Lance Armstrong la calamité du tour de France,

et du cyclisme professionel.

 

Enfin une décision de l’Union Cycliste Internationale qui fera date. Lance Armstrong rayé à vie du cyclisme international, mais aussi dépossédé de ses sept Tours de France. Il devra rembourser ses gains qui sont chiffrés à 3 millions d’euros par Christian Prudhomme le patron du Tour de France. Mais les dommages collatéraux sont inchiffrables en termes de sponsoring, mais aussi pour tous ceux qui ont été privés des victoires, qu’ils auraient dû avoir s’il ne s’était pas dopé.

 

Plus aucun doute le plus grand dopé de tous les temps passés. Une logistique de dopage aussi sophistiquée qu’il fut impossible d’en trouver la faille. Tout reposait sur le docteur Michele Ferrari médecin Italien, qui devra payer en tant que principal partenaire de cette affaire, avec lequel, par l’intermédiaire de son fils Stéfano Ferrari il ne cessa jamais ses relations jusqu’à son arrêt de la compétition. Le Monde.fr révèle qu’en mai 2009 Stéfano Ferrari l’informa, «tu auras six jours de récupération après le Giro», seulement «six jours ? Vous êtes fous les gars», répondit Lance Armstrong qui fut vite rassuré par son interlocuteur. "Schumi", qui est le surnom de Michele Ferrari, répondit, «pas plus de 9 jours. Tu n’auras pas beaucoup de temps pour t’entrainer après le Tour». Le 19 mai Lance Armstrong écrit, «la question c’est, est-ce que c’est efficace ? On a besoin de quoi pour gagner le Tour ?». Pour concrétiser l’échange, il faut payer. Le 1er septembre Stéfano écrit à Lance Armstrong, «Schumi me demande si tu peux faire le paiement, 25 000 euros, pour la saison, comme convenu en mars dernier. Tu peux envoyer l’argent quand c’est le mieux pour toi sur mon compte à Monte-Carlo». Lance Armstrong lui répondit, «je peux payer en cash quand je te vois ?» Entre 1996 et 2006, Armstrong a versé 1. 290. 754, 31 dollars à Michele Ferrari, sur des comptes en Suisse.

 

Bien sûr, il fut contrôlé positif aux corticoïdes en 1.999 mais il produisit un certificat médical l’autorisant à en prendre, ce qui, avec la bienveillance de l’UCI aucune poursuite ne fut engagée. Que l’on se rappelle, il fut opéré d’un cancer aux testicules décelé en octobre 1996 d’autant qu’il avait été champion du monde sur route à 21 ans en 1993 dans des conditions météorologiques difficiles, et devant tous les favoris. Cela a peut être joué en sa faveur. Son casier est vierge, mais cela ne signifie pas que l’on ne se dope pas. Bien sûr, il a subi d’après l’Usada l’Agence Américaine Anti Dopage, lors de sa carrière quelque chose comme 250 contrôles, mais cela ne prouve pas de façon absolue qu’il n’y a pas eu dopage si le sportif n’est pas suivi au cours de l’année d’entrainement. L’Usada dans son rapport publié le mercredi 09/10 montre que l’équipe de l’US Postal, mit en œuvre un programme de dopage le plus professionnel et le plus efficace jamais vu dans le sport.

 

Les professionnels du cyclisme devaient bien se douter qu’il ne pouvait être que dopé, quand il faisait jeu égal avec «il pirato» Marco Pantani dans les cols. Combien de grands champions qui les ont vu passer devant eux, telles des fusées, n’ont-ils pas dû se dire qu’ils étaient mieux chargé qu’eux ? On peut évoquer la morphologie du cycliste, le rapport poids puissance musculaire, la légèreté des grimpeurs, n’est plus à démontrer. Lance Armstrong était plus lourd que Pantani. Pantani pesait 57 kg pour 1,72 m, Lance Armstrong 75 kg, pour 1,75 m, cela donne un indice de masse corporelle pour Pantani de 19,26 kg/m² et pour Lance Armstrong de 23,9 kg/m², incontestablement Pantani ne pouvait être que meilleur dans les cols, d’autant que ces champions n’ont pratiquement que du muscle. Il n’est pas question d’accuser mais, il faut se rendre à l’évidence que pour monter les cols aux vitesses qu’ils firent, cela ne peut être fait que si on est chargé. Il faut développer plus de 400 W, c’est à dire avoir pris, entre autre, des stimulants sous forme de compléments alimentaires sans que ce soit des produits interdits. Quand on voit un coureur à la ramasse au pied d’un col qui prend sa gourde et boit, et qu’il remonte le peloton pour finir seul on peut se poser des questions ? Ce n’est pas une accusation c’est une constatation puisque des contrôles d’urine sont effectués dès l’arrivée, et s’ils sont positifs, ils ne sont connus que quelques temps après. Quand on sait que la sudation élimine et qu’en outre, que le sportif développe, de lui même, un taux d’hémoglobine élevé proche des 100 %, ces muscles sont forcément bien oxygénés, surtout pour ces champions, ce qui pourrait faire croire à une transfusion sanguine, on ne peut accuser le coureur de dopage. Il faut des preuves irréfutables.

