Un non-événement. Ainsi de la visite de courtoisie d’enquêteurs au siège de l’UMP. Un « événement », la montée en puissance de la publicité par les jeux en ligne depuis qu’Éric Woerth et Sébastien Proto ont concocté leur réglementation. Un pseudo-événement : la manière dont l’UMP et l’opposition débattent de l’avenir des régimes de retraites à l’Assemblée nationale…
Une bisbille de voisinage ? On envoie un enquêteur, qui n’est pas forcément véritablement un « policier » et encore moins un OPJ (officier de police judiciaire). En général, l’enquêteur, un supplétif de la police, vient sonner à votre porte. Il n’envoie pas la veille un courrier annonçant sa visite. Or donc, le siège de l’UMP a reçu la courtoise visite d’enquêteurs venus faire en sorte que les apparences d’une instruction soient préservées. Histoire de faire en sorte que, si le dossier venait à être vraiment porté devant la justice, des avocats des parties adverses ne disent pas : « nous demandons un supplément d’information… ».
Remarquez que les avocats ne tiennent pas forcément à être trop informés. Ainsi – c’est un aparté, et si vous n’y comprenez rien, c’est normal – de l’ancien bâtonnier du barreau de Paris, Mario Stasi, qui ne tient pas trop à s’informer sur le stage de CAPA ou sur la qualité des parties adverses dans certaines histoires… de publication et de diffamation. Je peux me tromper. Ou avoir été mal renseigné. Toujours est-il que cette visite de courtoisie au siège de l’UMP, qui ne visait même pas à vérifier si Patrice de Maistre avait bien versé telles ou telles sommes à ce « mouvement populaire », mais simplement à se faire remettre d’éventuelles correspondances au sujet de l’attribution de sa Légion d’honneur, est un non-événement.
Qu’un procureur ménage l’avenir, et sa postérité, c’est un fait. Qu’il le fasse adroitement, c’est un à côté. Le procureur Courroye doit avoir une famille, des proches, et dans les dîners en ville, se voir interpeller. C’est humain… Suggestion : parler plutôt des paris en ligne, de Sébastien Proto et d’Arnaud Lagardère.
Le Woerthgate, c’est aussi qu’opposition et majorité nous jouent une partie convenue à l’Assemblée nationale. Bien sûr, Sarkozy, le « voyou de la République », a menti tant et plus sur la retraite à 60 ans durant sa campagne de candidat, et bien évidemment, le PS ne va proposer que ce qui a créé le chômage et le déficit des régimes de retraite contribue à financer leurs déficits. Je devrais d’ailleurs être mis à contribution : j’ai tant et tant optimisé l’utilisation des ordinateurs et de logiciels que j’ai certainement détruit certains emplois, peut-être par dizaines, centaines. Et devenu « inemployable », j’en subis les lourdes conséquences : trous multiples du fait d’études supérieures, &c. ; ma retraite sera minable, bien inférieure à celle d’un employé ou ouvrier ayant commencé à cotiser à 16 ans (pour moi, 17 ; mais allez retrouver les traces d’un emploi pour une agence d’urbanisme dont j’ai oublié jusqu’à l’intitulé…).
Le Woerthgate, c’est peut-être aussi, et l’opposition actuelle y a pris sa part, qu’on a tellement abêti écoliers et étudiants par le biais de l’enseignement « pseudo-scientifique » des humanités, que la masse des précaires (trop de gens formés pour trop peu de débouchés), est totalement résignée. Remarquez, ce n’est pas nouveau : du temps de Zola et Lafargue, on formait déjà trop d’ingénieurs, et au moins un, trop longtemps sans emploi, avait fini par se créer un petit commerce de détail (anecdote que je garantis vraie, mais que je ne saurais étayer sur le champ).
François Fillon a dit ce soir, « Éric Woerth est un homme honnête, il n’a pas commis de faute ». Moi, si, voir supra. Il n’est de conscience que malheureuse. Le même a ajouté : « je n’ai pas le souvenir, lorsque François Mitterrand était président de la République, lorsque Jacques Chirac était président de la République, que les organisations syndicales refusaient de discuter avec les ministres… ». C’est un peu dommage, ces organisations ne se grandissent pas… On sait à peu près pourquoi… En coulisses, peut-être leur fournira-t-on des contingents de chômeurs jeunes et séniors pour leurs organismes de « formation » illusoire.
