Mon voyage au Sénégal

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Ce n’est pas la destination que j’aurais choisie s’il n’y avait eu la petite Marianne que je "marraine"   depuis 5 ans  pour lui permettre  d’aller à l’école ( les petites filles là-bas  sont très peu scolarisées). Je souhaitais de tout mon cœur la voir,  connaître son école,  rencontrer sa maîtresse et sa famille.

Ce fut un choc émotionnel! Ce petit bout de 8 ans si frêle, si grave, si digne, si travailleuse (elle est première de sa classe) et si démunie! On sait  la précarité dans laquelle vivent  les Africains, mais y être confronté ne laisse pas indemne et ma petite filleule et sa famille sont parmi les plus pauvres !  Je peux vous assurer que le sourire et l’accueil des sénégalais n’est pas une légende! Je n’étais  pas une bienfaitrice que l’on voudrait apitoyer  mais une amie qui venait rendre visite à l’improviste et que l’on présentait à toute la famille présente et…elle est nombreuse!…J’ai eu l’autorisation et le grand bonheur de pouvoir prendre avec moi leur petite fille. Journée bouleversante et  inoubliable !

 

Tout est émotion là-bas! Tout est paradoxe! senegal_089bis.jpg

Les villages aux rues "poubelle"et aux échoppes attendrissantes et colorées, les maternités sobres, silencieuses et recueillies, les enfants tellement nombreux, curieux,  exubérants, craquants, les femmes si belles et propres dans cette  poussière omniprésente, les animaux qui cherchent leur pitance jusque sur les routes défoncées ( j’ai juré de ne plus me plaindre des routes de mon département!!) et les vendeurs, ah! Les vendeurs sénégalais!! Tellement énervants  mais tellement souriants (" collants mais pas piquants" comme ils se définissent eux-même !) et… efficaces, ça oui!! Vous ne les quittez jamais sans avoir acheté  des tonnes de colliers, bracelets et autres objets artisanaux  alors que, sûrs de vous, vous veniez fermement de dire: Non-merci !  

senegal_23_janvier_au_5_fvrier_2010_147.jpgEt puis il y a les baobabs, mastodontes emblèmes du Sénégal, des forêts de baobabs; ajoutez les fromagers ou kapokiers – ci-joint une photo de ces géants millénaires- la mangrove et ses palétuviers, la luxuriance de la végétation  et vous êtes sous le charme… que vous a probablement jeté le sorcier du village!

 Les habitants du Sénégal animistes et musulmans sont très attachés à leurs différentes tribus, d’ailleurs  leur jeu favori, lorsqu’ils se rencontrent, est de comparer leurs origines ethniques et d’en plaisanter bruyamment, ce qui, disent-ils, désamorce toute sorte d’agressivité. A entendre leurs éclats de  rire, cela doit être vrai!

 

senegal_165bis.jpgSi ce pays doit évoluer, ce sera, à n’en pas douter par les femmes. Elles sont omniprésentes dans l’éducation des enfants, travaillent pour la plupart  et font tout ce qui est en leurs pouvoirs pour changer les mentalités.  Elles refusent de plus en plus la polygamie, surtout dans les villes, divorcent  même et commencent à décider du nombre d’enfants qu’elles veulent mettre au monde. J’ai rencontré de ces femmes à la personnalité très affirmées et à la volonté sans faille. Elles m’ont, toutes, dit combien il leur fallait de ténacité et de diplomatie devant leurs aînées mais elles ne lâcheront pas, pour le bien-être de leurs enfants. Elles ne veulent  absolument pas  se calquer sur notre modèle occidental et renoncer à leurs traditions – et c’est tant mieux- mais sont conscientes que le mode de vie ancestral que continue à imposer les hommes les aliène et avec lui toute la population.

 Les écoles, les crèches, les garderies, les maternités  que j’ai visitées dans les villages sont remarquables de savoir-faire et méritent que nous leur apportions notre soutien.

