Loubna Ahmed al-Hussein est soudanaise.

A l’heure où beaucoup de nos compatriotes souhaiteraient travailler en bermuda, elle se bat pour… porter le pantalon !

Plus sérieusement, Loubna a été arrêtée le 3 juillet dernier, ainsi qu’une douzaine de femme, dans un restaurant de Karthoum.

Cette journaliste d’une trentaine d’années, veuve, est passible d’une peine de 40 coups de fouets, selon la charia, la loi islamique. Employée par l’ONU au Soudan, elle a refusé la protection diplomatique afin de supprimer cet article de loi, le n°152.

 Cet article dit que commettre un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique ou (porter) des vêtements indécents est passible d’une peine de 40 coups de fouet administrés en public. C’est pour ce dernier fait que la jeune femme est condamnée. Son jugement aura lieu aujourd’hui mardi 4 août.

Selon la journaliste, des dizaines de milliers de femmes et jeunes filles ont été condamnées pour ce fait ces 20 dernières années. Une peine plus symbolique et humiliante que douloureuse, car le fouet ne ferait "qu’effleurer" la peau.

Pour le moment, la partie semble gagnée. L’affaire du "pantalon" a ébranlé le Soudan qui est tiraillé entre les fanges de population islamiste ultra-conservatrice, et celles plus modérées.

La femme est prête à fair appel à la décision si elle devait être flagelée. Elle irait jusqu’à la cour constitutionnelle.

Certain soutients de la jeune femme affirme que le régime aurait voulu "briser une plume libre". La procédure entamée par les autorités ne semble pas la décourager. Au contraire, son combat pour les femmes en semble renforcé.