avec celui des plus pauvres en 2010 selon l’INSEE.
Il est parfois intéressant de voir comment a évolué la richesse des Français, quand on ne cesse d’entendre que tout va mal, par le patronat et de nombreux économistes et des personnalités politiques dont l’avis est recherché, que les charges patronales sont trop élevées, que l’on nous montre les Polonais qui viennent travailler chez-nous avec des charges ridicules puisque ce sont celles de leur pays, que les salariés ne sont pas assez flexibles, voire pas assez malléables, que les contraintes syndicales et sociales empêchent les licenciements et les embauches selon la charge ou le désir de l’entreprise, enfin tout un ensemble d’arguments qui tendent à montrer, que les conditions sociales des Français sont élevées, par rapport à celles des autres pays à main d’œuvre meilleure marché. En d’autres termes, que la France n’est pas assez libérale, bridant ainsi la compétitivité des entreprises privées qui, pour être rentables, se délocalisent, tout en dissuadant les investissements étrangers.
Mais ils oublient les effets de l’automatisation, de la robotique, de l’informatique qui ont détruit des milliers d’emplois, alors que le PIB, sans être florissant n’accuse pas cette chute. Sur la période 1980-2007 l’industrie Française à perdu 1.913.500 emplois passant de 5 327 400 emplois à 3 414 000, ce qui représente une baisse de 36 % de ses effectifs. La quasi-totalité de ces pertes d’emplois a eu lieu dans l’industrie manufacturière, 96 %. Cette baisse de l’emploi, c’est portée vers les services marchands qui n’apportent pas de valeur ajoutée, voir le dossier ici page 275.
L’effet dévastateur de l’automatisation en général pour résister à la concurrence des pays à faible coûts, n’a pas produit de récupérer les emplois perdus comme cela avait été soutenu. Quand on pense que dans le secteur de la grande distribution les caissières auront bientôt disparues, on peut se poser des questions si cette automatisation à outrance n’est pas finalement néfaste, d’autant qu’il faudra bien nourrir ces personnes au chômage sur le dos de la collectivité !
Il s’agit d’un secteur industriel en crise, il ne représenterait que 14 % de l’activité nationale, (le commerce extérieur représenterait 13 % des destructions d’emplois dans l’industrie et 28 % sur la période 2000-2007 avec des gains de productivité de 29% et 65 %), celui d’une main d’œuvre peu qualifiée, alors que la richesse des Français est beaucoup plus liée à d’autres secteurs qui sont florissants et dont on parle peu ou pas, le silence étant d’or, cela ne nous regarde pas.
Nous subissons des plans sociaux, le chômage ne cesse de croître, il s’est envolé au mois d’octobre à 45.500 demandeurs d’emplois supplémentaires qui se sont inscrits à Pôle emploi +1,5%, portant leur nombre à plus de 3,1 millions, et qu’en plus, le gouvernement ne pense inverser la pente de sa courbe que fin 2013, on peut que raisonnablement s’inquiéter. Dans le même temps on apprend que SFR annonce un plan de départs volontaires de 856 personnes soit 8,5 % de son personnel.
Une grande partie de la France va donc mal quand une autre fait tranquillement ses affaires, et surtout qu’on laisse tranquille.
Quand on ne cesse de nous montrer que les riches Français entrepreneurs, financiers ou autres, s’expatrient pour payer moins d’impôt, que les Anglais sans honte pour leurs conditions sociales dressent le tapis rouge pour qu’ils aillent chez eux, on se dit ou vas t-on ?
Quand ces hommes politiques de droite soutiennent les plus aisées, l’évasion fiscale, les patrons qui se plaignent de leurs difficultés, les experts qui raisonnent sur un secteur d’activité en crise alors que la richesse des Français les plus riches par rapport à celle des plus pauvres atteint un écart qui fait honte. On ne peut que constater une fracture qui fait que les plus riches deviennent de plus en plus riches tandis que les plus pauvres restent toujours aussi pauvres.
On imagine, puisque c’est le flou qui masque ces riches, qu’il s’agit de patrons grands groupes internationaux du secteur secondaire qui représentent l’industrie en général, la transformation des matières premières, l’armement, le BTP, l’agro-alimentaire, l’énergie, la chimie, la pharmacie, et le secteur tertiaire, la finance, le conseil, les banques, les assurances, la grande distribution, l’immobilier…autant d’activités libérales dont les Français ne voient qu’un reflet, et qui sont classés dans le four-tout du dernier décile des Français les plus riches selon la classification de l’INSEE.