 

Si l’on calcule, comme je l’ai fait en août 2007 la puissance développée à la montée d’un col on ne peut que se rendre à l’évidence que les puissances obtenues sont anormalement élevées même pour un grand champion, voir l’article, Le tour de France et son corollaire le dopage. J’ai montré, sur un exemple, une puissance développée de près de 590 w dont 430 en puissance mécanique, la différence étant celle de l’air. C’est très voisin de ce qui est communément admis, par les spécialistes, sans la résistance de l’air, ce qui montre la crédibilité du calcul.

 

On sait que les moyens de contrôle sont toujours en retard sur l’évolution des techniques de mesure, il est plus aisé de frauder que d’en donner la preuve, on ne peut donc s’étonner que Lance Armstrong puisse avoir plusieurs années d’avance sur les techniques anti dopage. Les transfusions régulières de sang non chargé, masquent la prise d’EPO le rendant indétectable en 2.000, de même que l’hormone de croissance seulement détectable en 2005. Plusieurs témoignages indiquent que les coureurs avaient pour habitude de fermer la porte de leur chambre à clé, afin de ne jamais l’ouvrir après une prise d’EPO. «À l’époque, les programmes de localisation des agences antidopage n’étaient pas très solides, et l’Union cycliste internationale n’avait même pas un programme de tests hors compétition. Si un contrôleur se montrait, tu n’avais même pas un test manqué si tu décidais de ne pas ouvrir la porte». De plus, les directeurs sportifs étaient informés des contrôles, de sorte que les coureurs étaient quasi certains d’y échapper. Selon David Zabriskie, le directeur sportif Johan Bruyneel, «avait toujours l’air de savoir quand les contrôleurs venaient sur les courses». L’Usada, qui a examiné neufs échantillons sanguins d’Armstrong sur les tours 2009 et 2010, a constaté un recours continu au dopage sanguin.

 

Rappelez-vous la montée du Mont Ventoux dans le Tour 2.000 ou, Lance Armstrong souverain laissa gagner un Pantani, déjà sur le déclin. Dans ce col mythique ou tant de grand champions ont eu leur jour de gloire Jean Robic, Louison Bobet, Charly Gaul, Raymond Poulidor, Eddy Merckx,…Pantani va se faire mal. Avec l’énergie implacable des grands champions, il attaque et prend une avance par ses démarrages successifs sur le groupe Ullrich, Virinque, Beloki. A son coté, Lance Armstrong impérial, presque en roue libre, lui lance plus vite, plus vite, et dans le dernier virage avant l’arrivée, il s’effaça pour lui laisser la victoire, blessant à tout jamais l’orgueil de ce grimpeur exceptionnel que fut Marco Pantani.

 

Référence, mémoire du cyclisme.

 

Il faut se rappeler que Marco Pantani détient le record de montée de l’Alpe d’Huez en 1995 avec un temps de 36,666 minutes. Qu’en 1997 il mit 36,75 minutes et qu’en 1994 il mit 37,25 minutes. Le second coureur est Jan Ullrich avec 37, 50 minutes en 1997. Lance Armstrong n’est que troisième avec en 2004, 37,36 minutes. Jan Ullricht fut accusé de dopage à l’EPO dans les tours de France de 1996 et 1997. Il figure sur la liste des 200 noms du docteur Eufemiano Fuentes, médecin impliqué dans un gigantesque réseau de dopage en Espagne, l’Affaire Puerto, qui a été démantelée le 26 mai 2006. Quant à Marco Pantani on sait bien qu’il était dopé, et qu’il mourut d’une overdose.

