Le blogue-notes Le Parisien Poker Club nous le remémore. Antoine Arnault, beau-fils de Maistre, s’est mis au poker et aux jeux en ligne, avec Bwin… Le dossier des jeux en ligne était suivi par Sébastien Proto, directeur de cabinet d’Éric Woerth, au Budget…




« L’ouverture du marché en ligne du poker en France voit chaque jour la signature de nouveaux peoples avec les sites Internet pour aller représenter la marque sur les tapis verts. Dernier en date, et non des moindres: Antoine Arnault (33 ans). Le fils de Bernard, patron du groupe Louis Vuitton (LVMH), vient de s’engager avec le site Bwin. Un sponsoring qui n’en est pas vraiment un puisque Antoine Arnault n’en arrête pas pour autant son métier de directeur de la communication de LVMH… Cet amateur éclairé du poker (650 000 dollars de gains tout de même!) nous explique le fonctionnement de son partenariat. » C’est l’amorce de l’entretien d’Antoine Arnault avec Bertrand Parent, du blogue Le Parisien Poker Club.

Mais qu’on se rassure : « Non, il n’y a aucune volonté du groupe d’aller sur ce marché. Nous sommes un groupe de luxe et cela n’a rien à voir, » indique le fils de la seconde femme de Patrice de Maistre. 10 % des actions de BetFair détenus par Bernard Arnault, ce n’est absolument pas une « volonté » de participer à ce pactole, c’est un aimable divertissement accessoire. C’est un peu comme la bague à 400 000 euros versés en liquide de Liliane Bettencourt, un colifichet pour de Maistre… Une babiole qui s’est égarée on ne sait où, peut-être sous un meuble à Formentera, aux Baléares, où séjourne de nouveau Liliane Bettencourt.

 

Sébastien Proto a été, lui, l’interlocuteur régulier de tous les sites s’intéressant aux paris en ligne, et c’est bien normal, il était tout spécialement chargé de ce dossier au ministère du Budget.

 

Bwin, co-dirigé par Norbert Teufelberger, n’a d’ailleurs pas vraiment bénéficié de tous les coups de pouce de Bernard Arnauld pour obtenir des dérogations aux règles complexes quant à l’affichage des cotes des bookmakers. Betfair, semble-t-il, non plus. Petit rappel d’une dépêche d’agence : « Grâce à cela, Betfair (sous réserve de l’obtention d’une licence) aura le droit de faire de la publicité auprès des joueurs et parieurs sur un marché qui devrait devenir l’un des plus grands au monde. Cette approbation est en partie due à un fort lobbying de Bernard Arnault, qui détient 10% des actions de l’entreprise. Betfair sera sujet au même niveau d’imposition que les autres opérateurs qui envisagent une licence française. Le système de régulation français et les fortes taxes sur les paris en ligne ont été largement critiqués par les opérateurs. » Tout aussi en ligne d’arrivée sur le pactole des jeux, le groupe Lagardère. « Non, il n’y a aucune volonté du groupe… », précise Antoine Arnault. C’est fort possible. Peut-être que Bernard Arnault n’a pas engagé des fonds du groupe, mais d’autres, allez savoir… (c’est d’ailleurs assez facile de le connaître, mais cela prendrait du temps pour l’éclaircir). Bienvenue quand même au club !

 

Petite réaction d’un certain Naruto sur le site du Figaro, et non modérée par son officine de contrôle a postériori à ce jour (29 juillet) : « Et on apprend aujourd’hui que dans la série "je ne connais pas monsieur de Maistre", Woerth n’a pas fini de nous étonner. Grâce aux "officines" d’Internet, en l’occurrence Lesindiscrets.com, on apprend en effet que son directeur de cabinet, Sébastien Proto, passait ses vacances d’été avec le beau-fils de Patrice de Maistre, ce dernier étant par ailleurs très régulièrement reçu par ce même Proto et la cellule fiscale du cabinet (visites confirmées par le rapport de l’IGF)… Connivences, conflits d’intérêts, la belle histoire continue… ». Qui ne dit mot consent ? Je ne suis pas allé vérifier si ces visites avaient bien été confirmées par le rapport de l’IGF.