L’information qui nous est délivrée est donc biaisée.
L’INSEE dans son portail social du patrimoine moyen des Français nous présente un tableau qui en dit long sur le rapport des 10 % des ménages aux patrimoines moyens le plus élevé par rapport aux 10 % des ménages aux patrimoines moyens les moins élevés.
Par patrimoine l’INSEE entend les biens mobiliers, financiers et professionnels des ménages résultant d’enquêtes menées auprès d’un échantillon de 21.000 ménages en France métropolitaine, en Guadeloupe, Martinique et Réunion.
Que nous montre ce tableau, que le premier décile du patrimoine moyen des 10 % des Français les plus pauvres, que leur patrimoine s’est accru de 9,2 % entre 2004 et 2010.
Que le patrimoine moyen du décile supérieur des 10 % des plus riches, s’est accru de 47, 6 % entre 2004 et 2010 à comparer au 9,2 pour celui des plus pauvres.
Mais, ce qu’il faut noter c’est qu’en 2004 le rapport des patrimoines moyen entre celui des 10 % des plus élevés et celui des 10 % des plus pauvres était de 2134, 5, et qu’en 2010 le rapport ne s’établit qu’à 920,2. La richesse des Français les plus riches a fondue entre 2004 et 2010 pour ne s’établir qu’à 920,2 fois plus que celle des plus pauvres !
Si l’on prend le patrimoine moyen des déciles entre 1 et 2 et des déciles entre 2 et 3, on constate qu’entre 2004 et 2010 leur évolution est négative, – 2 % et – 1,5 %. Cela revient à constater que les classes sociales dont le patrimoine moyen fut le plus affecté entre 2004 et 2010 sont celles des classes inférieures moyennes réparties dans ces déciles.
La conclusion que l’on peut faire de ces données est que le rapport des richesses du patrimoine moyen s’est réduit entre 2004 et 2010, mais qu’il reste encore très élevé. Il y a donc eu une meilleure répartition sociale de la richesse. Mais surtout, ce qu’il faut voir, ce sont les valeurs, elles conditionnent la qualité de vie. Un pauvre n’a qu’un patrimoine moyen que de 1.351 € alors qu’un riche affiche dans le décile supérieur en moyenne 1.243.367 € en 2010 ! Qu’en outre, ce décile n’est pas plafonné ce qui revient à dire qu’il y a des riches qui gagnent beaucoup plus quand on remarque le saut de patrimoine entre le 8ème et 9ème décile et le décile supérieur. Le saut est de 28.160 % pour 441.537 € à 1.243.367 €.
Pour compléter cette étude, afin de noter l’importance des inégalités sociales, le portail social de l’INSEE, dossier de presse du 27 novembre 2012, donne dans 7 fiches l’état de la population Française.
La fiche 1 portail de la population nous apprend qu’un homme cadre à 35 ans peut vivre six ans et demi de plus qu’un ouvrier, une femme cadre trois ans de plus qu’une ouvrière. Que dans les salariés du secteur privé nés entre 1940 et 1946, 13 % de ceux qui étaient ouvriers à 36 ans sont morts avant 60 ans, contre 6 % de ceux qui étaient cadres. Qu’entre 30 et 59 ans, environ 70 % des hommes et des femmes sont en couple en 2009, et que c’est 8 points de moins qu’en 1990. Qu’entre 1990 et 2009, le nombre de familles monoparentales a été multiplié par 1,7, mais que c’est surtout les inégalités aux hauts diplômes qui constituent les principaux handicaps de notre société.
Les jeunes entrés en 6ème en 1995 ont quasiment tous terminé leurs études ce qui permet de dresser un bilan de leur parcours de formation. Sur 100 jeunes entrés en 6ème en 1995, 44 % sont désormais titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Qu’entre les générations entrées en 6ème en 1989 et en 1995, l’accès aux diplômes du supérieur est resté stable, la composition de la population étudiante a donc peu variée, ce qui marque la constance des inégalités scolaires.
Le taux de diplômés du supérieur varie de 20 % pour les enfants d’ouvriers non qualifiés à 76 % pour les enfants de cadres ou d’enseignants. Pour ces derniers, le diplôme obtenu est plus souvent de niveau bac+5, une fois sur deux contre une fois sur quatre pour les enfants d’ouvriers. Une grande partie des inégalités observées au niveau du supérieur se construisent tôt dans le parcours scolaire et apparaissent avant le bac. Que Près de 90 % des enfants d’enseignants ou de cadres ont le bac, contre 40 % des enfants d’ouvriers non qualifiés. L’accès au bac scientifique varie de 40 % pour les premiers à moins de 10 % pour les seconds.