 

Dans la logistique de l’US Postal, sous la direction de Johan Bruyneel, un employé était dédié à l’EPO, le motard, affirme l’Usada. Il jouait aussi le rôle de trafiquant de drogue d’après Usada. Il suivait le Tour sur sa moto et livrait l’EPO à "Pepe", Pepe Marti, le courrier des coureurs.

 

L’EPO était livré dans des seringues pour être injecté facilement. Il permettait aux coureurs de se piquer, puis de jeter les seringues dans des canettes de coca-colas que le docteur de l’équipe avait la charge de sortir du car le plus vite possible. Le système ne se bornait pas qu’à l’EPO, Armstrong et ses équipiers se dopaient à la testostérone mélangée à l’huile d’olive, de «l’or liquide» selon lui. Ce n’est qu’à partir de 2001, selon Hamilton, que l’équipe utilisa la testostérone sous forme de patch.

 

On apprend dans l’édition d’abonnées du Monde.fr qu’il devient de plus en plus seul, qu’il a été brutalement lâché mercredi 17/10 par l’un de ses plus solides soutiens l’équipementier Nike, par Trek, le fabricant des cycles avec lesquels il a gagné sept fois le Tour de France, et par le brasseur Anheuser-Busch. De plus, il a aussi annoncé qu’il démissionnait de la présidence de Livestrong, l’association de lutte contre le cancer qu’il avait fondée en 1997 sous le nom de «Lance Armstrong Fondation» après avoir vaincu cette maladie. Cerné, Armstrong a choisi de s’éloigner de sa fondation afin de la préserver des dommages collatéraux et de lui «épargner les effets négatifs liés à la controverse entourant sa carrière de cycliste». Ce retrait intervient à deux jours du début des festivités marquant le 15ème anniversaire de Livestrong, à Austin, Texas.

 

Le problème est pour l’UCI, et de déterminer les vainqueurs des tours classés après lui. Comme les suivants immédiats, ont tous eu une inculpation de dopage, sauf Andréas Klödel en 2004 qui n’a jamais été pris bien que des coureurs prétendent qu’il avait recours à des transfusions sanguines, il va être difficile de prendre une décision.

 

11 réflexions sur « Lance Armstrong la calamité du tour de France, »

  1. Tout à fait Zélectron: je n’ai aucune sympathie pour Amstrong mais franchement ça fait un peu bouc émissaire, je trouve!!!

  2. « Les préleveurs ont éprouvé des difficultés à effectuer
    des contrôles inopinés sans que Lance Armstrong puisse
    bénéficier d’un délai de vingt minutes », déclare Michel Rieu.
    « Il a été prévenu avant tout les contrôles », ajoute-t-il.

  3. [b]Bonsoir[/b],

    On est tous de cet avis, celui qui ne se dope pas devient une rareté.
    Même les anciens prenaient des amphétamines, c’était admis dans le peloton et on fermait les yeux.

    Le pire est que les responsables du Tour ont laissé faire pour préserver la course. Même actuellement, je suis persuadé que l’on nous cache des choses afin de ne pas tuer certains coureurs.

    Rappelez-vous Virinque, et vous comprendrez.

    Bien à vous,

    Anido

  4. « JE-NE-FERAI-JAMAIS-L’APOLOGIE-D’UN-TEL-SYSTEME:avant de se droguez,il faut etre un (CHAMPION) avant les drogues- armstrong là été,les paliatifs sont condamnables,je l’ai déja ennoncée,ou l’argent est roi »…le diable est toujours présent…

  5. [i] »le diable est toujours présent »[/i]…
    Oui ça, on peut compter avec lui, boniface zebo correspt de press !!!
    …jusqu’à sa fin dans l’étang de feu et de soufre .

  6. Le premier et le dernier du tour ont tous autant de mérite sur le plan sportif, mais si ils sont tous dopés la question est de savoir l’intérêt désormais, ou reconnaitre le dopage comme demain le cannabis, au moins ils partiront tous avec les mêmes chances officiellement. Prévoir aussi quelques ambulances en plus dans l’organisation et éventuellement des salles de shoot…:-))

    PH

  7. Je suis au courant de cette actualité. Lance Armstrong a presque tout perdu du fait qu’il s’est dopé pendant le tour de France.

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