Beaucoup fut fait, mais beaucoup reste à faire Monsieur le premier ministre,

en moins de trois années si vous tenez jusque là ?

 

Le gouvernement Ayrault-Hollande qui a succédé à celui de Fillon-Sakozy, ne rencontra pas les mêmes difficultés que la succession Sarkozy-Chirac, qui eut une même continuité politique. Hollande-Ayrault se devaient d’appliquer une politique sociale démocrate, conformément à leur conviction, qui fut axée contre le chômage par leur boite à outils. Ils ont espéré, devant l’hécatombe des suppressions d’emplois, rappelez-vous Citroën Aulnay, Good Year et bien d’autres, qu’elle pouvait inverser la courbe du chômage qui, logiquement de lui-même ne pouvait que ralentir. Il n’en fut rien même si, pour les jeunes, la courbe s’inversa. C’était sans compter sur les séniors qui furent licenciés, sans égard à la charge de la société, comme le montre le graphique ci-dessous.

Chomage-50-ans

Les entreprises profitèrent de cette période de transition pour dégager leurs «vieux», ce qu’elles n’auraient pas fait avec Sarkozy en place. L’alternance leur fut propice d’autant plus que François Hollande fut confronté à une impopularité jamais atteinte, ce qui forcément le diminuait, alors pourquoi se gêner ! François Hollande ne pouvait faire d’emblée un pacte de responsabilité de réduction des charges aux entreprises et son action porta sur cette boite à outils qui, après plus de 22 mois de gouvernement Ayrault, montra son impuissance, le chômage ne s’inversa pas. Ce manque de résultat fut sanctionné par une partie de son électorat de la manière que l’on sait. La boite à outils mesure de gauche critiquée par la droite, ne fut pas prisée dans les entreprises privées qui réclamaient de la flexibilité et François Hollande fit, début 2013, un accord pour plus de flexibilité-sécurité pour les entreprises et les salariés, pièce maîtresse de la flexibilité réclamée par le patronat. En cas de «graves difficultés conjoncturelles», les entreprises peuvent imposer à tous les salariés une baisse momentanée des salaires, jusqu’au SMIC et une modulation de la durée du travail en plus ou en moins d’heures travaillées pendant une durée de deux ans au maximum. Cela ne réduisit pas le chômage qui continua à croître, bien que cette mesure offre la flexibilité réclamée depuis longtemps. Le patronna fit la politique de la droite pendant que la gauche de la gauche tapait sur le gouvernement !

À cela, le gouvernement Ayrault et le Parlement socialiste menèrent une série de mesures pour la sécurité, l’emploi et la société dont les principales sont présentées ci-dessous.

Un redressement budgétaire continu de 4,8 % de déficit en 2012 à 4,3 en 2013, mais l’objectif des 3 % en 2015 ne sera pas atteint.

Le 16 août 2012 le gouvernement annonce la création à partir de 2013 de 500 postes de policiers et de gendarmes chaque année

Le CICE, Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi qui conditionne une baise de 6 % des charges pour les entreprises sur la base de leur masse salariale, mis en vigueur début 2013 pour les impôts 2014, coût 20 milliards d’euros. Il permet jusqu’à 1.700 € d’économie par salariés en 2013.

En mars 2013 le parlement adopte l’article premier du projet de loi sur la refondation de l’école, celui-ci définit les grandes orientations du texte et programme la création de 60.000 postes durant le quinquennat,

En mai 2013 le gouvernement officialise le mariage pour tous par la loi n° 2013-404 du 17 mai 2013.

En septembre 2013, le gouvernement lance 34 plans de reconquête industrielle associant industrie privée et investissements publics.

En décembre 2013 le gouvernement annonce la création de 16 zones de sécurité prioritaires portant leur nombre à 80.

Revalorisation du RSA de 1,3 % le premier janvier 2014

Projet de loi sur l’égalité hommes femmes adopté en janvier 2014 par l’Assemblée nationale.

Début janvier 2014 port obligatoire du matricule pour les forces de l’ordre.

Le 21 janvier 2014, la loi concernant la réforme des retraites publiée au Journal officiel.

Le 04 février lancement du troisième plan cancer

En février 2014 la loi sur le non cumul des mandats validée par les Sages pour une application à partir de 2017.

IVG et contraception remboursés à 100 % pour toutes les femmes et les jeunes filles de 15 à 18 ans à partir du 31 mars 2014.