Les écarts de chances d’avoir le baccalauréat et le type de bac obtenu diffèrent nettement selon le milieu social, d’autant que les parcours continuent à se différencier dans le supérieur, les jeunes n’y font pas les mêmes choix d’orientation, université, BTS, classes préparatoires, du fait de leur niveau scolaire, mais aussi d’ambitions différentes, voire de l’influence des parents. Que 77 % des enfants de cadres font partie de la moitié des élèves qui avaient déjà le mieux réussi aux épreuves d’évaluation à l’entrée en 6ème, contre 32 % des enfants d’ouvriers. Que 47 % des enfants de cadres sont même dans le quart des élèves ayant obtenu les meilleurs résultats, contre seulement 13 % des enfants d’ouvriers, Les enfants de milieux sociaux favorisés ont dès la 6ème de meilleurs résultats scolaires. Ainsi, les écarts de trajectoires, avant ou après le bac, reflètent en partie des écarts de niveaux qui ont parfois débuté bien en amont dans la scolarité.
L’évolution de la société n’a rien changé sur la scolarité des enfants, on y constate les mêmes inégalités que l’on observait lorsque j’étais adolescent. Les enfants de cadres, d’enseignants sont toujours aussi favorisés par la culture de leurs parents. Ce dont le dossier de presse n’aborde pas c’est la cassure sociale qui se produit dans les banlieues ou la scolarité est déficiente et le taux de chômage le plus élevé. Dans un département comme la Seine-Saint-Denis, ce ne sont pas les meilleurs enseignants qui y professent, alors que ce sont les enfants des familles les plus pauvres. C’est handicap se prolongera tout au long de la vie de ces enfants ne serait-ce que pour trouver un emploi. Ils seront et resteront même adultes à la charge de la société.
[quote][i]L’effet dévastateur de l’automatisation[/i][/quote][b]: vous avez une autre solution pour faire barrage aux produits à bas coût venus d’extrème orient ?[/b]
[b][u]Pour faire barrage aux produits à bas coût venus d’Extrême Orient, il faudrait[/u]
[i]- baisser les taux de TVA sur tous les produits provenant de France ou de certains pays de l’Union Européenne appliquant les mêmes normes sociales, économiques et fiscales, que les nôtres,
– augmenter drastiquement les taux de TVA sur tous les produits à bas coût venus d’Extrême Orient…[/i]
Mais, Zelectron, je me demande si cela est applicable (?).
Par ailleurs, pour rendre les produits français compétitifs, il faudrait baisser drastiquement la fiscalité confiscatoire dont nos compatriote est victime ! De plus, il faudrait revenir aux 39 heures payées 39 !
Bref… il faudrait cesser cette politique de rigueur imbécile qui nous enfonce de plus en plus dans la récession ![/b]
[b]zelectron, Dominique[/b] bonsoir,
Si nous connaitrions la solution il y a longtemps qu’elle serait appliquée
L’effet de l’automatisation se cumule avec celui de la concurrence des pays à bas coûts. Nous avons donc des facteurs de destruction d’emplois. [b]Le problème est le profit et cela vous ne l’avez pas noté et pourtant c’est le principal sujet de l’article.[/b]
Quand vous voyez que les grandes surfaces vont dans quelques temps supprimer toutes les caissières, vous n’allez pas me dire que c’est la concurrence qui conduit à l’abaissement des coûts. Le coût salarial d’une vingtaines caissières dans une grande surface eu égard au chiffre d’affaire est quasi nul.
Seulement pourquoi ne pas les supprimer, les clients feront le boulot à leur place avec un smarphone adapté à lire les codes barre pour envoyer par internet le coût de la dépense qui sera débitée automatiquement sur le compte de l’acheteur, et le tour est joué.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
L’automatisation c’est bien mais, si elle détruit la société, elle est condamnable.
Ces caissières, on ne peut les tuer, il faudra donc les nourrir et les loger, ou est le bénéfice ?
Nous avons à faire à un monde d’incompétence et d’hypocrisie.
Le problème actuel est notre dette Dominique, il faut la réduire, et cela ne peut se faire que part des économies et des impôts.
Bien à vous,
Anido.