On apprend dans Le Canard enchaîné que l'homme qui justifiait sa faramineuse augmentation de 206% par un souci de transparence perçoit toujours depuis le 6 mai son salaire de ministre de l'Intérieur ! Bling-bling.
On se souvient de l'augmentation du salaire présidentiel que s'était généreusement accordé Nicolas Sarkozy. Elle se justifiait par une volonté de "plus de transparence". Du moins avait-il osé le prétendre – mais n'est-il pas celui-qui-ose-tout ? La bonne blague ! En fait de transparence, on a d'abord eu droit à la valse des chiffres : la majorité a commencé par évoquer 140% d'augmentation, avant de corriger à 172, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive, grâce aux calculs précis du député socialiste René Dosière, que l'augmentation était en réalité de 206% ! Le Président lui-même, pris la main dans le sac, en flagrant délit d'enrichissement personnel non justifié – il est déjà logé, blanchi et nourri dans le luxe inouï de notre monarchie républicaine -, avait tenté de noyer le poisson. De son explication embrouillée ressortait que Jacques Chirac, en plus de son salaire de Président, touchait un complément en retraites variées, pour lesquelles il avait cotisé durant sa carrière politique. Et que les Français ne le savaient pas et qu'il fallait désormais que tout se sache. On ne voit pas du tout la pertinence de l'argument mais passons. Ce qu'avait oublié de nous dire Sarko-la-transparence à ce moment-là, c'est que lui-même, depuis le 6 mai, avait demandé – et évidemment obtenu – de continuer à percevoir son… salaire de ministre de l'Intérieur !
La bombe explose dans l'édition d'hier du Canard enchaîné, relayée par Politique.net. Explication : pour permettre à un ministre de retrouver un emploi, le versement de son salaire est en effet maintenu durant 6 mois, c'est la règle. Sarkozy ayant démissionné en mars, il aurait dû cesser de le toucher au 1er octobre. Or il a demandé à ce que cette rémunération soit prolongée jusqu'au 1er janvier, jour d'entrée en vigueur de son augmentation officielle de 206%. Au nom de quelle justification ? Sans doute faut-il chercher du côté de Pierre Lellouche, inénarrable conseiller de Sarkozy, qui trouvait anormal que le Président soit payé comme "un petit cadre moyen". Vous en connaissez beaucoup, des petits cadres moyens à 7500 euros nets ? La droite qui voudrait réconcilier les Français avec l'argent n'a aucune idée de la réalité du pays, aveuglée par son fol appât du gain: nouvelle illustration après celle donnée par Jean-François Copé, alors ministre du budget, pour qui les classes moyennes émargeaient à 4000 euros nets par mois ! Le même Copé qui cumule avec ses rémunérations d'élus un salaire d'avocat dans un cabinet d'affaires…
@ Olivier Bonnet : au sujet de l’ART. L.O. 149 (5) sur les incompatibilités entre une fonction parlementaire et une fonction d’avocat…
Olivier Bonnet, bonsoir… Dans votre articcle, vous confirmez que « Jean-François Copé cumule avec ses rémunérations d’élus un salaire d’avocat dans un cabinet d’affaires »…
Or, les faits semblant être avérés, il convient de rappeler que le député Jean-François Copé bafoue le chapitre sur les Incompatibilités entre une fonction parlementaire et une fonction d’avocat…
Pour vos lectrices et vos lecteurs, pour nos « collègues » rédactrices et rédacteurs de C4N, il convient de rappeler ce que précise précise, dans son chapitre sur les Incompatibilités, la Constitution de la Vè République [ Cf. « Les Pouvoirs publics », in JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE, Paris, juillet 1995 ] :
ART. L.O. 149 (5) – Il est interdit à tout avocat inscrit à un barreau, lorsqu’il est investi d’un mandat de député, d’accomplir directement ou indirectement par l’intermédiaire d’un associé, d’un collaborateur ou d’un(e) secrétaire, sauf devant la Haute Cour de Justice et la Cour dde Justice de la République, aucun acte de sa profession dans les affaires à l’occasion desquelles des poursuites pénales sont engagées devant les juridictions répressives pour crimes ou délits contre la Nation,l ‘Etat et la paix publique ou en matière de presse ou d’atteinte au crédit ou à l’épargne ; il lui est interdit, dans les mêmes conditions, de plaider ou de consulter pour le compte de l’une des sociétés, entreprises ou établissements visés aux Articles L.O. 145 et L.O. 146 dont il n’était pas habituellement le conseil avant son élection, ou contre l’Etat, les Sociétés nationales, les collectivités ou établissements publics, à l’exception des affaires visées par la Loi n° 57-1424 du 31 décembre 1957 attribuant aux tribunaux judiciaires compétences pour statuer sur les actions en responsabilité des dommages causés par tout véhicule et dirigées contre une personne morale de droit public.
Dur, DUR, le commentaire sur le Président, mais n’est on pas en démocratie ? TOUT est bon à entendre et C4N nous le prouve tous les jours. J’ai encore appris quelque chose aujourd’hui, grâce au commentaire éclairé de Dominique, sur le « cumul des salaires »( cette fois) quand on est au gouvernement!!
Merci à tous les deux, Olivier BONNET et Dominique, même si je ne partage pas « tout à fait » vos opinions
DOUBLE SALAIRES POUR LE PRESIDENT
NON, NOUS NE SOMMES PLUS EN DEMOCRATIE !
CE PERSONNAGE EST ODIEUX, BAFOUE LES DROITS DE L’HOMME, REFUSE D’AUGMENTER LE SMIC, LES PETITES RETRAITES, FAIT PAYER LA REDEVANCE TELE AUX PERSONNES AGEES, ET MET LA FRANCE EN FAILLITE !
MAIS POUR LUI …TOUT EST POSSIBLE …MEME LE PIRE !!!
ECOEURANT.
Approximation…
J’ai du mal à comprendre que les camarades du Canard avancent le chiffre de 11 500 €. Le salaire d’un ministre de plein exercice, que je sache, est de 13 905,82 €. Celui d’un ministre d’Etat, je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, si notre vénéré président perçoit cette somme, cela ne correspond pas à son salaire antérieur.