Alors que Rama Yade avait vertement critiqué la venue du leader lybien en France, voila que soudainement, elle retourne sa veste au point de défendre cette visite…

Plus pathétique que comique, le retournement de situation a de quoi faire réfléchir sur les convictions réelles de la Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme. Son discours était-il un discours d’apparence ? Une fausse rébellion afin de s'attirer les bonnes grâces du public et de faire croire qu'au Gouvernement, on dit aussi ce qu'on pense ? Il faut le croire ! La vigueur avec laquelle elle avait critiqué la visite de Kadhafi en France, n’a d’égal que la vitesse avec laquelle elle a changé d’avis.

Rappelons que Rama Yade avait déclaré : "Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits."  Ainsi que : "La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort"

Il faut croire que la liberté de parole de cette amie des Droits de l’Homme, n’a pas plu au Président ainsi qu’au Premier Ministre. A-t-elle reçu une petite correction en privé ? On est forcé de le croire quand on voit que jeudi 13, à la séance de questions du Sénat, elle déclare : "C'est par le dialogue que nous souhaitons que la situation des droits de l'homme en Libye s'améliore" mais surtout : "c'est cela la nouvelle politique étrangère de notre pays, fermeté sur les principes, défense de nos intérêts […] et dialogue avec tout le monde" où l’on retrouve l’exact contenu du discours de Nicolas Sarkozy, qui se réclamait d’une France qui « parle à tout le monde ». Changement de ton radical.

Un tel revirement laisse planer le doute quant à la sincérité des discours de ces défenseurs des droits et de la morale, qui finissent tous, soit par se faire museler, soit par tomber dans l’habituel consensualisme…

Le meilleur moyen de faire taire ses adversaires n'est-il pas de les accepter dans son Gouvernement ?…