on discute maintenant !
Quelle différence entre les paroles de Xavier Bertrand à l’émission Télématin de France 2 de 15/04/10 et les informations de fin de matinée avec les propos de Jean-Louis Borloo, «on va sur le terrain et on discute». Xavier Bertrand interviewé par Roland Sicard devant la situation des sinistrés qui s’opposent à la destruction de leurs maisons vantait,
«le courage du gouvernement, les mesures difficiles à prendre, le drame est passé, prendre la décision sur le zonage c’est pas la décision la plus facile à faire, il faut protéger les populations, prendre la dimension psychologique, ce sont des familles entières qui vont devoir changer de vie, les indemniser, les accompagner, mais il ne faut pas leur mentir, les protéger c’est qu’ils soient déplacés».
«Des sous on n’en veut pas, on veut des digues», si l’on peut traduire en ces quelques mots le désespoir de ces personnes.
Ces deux positions marquent le fossé entre le gouvernement par la voix de Xavier Bertrand secrétaire général de l’UMP et les sinistrés. Comment admettre que l’on va détruire sa maison alors qu’il apparaît que rien n’a vraiment été fait pour renforcer les digues, c’est la double peine. Toute une vie détruite, un lourd tribut 53 morts et combien de souffrances, qui est responsable sinon l’État ? Et puis cette décision, régalienne sans explication autre que celle de déclarer nous allons vous indemniser et vous mettre entre les mains de psychologues pour vous faire avaler la pilule ! Comment est-ce possible qu’une telle décision soit appliquée par la force, dans quel pays sommes-nous ? Pour ces sinistrés c’est toute leur vie leur maison, ceux qui sont âgés comment espérer qu’ils refassent leur vie ? Décision sans aucune humanité comme ça, au coin d’une table, un coup de poignard dans le dos, voila ce que c’est. Alors, il faut les écouter, ce sont eux qui sont en première ligne s’ils veulent des digues renforcées adaptées à l’évolution du climat, il faut le faire, ne sont-ils pas responsables de leur destin?
AFP/PIERRE ANDRIEU. Une centaine de personnes opposées à la destruction de leurs maisons manifestent, le 14 avril 2010, devant la préfecture de La Rochelle où se tient une réunion de la mission commune d’information du Sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia.
Voila maintenant qu’il y aurait un malentendu sur les zones noires. Ce n’est pas ce que nous avions compris. Le ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo est en déplacement, jeudi matin 15/04, à la Rochelle puis à la Roche-sur-Yon pour «faire le point avec les élus des communes concernées par les suites de la tempête Xynthia», histoire de penser les plaies. Accompagné de Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’écologie, Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux transports et Benoist Apparu, secrétaire d’État au logement. Même le président du Sénat Gérard Larché UMP souligne sur Canal + qu’il y a des droits de recours pour les sinistrés dont les maisons décrétées en zone inondable doivent être détruites.
«Il faut cesser d’alarmer, les bulldozers ne vont pas arriver».
La folie à l’emporte pièce commence à se calmer, discutons. Une mission du Sénat est actuellement sur le terrain. Elle remettra «mi mai un rapport d’étape».
«Nous sommes un État de droit et dans cet État de droit ce n’est pas simplement un exécutif qui décide, il y a des droits de recours et ces droits de recours il n’est pas illégitime pour un parlementaire de les rappeler», a-t-il fait valoir. «Le rôle du Parlement c’est de pouvoir interpeller, c’est de pouvoir faire éventuellement une proposition de loi, le rôle du Parlement c’est de contrôler le gouvernement», a-t-il dit. Il apparaît que certains ne voient pas les choses de la même façon que le gouvernement, et qu’il convient de temporiser son ardeur à tout casser.