Je pourrais vous en parler des heures. J’espère simplement vous avoir fait  partager un peu de cette émotion qui ne me quitte plus et vous invite à découvrir par vous-même, autrement qu’au cours d’un voyage touristique traditionnel qui, selon certains dires, laisse un goût amer de culpabilité, ce peuple et ce pays.

             

 

        

 

23 réflexions sur « Mon voyage au Sénégal »

  1. Bonjour,
    J’ai vécu au Sénégal de 1958 à 1972. Autre époque autres moeurs . Vous avez bien su définir
    ce pays haut en couleur ainsi que leurs arbres curieux. Vos photos sont très belles et je suis touchée par votre reportage. Un acte presque héroïque que de marrainer cet enfant qui
    vous avez laissé pleine d’émotions. Ainsi que ce beau pays qui a beaucoup changé. Je n’ai jamais voulu y retourner.
    Bon courage.

  2. Bonjour Jasa, super article.

    Continuez, parlez-nous en pendant des heures !!
    Superbes photos.

    Amicalement
    Gosseyn

  3. LE-SENEGAL-EST LA-PORTE-D’ENTRE-SUR-L’AFRIQUE-ET-LA-PORTE-DE-SORTIE-ce pays est un paradoxe de richesses et,de cultures,moi meme j y vie et etant de la diaspora des ameriques,le senegal, »est une part de mon histoire »tous le mimetismes des encetres sont »içi »j’ai trouvez une jeunesses avides de savoirs et, prolifiques de maitrises;les groupes scolaires ont une performances inegalees…les vrai francophone sont le peuple du SENEGAL-SUIVIENT des autres pays de l’afrique de l’ouest… boniface zebo correspt de press

  4. [quote]Ainsi que ce beau pays qui a beaucoup changé. Je n’ai jamais voulu y retourner. [/quote]
    Pourquoi, Eleina ?
    J’ai connu le Mexique et le Pérou dans les années 80: je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner…

  5. Parce que : 1er je me sens trop âgée pour faire toutes les démarches dans les aéroports, ce qui n’existait pas jusqu’en 1999 la dernière fois que j’ai pris l’avion.
    2ème j’ai connu le Sénégal avant l’Indépendance et beaucoup de choses ont changé.
    Ce que dit Boniface est tout à fait exact.
    Il y a quelqu’un qui devrait venir en parler!!!! Attendons ….

  6. Chére Eleina, merci pour votre commentaire. Je comprends que vous désiriez garder en mémoire ce que vous avez vécu et vu avant l’indépendance, mais comme le dit Boniface, ce pays de langue française, est tout à fait à part en Afrique et vaut la peine de s’y intéresser à nouveau. Quant aux formalités dans les aéroports- je ne sais pas où vous habitez- elles ne sont pas si contraignantes pour cette destination.

  7. [b]Ah, ce Sénégal, qui fut la terre de mon enfance… grâce à mes parents, qui, étant tous deux fonctionnaires, [i]ma mère dans l’enseignement, mon père ingénieur des télécommunications aux PTT[/i], y travaillèrent, tout d’abord avant l’Indépendance du pays, puis, après, au titre de la Coopération française !
    J’y ai fait mes études, ayant pu, dans les cours de récréation, apprendre le Wolof, la langue principale du pays ; j’y ai fait mon service militaire ! Puis, plus tard, j’ai eu la chance, dans les Années 80, d’apprendre le métier de journaliste dans différents médias de la presse écrite privée sénégalaise…
    Ce pays est ma seconde patrie !
    Malgré les contrôles très sévères dans les aéroports, contrôles très restrictifs, j’y retournerai très certainement ; peut-être, puisque c’est toujours possible, je ferai le voyage aller à bord d’un cargo qui dessert toutes les villes africaines…
    Le Sénégal est un véritable pays de contrastes, tant par sa diversité géographique, que par ses diversités culturelles…
    [u]Je recommande à tout le monde de s’y rendre[/u] : [i]il n’y a que 5h30 de vol entre Paris et Dakar…[/i][/b]

  8. Justement, Eleina, plus on « entre » en âge, plus on ressent le besoin de revoir les lieux de notre en fance, ne trouvez-vous pas ?

