Wrong Cops, Good Movie ?

 Après nous avoir emmené dans son monde absurde peuplé de pneus tueurs, de jeunes adeptes de la chirurgie esthétique et dans les pérégrinations d’un homme cherchant son chien, le génialissime Quentin Dupieux nous prouve une fois de plus qu’il est un maître du surréalisme. Alors ce nouveau film procure-t-il autant de plaisir qu’une toile de Dali ou de Magritte ?


Le film nous narre les aventures d’une brigade de policiers écumant les rues de Los Angeles, aux méthodes pas toujours légales. Il y a Duke (Mark Burnham), dealer de drogue qui, pour passer inaperçu, cache sa marchandise dans des rats morts. Rough (Eric Judor), agent borgne et bossu, se rêvant star de la musique électro mais sans une once de talent. Sunshine (Steeve Little), policier de bureau morose, rangé des voitures, à la recherche d’un trésor dans son jardin. Renato (Eric Wareheim), obsédé sexuel, abusant de son pouvoir pour regarder les seins des femmes qu’il arrête pour des raisons dérisoires et Shirley (Andern Myrin), maître chanteuse depuis qu’elle a découvert un lourd secret concernant un de ses collègues.


Derrière une façade drolatique et des gags burlesques, se cache en réalité une ambiance anxiogène. On rit car nous savons que nous sommes dans l’humour, cependant dans un autre contexte, l’histoire de ces flics véreux plongerait l’honnête citoyen dans un malaise palpable. Au lieu d’incarner la loi et l’ordre, ils dealent, usent de filouterie et tirent à tout va. C’est d’ailleurs une balle perdue qui amorce et conduit le film jusqu’à son terme. 

A côté de ce scénario un peu faiblard, car construit comme un film à sketchs, la véritable star, c’est la musique électronique. Tous les personnages en sont fans et en écoutent. Elle accompagne toutes les scènes en les plongeant dans une ambiance tantôt angoissante, tantôt prenante. Une place expliquée par la face B de Quentin Dupieux, alias Mr Oizo, DJ français a la renommée internationale, rôdé des platines.


Comment ne pas finir cet article sans signaler les mentions spéciales. Tout d’abord, la présence de Marilyn Manson en victime. On se délecte de le voir se faire martyriser par les hommes en uniforme. Un rôle en parfait contre emploi quand on connait un peu le personnage médiatique. 
Et pour finir, deux petites références aux précédents films de Quentin Dupieux. Saurez-vous les reconnaître ?