Pour Jean-Louis Borloo, qui a transmis à la presse en fin de journée le courrier qu’il a envoyé aux élus qui contestent les décisions du gouvernement. «Il n’est pas question d’exproprier sur la totalité de ces zones et immédiatement l’ensemble des habitations», écrit-il. A son arrivée à La Rochelle, il s’emploie dans sa lettre à «lever un malentendu amplifié par l’émotion» après le passage de la tempête. «Il ne saurait être question de la démolition systématique et autoritaire» des habitations situées dans ces «zones noires», dit Jean-Louis Borloo.
Imaginons une vieille mémé habitant depuis des décennies dans une de ces zones qui refuse de partir, et que l’on arrache de force de sa maison pour que l’on puisse la détruire ! La presse aidant une telle scène ferait le tour du monde. A-t-on réfléchit à cette honte ?
Les sinistrés, qui réclamaient la suspension du zonage, avaient manifesté devant la préfecture du département, où se déroulaient des auditions menées par la mission commune d’information du Sénat sur les conséquences de la tempête. «Ces réunions d’information ont pour objet d’apporter aux sinistrés concernés les informations et les réponses dont ils ont besoin en termes d’accompagnement de leur situation», souligne la préfecture. Le préfet de Charentes-maritime , Monsieur Masse, qui affirmait ne pas cautionner par sa présence le fait que ces réunions soient détournées de leur objet et que les sinistrés concernés soient ainsi instrumentalisés, s’est cependant engagé «à recevoir personnellement dès cette semaine les habitants concernés par la zone dite orange, pour laquelle persiste une incompréhension particulière».
Mardi 13/04 au soir, une réunion très houleuse s’était tenue sur le même thème et en présence de M. Masse à Saint-Georges-d’Oléron. Les habitants concernés par la destruction de leur maison ont laissé éclater leur colère et des œufs ont notamment été lancés contre la voiture du préfet.
«On a le sentiment que nos protestations commencent à être entendues», a déclaré à Reuters Xavier Machuron-Mandard, secrétaire de l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (AVIF). «L’administration va peut-être se rendre compte que toutes les décisions prises dans l’urgence ne sont pas forcément pertinentes», a-t-il ajouté. L’AVIF, qui regroupe les victimes des deux communes les plus touchées par la tempête en Vendée, La-Faute-sur-Mer et L’Aiguillon-sur-Mer, a annoncé le dépôt d’un référé devant le tribunal administratif de Nantes pour contester les décisions du gouvernement.
L’association, dont l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage est l’avocate, veut obtenir, entre autres, la communication des études «ayant servi de fondement à la détermination des zones noires». Il sera interdit aux occupants d’habitations y figurant de reconstruire sur place, ce qui suscite une levée de boucliers. Nombre de riverains et d’élus contestent la cartographie du gouvernement qu’ils jugent arbitraire et organisent des manifestations depuis dix jours.
Une sale affaire menée sans réflexion par un pouvoir qui ne comprend rien à la misère humaine, ce n’est pas l’argent qui fera taire ces sinistrés même si, d’après Christine Lagarde ministre de l’économie que les indemnisations ne subiraient pas de décote de vétusté pour les reconstructions ailleurs habituellement appliquées par les assurances, pour eux c’est autre chose, c’est leur terre et ils veulent y rester.
Que font les politiques ? Seule Ségolène Royal présidente de la région Poitou-Charentes s’est lancée mercredi aux côtés des sinistrés de la tempête Xynthia en demandant avec des communes et des associations d’habitants de Charentes-maritime la «suspension du zonage». Dans une «lettre ouverte» adressée au président de la République et au premier ministre.
Ségolène Royal défend les victimes de la tempête
envoyé par segolene-royal. – L’actualité du moment en vidéo.
On est en droit de penser que ce n’est pas la première fois que de part le monde la mer a submergé le littoral et même lors du tsumani en décembre 2004 faisant suite à un tremblement de terre au large de la cote Est de Sumatra en Indonésie causant d’énormes dégâts et de nombreux morts. Qu’ont fait les habitants, ils ont reconstruit au même endroit ! De plus que font les habitants à l’Aquila à la suite du tremblement de terre, ils reconstruisent au même endroit. Dans notre situation, le renforcement des digues permettrait de préserver les maisons sachant qu’une telle catastrophe est très très rare, c’est la première fois depuis que je suis né, il y a 81 ans qu’une telle catastrophe survient. Vidéo les 1400 maisons détruites
Xynthia : 1400 maisons seront rasées
envoyé par BFM. – L’info video en direct.