Ségolène Royal a certes eu raison de rappeler qu’à 55 ans, deux salariés sur trois sont licenciés. Pour les post-doctorants, c’est peut-être avant 35 ans. Et, surdiplômé, comme ils disent, allez vous recaser. Je dînais hier soir (plat de nouilles) avec une maîtresse de conférences sans poste, « érémiste », et nous avons parlé de tout autre chose.
Obama ne serait pas Obama sans diverses contributions dont Éric Woerth et consorts ont bénéficié des équivalents en France. C’est cela aussi l’ampleur du Woerthgate. Cela étant, les apparences seront sauves : le juge Renaud Van Rymbeke entendra peut-être Patrice de Maistre dans… l’affaire Madoff. Oréade aurait déposé auprès de BNP Paribas (de la baronne Amiel ? j’ai oublié), sur un compte clos en 2003, puis chez USB (Suisse), via le fonds Luxalpha, divers avoirs dans les comptes Madoff. Selon un certain Hugues Armand-Delille, Patrice de Maistre et Madoff ne se connaissaient pas davantage qu’Antoine Gilibert (golf et hippodrome de Compiègne) et Éric Woerth. Le Soir (Bruxelles) publie un dessin de Kroll campant une romanichelle lisant les lignes de la main de Sarközy et disant « je vois autour de toi une vieille dame très riche et encombrante… ». Une voisine, dans le triangle NAP (Neuilly-Auteuil-Passy), sans doute. C’est un peu dommage qu’elle ne lui ait pas conseillé de placer de l’argent personnel chez Madoff. Il pourrait s’associer à l’action de Mes Emmanuel Asmar et Ari Assayag (avocats de l’une des parties civiles contre Madoff). Au fait, Asmar, Assayag, Rachid, Matta, ce ne sont pas des noms très « franco-gaulois », tout cela… Peut-être reçoivent-ils, en leur cabinet, des Saoudiennes en burqa, boulevard Haussmann. Ce n’est pas si loin de la rue de la Boétie (siège de l’UMP).
Au fait, Xavier Bertrand vient de renvoyer Valérie Pécresse dans ses cordes : elle souhaitait que le secrétaire général de l’UMP soit désigné par les militants à jour de leurs cotisations. Il serait effectivement plus judicieux que ceux du Premier Cercle, qui n’ont pas déjà déserté, s’en chargent… Leur candidate serait Valérie Pécresse qu’elle abonderait en ce sens. Le Woerthgate, c’est aussi cela, ou le fait que l’UMP mobilise divers universitaires, comme récemment Olivier Pastré (dans Le Figaro), pour « mettre en garde contre l’éventuelle perte de contrôle » de L’Oréal au profit de Nestlé. Fallait pas former autant de diplômés : il y a belle lurette que la France n’a plus le contrôle de L’Oréal… C’est plutôt sir Lindsay qui contrôle Banier et L’Oréal, entre – multiples – autres. Quant à Éric Woerth en Lancelot (en valet de trèfle), pour un nouveau jeu, c’est bien vu. Les licenciés de la cellule fiscale du ministère du Budget, supprimée, vont pouvoir taper le carton… Avec Madoff ?
Ah, oui, j’allais oublier. Dans le rôle du valet, de trèfle, bien évidemment, un jeu de cartes met Éric Woerth en « valeur » (et en couleurs).
[url=http://www.imagehotel.net/?from=cwzb86jdd3.jpg][img]http://images.imagehotel.net/cwzb86jdd3.jpg[/img][/url]
Pour Michel : hé-eh 😉
Pour tout le monde : comme, à la minute où j’écris ces lignes, l’image d’illustration n’est pas encore « montée » avec le texte, voici une autre version, mise en ligne ailleurs…[img]http://medias.lepost.fr/ill/2010/09/09/h-20-2213742-1284067391.png[/img]
J’oubliais aussi, pour celles et ceux qui ne suivent pas trop l’actu : la cellule fiscale ad hoc du ministère du Budget a été supprimée. Bon, certains retrouveront leurs corps d’origine.
En tout cas, avec un gouvernement resserré, un nombre de conseillers limité, il va falloir beaucoup de L’Oréal pour faire pantoufler tout le monde.
En tout cas, Woerth en Lancelot (valet de trèfle), Madoff va adorer : il pourra commenter pas mal de choses à l’intention de ses codétenus. Il a bien roulé la reine de trèfle, Liliane Bettencourt…