Danièle Gazzi a remis à Nicolas Sarkozy un rapport sur "les médias et le numérique" contenant 34 recommandations. Il aborde notamment cinq points sensibles.
Pluralisme. Le rapport propose d'inscrire dans la Constitution "la défense du pluralisme et de l'indépendance de la presse" et de "créer auprès du Premier ministre un observatoire du pluralisme dans la presse". En effet, lors que les grands groupes de médias sont appelés à prendre de plus en plus d'importance, la question du pluralisme et de l'indépendance se pose aux yeux de nombreux observateurs.
Presse. Danièle Gazzi recommande une batterie de mesures concernant la diffusion des journaux. Elle propose notamment de "libéraliser la réglementation des points de vente pour en augmenter le nombre et l'efficacité" et de "développer la pratique du portage à domicile". Elle veut également "soutenir une réforme drastique des imprimeries". Des recommandations qui rejoignent les revendications de certains patrons de presse et qui seront débattues lors des états généraux de la presse prévus en octobre.
Droits d'auteur. Le rapport recommande de "résoudre la question des droits d'auteur des journalistes de la presse écrite". En effet, à l'heure du virage numérique se pose un problème de droits sur les textes des journalistes : un groupe doit-il rémunérer un de ses journalistes en échange de la reprise d'un de ses articles sur un autre support (Internet, téléphone mobile) ou un autre média (dans le cas des groupes multimédias) après d'éventuelles modifications, en plus de sa publication initiale ? Et si oui, quelles doivent être les rémunérations ? On a appris cette semaine que ces questions seront également discutées lors des états généraux de la presse. Un bras de fer journalistes-patrons en perspective…
Libéralisation. "Permettre la constitution de champions de taille mondiale" est l'une des demandes clé du rapport. Celui-ci recommande notamment d'"autoriser un groupe de médias à posséder une chaîne de télévision, une radio et un quotidien de dimension nationale" et de "supprimer les seuils de détention capitalistique" (il est par exemple interdit au groupe Bouygues de détenir plus de 49% de TF1). Danièle Gazzi prône ainsi l'abrogation de lois existantes. Il est vrai que cette libéralisation serait favorable au développement des groupes médias français, mais elle pose des problèmes d'indépendance aux yeux de certains journalistes.
AFP. Dans les recommandations de mesures destinées à "favoriser l'information de qualité" figure celle de "doter l'Agence France Presse d'un statut et d'une direction pérennes". L'AFP est en fait un organisme autonome sans capital et n'appartient légalement à personne. La recommandation ouvre la voie à sa transormation en société anonyme. L'intersyndicale de l'AFP s'est d'ores et déjà élevée contre cette proposition, rappelant son opposition à une privatisation. Le rapport propose par ailleurs de "soutenir le projet numérique" de l'agence de presse.
Votre article est excellent… Je reviendrai le lire avec plus d’attention pour essayer d’y apporter un commentaire plus appuyé…