conserver la présidence du Conseil général alors que les MoDem sont partisans d’une liste autonome et éventuellement de pencher vers Gérard Collomb au second tour. Le retrait d’Azouz Begag de la primaire laissait penser que la première option l’emportait mais François Bayrou a confirmé la présence d’une liste autonome.
A Marseille, c’est l’ancien Verts Jean-Luc Benhamias qui a été désigné pour mener la liste MoDem aux détriments de Jacques de Rocca-Serra. Il s’agit là d’un signe d’ouverture à ceux très nombreux du MoDem qui ne viennent pas de l’UDF.
A Bordeaux, c’est le choix tactique du donnant-donnant qui on l’espère sera gagnant-gagnant. Ainsi, le MoDem s’allie avec Alain Juppé en échange d’un coup de main contre la manoeuvre d’Yves Urietta et de Nicolas Sarkozy à Pau.
A Rouen, c’est la tentative, à mon avis morte-née, de récupérer Pierre Albertini et les intérêts personnels de la sénatrice Catherine Morin-Desailly qui a fait pencher la balance en faveur d’une alliance dès le 1er tour.
A Strasbourg, la hache de guerre entre trois tendances du MoDem semble pour l’instant enterré par l’intervention de François Bayrou. Et enfin, à Toulouse, c’est le flou qui l’emporte.
Dès lors, les municipales nous forcent à nous interroger sur le vivre-ensemble au MoDem et sur l’intérêt général du mouvement. Nous devons avoir le plus d’élus possible, mais le faut-il au prix d’une énième rechute dans l’alliance systématique ? Pourquoi négligeons-nous à ce point les élections cantonales ? Le MoDem va-t-il résister aux municipales ?
Jérôme Charré
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