On ne peut nier l’importance du travail fait par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et la majorité socialiste en si peu de temps.

Et maintenant le pacte de responsabilité et de solidarité que le premier ministre Manuel Valls est chargé de mettre en œuvre dans un contexte socialiste déplorable. Outre ces deux dossiers, il doit retourner la situation électorale pour les européennes. Il est donc attendu par les Français.

Il a un discours de droite comme dit Copé reste à voir si sa politique sera comprise à gauche ? Installé à Matignon dans l’ancien bureau du président du Conseil du front populaire, il se sent chez lui, ayant fréquenté Matignon depuis plus de 20 années. La confiance lui sera accordée, elle ne fut jamais refusée à un premier ministre. Ne faut-il pas lui laisser le temps de montrer sa valeur par la cohésion de son gouvernement mais aussi par la réussite de sa politique, qui se présente difficile. Il aura à convaincre une fronde de 90 parlementaires socialistes notamment l’aile gauche du parti, menée par Martine Aubry pour une inflexion à gauche, un front qui se dresse contre la ligne Hollande.

Un texte intitulé «les conditions de la confiance» fut signé par 86 parlementaires. Ce texte préconise de mettre fin à la politique européenne d’austérité qui a enfoncé l’Europe dans la récession. C’est un bras de fer qui s’annonce aussi contre la commission, mettant François Hollande en situation difficile puisqu’il s’est engagé à une réduction des déficits et de 50 milliards sur les dépenses et les charges aux entreprises, que devra soutenir Manuel Valls devant cette commission. La mise en ouvre du pacte de responsabilité en dépend. On mesure, dès à présent, la fronde socialiste qui devrait convaincre, un peu plus, que la gauche ne peut gouverner dans une situation de crise.

La dissolution de l’Assemblée nationale comme je l’ai écrit, aurait répondu à ce problème, laisser faire la droite et attendre !

Les Verts et cette fronde risquent de stopper Manuel Valls dans son élan, s’ils venaient à ne voter que les lois qui seraient en faveur des augmentations de salaires pour les salariés les plus modestes, en passant sous silence les répercussions dans l’échelle des autres salaires. Manuel Valls devra donc jouer serré. Les députés frondeurs demandent, en outre, d’intensifier le redressement productif et la création d’un pacte national d’investissements négocié jusqu’au niveau des entreprises, aux mesures plus couteuses du pacte de responsabilité. En fait, rien concernant la réduction des charges des entreprises, ce qui importe le plus pour François Hollande pour la réduction rapide du chômage.

Vas-t-on vers une scission des socialistes en deux, ceux plus à droite vers le centre et ceux plus à gauche vers le Front de gauche. Si les élections européennes sont catastrophiques pour le PS on peut le craindre. La transformation de l’échiquier politique commence avec le retrait de Jean-Louis Borloo de la politique pour une force centrale de gauche et de droite, les intérêts sont finalement plus proches entre eux que la droite socialiste avec sa gauche.

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5 réflexions sur « Beaucoup fut fait, mais beaucoup reste à faire Monsieur le premier ministre, »

  1. Le gouvernement fait un travail impeccable, c’est pour cela que l’économie s’effondre. D’ailleurs, on a tous vu la courbe du chômage : elle s’est en effet bien inversée.
    Jean-Marc Hérault est un génie qui a fait un travail formidable, c’est pour ça qu’il a pris une raclée aux municipales et que la président l’a viré.

    Le gouvernement mène une politique de droite qui nous envoie dans le mur. Il le sait, mais il espère qu’un retour de la croissance tombé du ciel viendra améliorer la situation et qu’il en récoltera les lauriers.

  2. [b]Veritas[/b] bonsoir,

    tu as de bonnes lectures, la voix de la Russie, bravo !

    J’ai parcouru l’article et je fus étonné d’apprendre que Pascal Lamy et Andréa Nahles proposent de mettre en cause le SMIC allemand.

    Sujet qui est tout à fait en dehors de mon article.

    Tu ne changeras pas.

    Anido.

  3. [b]poissonrouge[/b] bonsoir,

    Dois-je rire de votre ironie ou seulement considérer que votre réponse n’est qu’ironique ?

    En fait elle n’est pas étonnante lorsque l’on a pas d’arguments, on fait de l’écriture en bois !

    Bien à vous,

    Anido

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