    Dominique, si en plus vous me dites que le cabotage est encore possible, je vais faire des économies…

  9. Bonjour Dominique,
    Je savais bien que tu viendrais parler du Sénégal très cher à ton coeur. Mes rhumatismes,
    arthose etc.. m’handicapent pour porter les valises et de longues files d’attente pour l’enregistrement des bagages et à la douane. Je ne peux plus faire tout ceci seule sans compter le bus, le train pour me rendre à l’aéroport.
    Je t’embrasse.

  10. [b]Voici, en bleu, le Yassa de Poulet [ http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=28209 ], qui est mal passé….
    [u][i]
    ****************************************[/i][/u]
    Eleina,
    nous avons des souvenirs communs dans ce merveilleux pays…
    Tu pourrais t’y rendre en avion sans aucun problème… Il y a des vols directs depuis Lyon… De plus, les personnes âgées sont aidées par les compagnies aériennes, puisqu’on les assiste lorsqu’elles ont des bagages…
    Sinon, il y a le bateau…
    GBGB,
    Dominique

    [u][i]****************************************[/i][/u]

    Siempre,

    là, on ne peut pas parler de cabotage, puisqu’il s’agit de longues distances ! En effet, les navires, au départ du Havre, s’écartent des côtes jusqu’à Casablanca ; puis, au départ de Casablanca, ils s’écartent à nouveau des côtes pour se diriger vers les Îles Canaries, d’où, ils piqueront directement sur le port de Dakar…

    Cordialement,

    Dominique[/b]

  11. hében étant sénégalais je me sens un peu galvanisé par vos paroles, ça fait du bien quan on dit du bien de son pays. justement je comptais faire un article sur le sénégal dès que mon emploi du temps me le permet.

  12. Autant te dire Dominique que j’ai goûté et doré le yassa poulet! Mieux vaut aimer les oignons!! En fait, durant mon séjour, j’ai fait une cure de riz et de poisson , le Tiof vous connaissez? Excellent!

  13. [b]Bonsoir Jasa,
    Rentrée d’un banal séjour sur la côte d’Opale, avec des brumes et une mer ardoise, je viens de rencontrer le soleil à travers votre article.

    Le soleil qui brille dans le ciel, certes, mais le soleil qui resplendit dans votre coeur, quand vous parlez de votre filleule, de sa famille, et de ce Pays dont vous êtes tombée amoureuse.

    Merci, Jasa, pour ce bien bel article
    SOPHY[/b]

  14. [b]jasa, je connais le thiof… J’adore le thieboudienne (riz au poisson), le yassa, le poisson à la Saint-Louisienne, les mangues, les papayes…

    Edward, a salam ou aleikoum… Na ka ngä dëf ?

    Cordialement à vous deux

    Dominique[/b]

  15. tant mieux Sophie si j’ai pu mettre un peu de soleil dans cette grisaile qui n’en finit pas et…félicitation pour votre article sur De Gaule!je vais le transmettre à un ami fan absolu de ce grand homme !

  16. Merci pour ces sourires le temps d’une courte lecture. Je suis prête pour entendre la suite, car ces émotions sont tellement bien retranscrites que l’envie de partir me parcours le corps.

    Merci à Alex pour lien qu’il m’a envoyé car chère maman d’Alex

  17. nous voici donc deux « marraines » d’ecoliers d’afrique , les « miens » sont au mali [url]http://www.come4news.com/ecolier-du-cote-de-gao-nano-projet-humanitaire-829548[/url]et c’est bien vrai que ce sont des moments inoubliables que l’on peut partager avec eux .

  18. Etant nouvelle sur C4N , je n’avais pas eu l’occasion de lire votre article; Bravo pour votre action Awanekkinnan…et merci d’être venue sur « mon voyage au Sénégal »! Je suis ravie d’avoir trouvé sur C4N une « alter égo » de l’amour envers ces enfants si émouvants.

    Je crois que nous partageons aussi le jardinage, n’est-ce pas?