Bonsoir Anido,
J’ai un scoop!
Savez-vous que le palais de l’Élysée est en zone inondable donc noire? (voir la crue de la Seine en 1910.)
Va t-on le détruire pour autant?
Mais ne peut-on pas foutre la paix aux gens une bonne fois pour toute. Outre le fait que ces décisions sont dignes de la dictature, pourquoi sont-elles arbitraires…et contestables?
Ce sont les terrains qui sont convoités pour les promoteurs qui seront on n’en doute pas reconnaissants, et voilà comment on déguise un principe de précaution en expropriations.
Sinon comment expliquer les sommes attribuées aux expulsés qui seront bien supérieures à la réfection des digues?
Oh, elles seront refaites les digues. Mais derrière ce seront des complexes de loisirs, de vacances et autres sites de restauration qui s’y trouveront. Ça rapporte plus à l’Etat!
Un mal entendu a dit Borloo! Ben voyons et en plus il prend les gens pour des idiots! et le gouvernement qui commence à faire marche arrière… c’est bien qu’il y avait anguille sous roche!
Je ne peux que soutenir l’action de Ségolène royale.
Puis j’ai appris que sous une autre forme,que des calanques près de Marseille sont sous le coup d’une zone elle aussi appelée noire. La parc régional a décidé d’un certain nombre de mesures rendant la vie invivable aux habitants.
Et la fête continue!
Mais où on va?
Amitiés
Ludo
[b]Ludo[/b] bonjour,
Tout ce que vous écrivez est exact, les digues seront refaites après les destructions. Les terrains désertés seront la proie des promoteurs qui auront les moyens de les sécuriser.
Tout ceci à mon avis est que le gouvernement ne veut pas dépenser un centime. Les indemnisations seront faites par les assurances, qui répercuteront sur leurs assurés ensuite la dépense par une augmentation des primes.
Tout ceci est bien orchestré pour que cela ne coûte rien ou presque à l’État.
C’est une vraie tromperie.
Merci d’être venu sur cet article.
Bien à vous,
Anido
Se pose tout de même la question de savoir s’il est JUSTE que nous subissions TOUS des augmentations de primes d’assurances pour que quelques personnes puissent continuer à vivre en bord de mer !
Accuser l’Etat est une chose, mais les primes c’est tout un chacun qui les paient…
Et pourquoi dans cette société procédurière, ne pas faire payer: le constructeur, le notaire qui a vendu le terrain, la DDE qui a délivré les certificats d’urbanisme, le maire qui a délivré les permis de construire, la banque qui a autorisé les prêts pour construire, l’agent immobilier qui s’est rincé en passant, etc, etc….
et pourquoi ne pas faire signer des contrats à ces gens qui VEULENT rester dans ces régions forcément non constructible et leur interdire tout recours en cas d’accident!
Refaire les digues… au frais de qui ? au détriment d’autres infrastructures pour le privilège de quelque personnes qui veulent AVOIR VUE SUR LA MER ?
Est-ce bien logique et équitable tout ça ?
Et aussi, comparer avec le passé (il y a 81 ans), aujourd’hui, c’est discutable.
Dans « le passé, les primes d’assurances étaient moindres, les prix de constructions étaient moindres, rien n’est comparable.
le citoyen lambda subissait et se relevait et n’allait pas engager des procèdures en responsabilité à n’en plus finir!
