« Je Veux poursuivre mes parents au justice, parce qu’ils m’ont mis au monde », cette phrase prononcée par Zain le protagoniste du dernier film de la très talentueuse Nadine Labaki « Capharnaüm » , ne peut laisser personne de marbre.
Comme à l’accoutumée, les films de la réalisatrice libanaise sont toujours porteurs de messages forts. Après « Caramel », son chef d’œuvre qui met sous la loupe la condition de la femme dans le pays du cèdre,ainsi que son long-métrage « Et maintenant où on va », jetant la lumière sur un Liban à peine sorti d’une guerre civile sans merci, « Capharnaüm » est la cerise sur le gâteau.
Autant d’émotions, on est loin du Liban des bons vivants, des soirées bien arrosées,des pièces de théâtre et du monde de l’art et de la beauté… C’est une autre facette d’un pays peu clément envers les réfugiés notamment syriens et éthiopiens.
Zain, un enfant- Adulte !
Âgé d’une douzaine d’années, Zain un « vrai réfugié » travaille dès sa tendre enfance pour aider sa famille nombreuse, sa vie bascule quand un jour il découvre la première menstruation de sa sœur… le moment de grandir pour une fille.
Il sait que ses parents et surtout « son patron » attendaient avec impatience cet heureux événement: Les premiers pour se débarrasser d’une bouche à nourrir et le dernier souhaite mettre dans son son lit conjugal « une chair fraîche ».
Quand un enfant s’occupe d’un enfant
Fâché à cause de ce mariage, Zain quitte le domicile familial vers la rue, avant qu’il ne fasse connaissance avec une Sans- Papiers Éthiopienne, mère célibataire d’un bébé.
Pour elle Zain est une manne du ciel qui va l’aider à garder son bébé au lieu de le cacher dans une poussette de marché « comme un légume ». En contrepartie le jeune enfant mange à sa faim et se blottit dans un drap quand la nuit tombe, jusqu’au jour où la maman ne revient plus à la maison.
Zain et la cruauté du monde
Après des mois de souffrance, Zain est contraint de confier le bébé à un homme qui gagnera une fortune en « vendant » illégalement le bébé à une famille d’accueil, quant au jeune garçon il n’a d’autres choix que de revenir chez ses parents où il apprend la mort tragique de sa sœur à cause d’une grossesse à l’age de 11 ans.
Zain commet par la suite l’irréparable !