 

Cela part d’ailleurs dans tous les sens. Ainsi, un courageux Anonyme signale, sur le blogue Sarkofrance : « pour information, le boss des impôts en France, la DGFIP, est Parini, un ami intime de Sarkozy ; d’ailleurs il est le parrain de Louis Sarkozy , Parini habite Neuilly-sur-Seine, petit village. ». Philippe Parini a été nommé directeur de la Direction générale des Finances publiques le 10 avril 2008. Les Échos le qualifient ainsi : « un proche de l’Élysée aux Impôts ». Il était Trésorier public général des Hauts-de-Seine. Les Échos sont bien renseignés : Antoine Arnault siège au comité éditorial du quotidien économique, propriété de son père.

 

Que Patrice de Maistre soit l’époux d’Anne Dewavrin, ex-épouse de Bernard Arnault, mère d’Antoine, futur « première fortune de France », avec Delphine Arnault, à la suite de son père, est certes une coïncidence. Tout aussi fortuit le fait que David Douillet et François-Marie Banier figuraient sur la liste des 500 évadés fiscaux que les services allemands ont fourni à Bercy à l’hiver 2008, et que selon le rapport de L’IGF, de Maistre ait fait saisir l’administration fiscale « de la situation d’un contribuable auquel il est associé. ». Des gazettes supposent qu’il s’agissait de Banier, pourquoi pas d’Antoine Arnault ? Bah, pour une bagatelle de 650 000 dollars de gain, on ne remonte pas jusqu’au ministre, et tout ceci n’a rien à voir avec du blanchiment d’argent gris.

 

Coïncidence aussi, de Maistre sait choisir ses banquières, ainsi de la baronne Eva Ameil, épouse d’un membre du Jockey Club avec de Maistre, et responsable du secteur du luxe à la BNP.

 

Il va finir par falloir éplucher la presse « pipeule » pour tenter de retrouver Antoine Arnault au golf (« où je suis handicap 10, » précise-t-il pour Paris-Match), chez la reine de la nuit Régine,  à Courchevel (et non à Chamonix, résidence alpine des Woerth), en compagnie de ses copains de Domainoo et Europ@web (noms de domaines), Raphaël Raingold et Olivier Baron, et vérifier, sur toutes les photos publiées ou non, qui se trouvait à l’arrière-plan. Dommage que les principales agences de presse spécialisées dans la presse people aient dû dégraisser leurs services de documentation, recherche et indexation. Il va falloir s’intéresser à des détails tels que la composition du jury du Grand Prix Stratégies-Condé Nat Luxe (Antoine Arnault, Brigitte Fitoussi, Sarah Armitage…), pour trouver qui sont les tuteurs, qui sont les pupilles, et les proches d’Antoine Arnault.

 

Comme disait l’autre, Antoine-Vincent Arnault, un feu fabuliste : « Ce n’est pas la première fois / Que le tuteur a dévoré, je crois, / Le patrimoine du pupille. » Parfois, heureusement, c’est le contraire, et le tuteur favorise le patrimoine du pupille. Ce qu’il faudra démontrer, avec dans les rôles des tuteurs, Éric Woerth ou Patrice de Maistre. Bon courage aux enquêteurs. Nos encouragements au procureur Courroye.

 

Les frères de la série de télévision Numbers, celui du FBI et l’autre, le chercheur, élaborent de savants organigrammes. Suggestion au procureur Courroye, demander le renfort de Don Eppes et de son frère, Charlie, pour créer un tableau synoptique, qui embrasserait d’un seul coup d’œil, toutes les photos des protagonistes, proches ou lointains, du Woerthgate. Avec des flèches, des dates, des lieux, ceux des résidences des Gilibert, de Compiègne et Chantilly, par exemple. Ceux des résidences des de Maistre, des Arnault, des Bettencourt, des Parini… Avec les pourcentages des prises d’intérêts – licites, bien sûr – des un(e)s dans les affaires des autres. Chercher qui a créé les visuels des publicités des autres, aussi, par exemple. Banier s’est vanté d’avoir trouvé « Opium » et « Poison », des noms de parfums.  Après les dîners du Fouquet’s, il va falloir s’intéresser aux participants de la soirée Mont Blanc à l’hôtel d’Évreux, place Vendôme… Cela tombe bien, la sphère de la domesticité s’est prise d’une passion pour les écoutes aux portes et les enregistrements clandestins. Et puis, il y aura, pour les enquêteurs, l’agrément des voyages, tout frais payés, pour aller s’entretenir par exemple avec Allessandro Vallarino Gancia (les apéritifs), l’époux de Delphine Arnault. Un petit coup pour la route, les limiers de Courroye ? Sans façon, à la bonne franquette !

 

P.-S. – les contributrices et contributeurs de la rubrique « Mode et Déco » de Come4News peuvent se mobiliser pour contribuer à cet organigramme…