2001 l'Odyssée de l'Espace, le film le plus novateur de l'histoire du cinéma ou tout simplement Stanley Kubrick réinvente le cinéma. Il y a l'avant 2001 et l'après 2001.

Malgré toute sa complexité, le film a un pouvoir hypnotique, nous entraînant dans un voyage à la fois temporel et intemporel. D'une grande profondeur métaphysique; 2001 ne se regarde pas, il se vit. Une masturbation de 2h 20mn dont l'orgasme à le mérite de durer une demi-heure.20007.jpg

 

 

 

 

 

Impossible de décrire ce chef d'oeuvre, expérimental et fascinant, le trip cosmique dans toute sa splendeur. Une multitude d'interrogations, la sublime alchimie de la lenteur, de la musique et le mystère qui s'en dégage.

Le début du film dévoile le pessimisme Kubrickien. L'instinct bestial nous explose en plein visage. L'invention d'une arme découlant vers le meurtre. L'aube de l'humanité. Le singe projetant un os dans les airs et (tout le génie du maître) qui se transforme, dans une sublime transition en …

vaisseau spatial. L'os représente-t-il l'évocation de la cote d'Adam, dans la Genèse ?

Le spectateur est alors plongé dans le froid et le silence de l'espace, orchestré par la quasi-absence de dialogues, et bercé par la musique de Johann Strauss en passant par Richard Strauss, le classicisme devient envoûtant, tout comme le monolithe noir.

Discovery One, David Bowman et Franck Poole et déjà le symbolisme de la machine, sous les traits d'un ordinateur, Hal 9000. La guerre de l'homme contre l'outil, le triomphe de l'homme sur la technologie, une réflexion sur l'existence même et de l'âme humaine…Mission Jupiter…

J'ai retrouvé une interview de Stanley Kubrick paru en 1968, dans le New-York Times, quelques jours après la sortie du film :

"J'ai essayé de créer une expérience visuelle, qui contourne l'entendement et ses constructions verbales, pour pénétrer directement l'inconscient avec son contenu émotionnel et philosophique. J'ai voulu que ce film soit une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur à un niveau profond de conscience, juste comme la musique; expliquer une symphonie de Beethoven, ce serait l'émasculer en érigeant une barrière artificielle entre la conception et l'appréciation. Vous êtes libre de spéculer à votre gré sur la signification philosophique et allégorique du film, mais je ne veux pas établir une carte routière pour 2001, que tout spectateur se sente obligé de suivre sous peine de passer à coté de l'essentiel."

2001 est tiré de nouvelles d'Arthur C. Clarke, particulièrement la Sentinelle, parue en 1951. Une petite lecture peut permettre de mieux s'immiscer dans la complexité de l'oeuvre.

La nature de l'humanité, l'intelligence, notre place dans l'univers restent toujours d'actualité.

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