[b]Je ne pourrai pas trop commenter ce sujet… [i]Cependant, il est évident que l’État n’a pas le droit de détruire toutes ces maisons, qui sont construites depuis tant d’années ! L’expropriation, dans ce cas précis, ne s’avère pas nécessaire, à moins de donner, à tous ces malheureux, une maison et un terrain de même valeur en plus des indemnités compensatoires…[/i]
Puis, il faudrait renforcer ces digues, c’est évident…[i] Mais, il faudrait surtout changer ces lois Littoral, qui sont à dépoussiérer… Le maire ne devrait plus avoir, seul, le pouvoir d’accorder ou de refuser un permis ce construire, ce pouvoir pouvant être partagé avec le Président du Conseil Général et le Préfet de Département ![/i][/b]
[b]assuré payeur[/b] bonsoir,
Il me paraît tout à fait anormal de payer des primes d’assurance pour que des personnes vivent en bord de mer.
C’est pour cela que ces primes devraient être fonction des risques potentiels des biens. Il est bien évident qu’une maison en Lozère par exemple n’a que peu de risque eu égard à celles en bordure de mer de fleuves ou rivières.
Seulement dans le cas présent, le grand responsable est l’État. Pour deux raisons, [b]la première est d’avoir autorisé des constructions dans des zones inondables et la seconde de ne pas avoir assuré leur sécurité par l’entretien des digues.
[/b]
Aux Pays-bas le quart du territoires les « polders » qui ont été gagnés sur la mer sont habités et le gouvernement ne cesse d’entretenir digues et écluses pour préserver leurs habitants d’inondations. Nous, nous ne faisons rien !
Au contraire, nous allons faire payer par les assurances les dommages de destruction des habitations, je trouve cela honteux, alors qu’il est moins cher et plus humain de rénover les digues et de les entretenir.
Maintenant, c’est vrai que chaque propriétaire devrait supporter la responsabilité du risque encouru s’il construit dans des zones inondables. Mais là se pose la responsabilité de la Nation et sa solidarité. On ne voit pas pourquoi, par exemple, on payerait une rançon pour libérer des otages, ou plus simplement faire intervenir la puissance diplomatique de l’État.
Je n’ai rien voulu comparer, j’ai seulement voulu mettre en évidence que depuis 81 ans, sinon beaucoup plus, je n’ai pas connaissance d’inondations en Vendée. Ce qui signifie qu’il ne faut pas faire d’un cas d’espèce une douleur nationale.
De toutes façons les digues seront rénovées, on ne peut laisser en l’état cette situation, alors faisons-les !
Bien à vous,
Anido
[b]Dominique[/b] bonsoir,
Merci de ta visite.
Cependant, il est évident que l’État n’a pas le droit de détruire toutes ces maisons, qui sont construites depuis tant d’années !
[u][b]Tout à fait de ton avis.[/b][/u]
Dans la seconde partie de ton commentaire, tu remets en cause la loi de décentralisation, et je trouve que tu as entièrement raison.
Depuis que cette loi a été mise sous la mandature Mitterrandienne le nombre d’abus est incommensurable.
Ne sont pas en cause que les lois littorales mais tout ce qui touche aux permis de construire, avoir donné aux maires ce pouvoir d’en délivrer, c’est leur avoir donné un pouvoir influençable par la corruption des promoteurs, mais aussi par des amis et combines.
Bien à toi,
Anido
[b]Anido[/b],
tu as tout à fait bien ressenti mon opposition à cette Loi sur la Décentralisation…
La [b]Loi Littoral[/b] est une excellente loi, mais, rendue inapplicable, du fait de ces pouvoirs laissés aux départements, aux régions… Alors, je pense que le [b][b]Préfet de Département[/b][/b], [i]qui, lui, est le Représentant de l’État[/i],[i] qui, lui, pourrait être un arbitre neutre, un conseiller…[/i], devrait obligatoirement participer, aux côtés des maires, aux côtés des présidents de Conseils généraux, à toutes décisions, qui peuvent être prises, quant à l’attribution d’un permis de construire, quant au refus d’accorder ledit permis de construire…
Avec toute mon amitié,
[b]Dominique[/b]
[b]Dominique[/b],
L’application de cette loi sur la décentralisation est entièrement à revoir, il faut qu’elle soit encadrée par l’État.
Bien à toi,
Anido