Selon un communiqué de presse rendu public ce 02 juin 2014 par la maison de production Sentinelles Productions, "Les autorités camerounaises ont autorisé la projection du documentaire ‘Laurent Gbagbo : despote ou anti-néocolonialiste…Le verbe et le sang’, après avoir interdit le même film en Janvier dernier ".
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SENTINELLES PRODUCTIONS
Communiqué de presse
Cameroun : la projection du film sur Laurent Gbagbo autorisée après une première interdiction.
Yaoundé, le 02 Juin 2014. Les autorités camerounaises ont autorisé la projection du documentaire ‘Laurent Gbagbo : despote ou anti-néocolonialiste…Le verbe et le sang’, après avoir interdit le même film en Janvier dernier. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui dans la capitale camerounaise, Yaoundé, l’auteur et réalisateur du film, le journaliste d’origine camerounaise -Saïd Mbombo Penda- remercie « la communauté cinématographique du Cameroun et le ministère des Arts et de la Culture, dont l’implication a permis l’obtention du VISA d’Exploitation de notre film, rendant ainsi caduque toute décision d’interdiction de diffusion de ce qui se veut pour nous une œuvre à caractère pédagogique ». Le Mardi 03 Juin 2014 aura lieu à l’hôtel Hilton de Yaoundé, la première Projection en Afrique Centrale, du documentaire qui revisite les dix années de règne de l’ancien président ivoirien.
Le film interroge l’anti-néocolonialisme de Laurent Gbagbo et tente de démontrer, preuves a l’appui, que sur ce terrain, l’ex-président ivoirien est sans doute resté dans les discours. Du reste, aucun fait politique probant ne permet d’affirmer que M. Gbagbo a été un vrai résistant au néocolonialisme.
Dans le Cameroun qui a connu une sanglante guerre d’indépendance, durant laquelle l’armée coloniale française a commis des crimes contre l’humanité, notamment en incendiant des villages entier, « la sympathie affichée par une grande partie de l’opinion au Cameroun pour Laurent Gbagbo était fondée sur le fait que, à la tête de la Cote d’Ivoire, il était perçu comme une exception, dans un environnement où la majorité des dirigeants des ex-colonies françaises se sont très souvent comportés comme de simples préfets de la France » déclare le réalisateur.
En réalité, ajoute le journaliste Camerounais, « en feignant une posture anti-française de façade, Laurent Gbagbo a simplement bluffé le peuple Camerounais et une grande partie de l’opinion africaine avec, assoiffés d’une indépendance concrète du Continent. Pendant ses années de pouvoir, non seulement il n’a pris aucun acte fort qui aurait permis d’affirmer la volonté de rupture de son régime d’avec la France, comme la sortie de la zone Franc ou encore la fermeture de la base militaire française à Abidjan ; mais bien au contraire, il a offert aux groupes français Bouygues et Bolloré leurs contrats d’affaires les plus juteux jamais obtenus en Côte d’Ivoire».
Un illusionniste et un prestidigitateur
Réalisé par le journaliste et documentariste Camerounais Saïd Mbombo Penda, le film de 2X52mn dévoile – à travers les témoignages des acteurs et les déclarations de l’ancien président ivoirien lui-même – comment Laurent Gbagbo, populiste et démagogue à souhait, a exacerbé les tensions communautaires dans son pays ; renforcé l’exclusion des populations du nord de la Côte d’Ivoire ; instrumentalisé la religion, nourrit le sentiment xénophobe naissant ; chatouillé les instincts et les réflexes anti-occidentaux d’une partie de son peuple et d’autres africains.
« L’on était disposé à excuser de Laurent Gbagbo, massacres et autres graves violations des Droits de l’Homme, dès lors qu’on le percevait comme résistant aux injonctions réelles ou supposées d’un Occident forcément dominateur et voué aux gémonies par les peuples anciennement colonisés» constate M. Mbombo Penda.
Le documentaire questionne aussi le panafricanisme de Laurent Gbagbo et constate avec regret que des milliers de ressortissants de pays Africains ont été tués par des forces sous le contrôle de l’ancien Chef de l’Etat ivoirien. Mieux, affirme le réalisateur, « il n’existe aucun acte législatif, sous Laurent Gbagbo, qui permettrait de soutenir la thèse selon laquelle l’Afrique et l’unité africaine ont été des préoccupations pour lui. Sur ce plan, sa politique est aux antipodes de celle de vrais panafricanistes, comme Kwame Nkrumah ou encore Modibo Keita du Mali, qui ont osé inscrire dans les constitutions de leurs pays, des dispositions les autorisant à renoncer à la souveraineté de leurs Etats au profit d’un Etat unitaire d’Afrique ».
En conclusion d’un travail fouillé, le réalisateur Camerounais constate que « Laurent Gbagbo n’a été qu’un illusionniste et un prestidigitateur. Rien de tout ce qu’on semblait voir ou percevoir à travers ses discours n’était réel. Et les Camerounais de même que les autres peuples d’Afrique qui ont cru à son discours devraient lui demander des comptes». Saïd Mbombo Penda déclare pour terminer : « Mon film est aussi une mise en garde à tous les marchands d’illusions comme Laurent Gbagbo, qui devraient savoir que, quel que soit le bel habillage du mensonge qu’on peut servir aux Camerounais, il se trouvera toujours quelques hommes et femmes, dans ce pays des grands hommes, pour dévoiler la supercherie ».
12 mois de travail, une équipe internationale
Outre plusieurs heures d’entretiens dans nombres de pays, le réalisateur a eu accès à plus de 300 heures d’archives vidéos et conduit plus de 250 heures d’interviews avec des victimes, des parents de victimes, des chefs de milices et de groupes d’autodéfense en Côte d’Ivoire, mais aussi avec plusieurs personnalités : le secrétaire général du parti de Laurent Gbagbo Richard Kodjo, le chanteur Tiken Jah Fakoly, l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, le président d’honneur de la FIDH(et actuel ministre sénégalais de la Justice) Sidiki Kaba, des universitaires, des journalistes, le curé de la ville-martyre de Duékoué dans l’Ouest ivoirien, etc.
Financé sur fonds propres par Sentinelles Productions – société basée à Abidjan et propriété du réalisateur – le film est le fruit de 12 mois d’investigations, de tournage et d’interviews en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Sénégal et en France, entre 2012 et 2013. Aux côtés du réalisateur Camerounais, la production a rassemblé des techniciens Ivoiriens, Burkinabès, Maliens, Camerounais, Belges et Français.
Contacts :
Relation presse : François Essomba:+237 77 54 48 03
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