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Mon voyage au Sénégal

Ce n’est pas la destination que j’aurais choisie s’il n’y avait eu la petite Marianne que je "marraine"   depuis 5 ans  pour lui permettre  d’aller à l’école ( les petites filles là-bas  sont très peu scolarisées). Je souhaitais de tout mon cœur la voir,  connaître son école,  rencontrer sa maîtresse et sa famille.

Ce fut un choc émotionnel! Ce petit bout de 8 ans si frêle, si grave, si digne, si travailleuse (elle est première de sa classe) et si démunie! On sait  la précarité dans laquelle vivent  les Africains, mais y être confronté ne laisse pas indemne et ma petite filleule et sa famille sont parmi les plus pauvres !  Je peux vous assurer que le sourire et l’accueil des sénégalais n’est pas une légende! Je n’étais  pas une bienfaitrice que l’on voudrait apitoyer  mais une amie qui venait rendre visite à l’improviste et que l’on présentait à toute la famille présente et…elle est nombreuse!…J’ai eu l’autorisation et le grand bonheur de pouvoir prendre avec moi leur petite fille. Journée bouleversante et  inoubliable !

Tout est émotion là-bas! Tout est paradoxe!

Les villages aux rues "poubelle"et aux échoppes attendrissantes et colorées, les maternités sobres, silencieuses et recueillies, les enfants tellement nombreux, curieux,  exubérants, craquants, les femmes si belles et propres dans cette  poussière omniprésente, les animaux qui cherchent leur pitance jusque sur les routes défoncées ( j’ai juré de ne plus me plaindre des routes de mon département!!) et les vendeurs, ah! Les vendeurs sénégalais!! Tellement énervants  mais tellement souriants (" collants mais pas piquants" comme ils se définissent eux-même !) et… efficaces, ça oui!! Vous ne les quittez jamais sans avoir acheté  des tonnes de colliers, bracelets et autres objets artisanaux  alors que, sûrs de vous, vous veniez fermement de dire: Non-merci !

 

Et puis il y a les baobabs, mastodontes emblèmes du Sénégal, des forêts de baobabs; ajoutez les fromagers ou kapokiers – ci-joint une photo de ces géants millénaires- la mangrove et ses palétuviers, la luxuriance de la végétation  et vous êtes sous le charme… que vous a probablement jeté le sorcier du village!

 Les habitants du Sénégal animistes et musulmans sont très attachés à leurs différentes tribus, d’ailleurs  leur jeu favori, lorsqu’ils se rencontrent, est de comparer leurs origines ethniques et d’en plaisanter bruyamment, ce qui, disent-ils, désamorce toute sorte d’agressivité. A entendre leurs éclats de  rire, cela doit être vrai!

 

Si ce pays doit évoluer, ce sera, en n’en pas douter par les femmes. Elles sont omniprésentes dans l’éducation des enfants, travaillent pour la plupart  et font tout ce qui est en leurs pouvoirs pour changer les mentalités.  Elles refusent de plus en plus la polygamie, surtout dans les villes, divorcent  même et commencent à décider du nombre d’enfants qu’elles veulent mettre au monde. J’ai rencontré de ces femmes à la personnalité très affirmées et à la volonté sans faille. Elles m’ont, toutes, dit combien il leur fallait de ténacité et de diplomatie devant leurs aînées mais elles ne lâcheront pas, pour le bien-être de leurs enfants. Elles ne veulent  absolument pas  se calquer sur notre modèle occidental et renoncer à leurs traditions – et c’est tant mieux- mais sont conscientes que le mode de vie ancestral que continue à imposer les hommes les aliène et avec lui toute la population.

 Les écoles, les crèches, les garderies, les maternités  que j’ai visitées dans les villages sont remarquables de savoir-faire et méritent que nous leur apportions notre soutien.

Je pourrais vous en parler des heures. J’espère simplement vous avoir fait  partager un peu de cette émotion qui ne me quitte plus et vous invite à découvrir par vous-même, autrement qu’au cours d’un voyage touristique traditionnel qui, selon certains dires, laisse un goût amer de culpabilité, ce peuple et ce pays.

             

 

        

 

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