Le réac se rebiffe… Windows 8 est un réel frein à la productivité pour celles et ceux qui l’emploient pour travailler. Bon, d’accord, j’avais dit la même chose lorsque j’avais dû utiliser une souris sur un, beurk, Mac. Mais j’ai perdu depuis nombre de mes raccourcis de clavier pour manier le mulot (et le stylet de tablette graphique) et bref, je m’y suis fait. N’empêche, j’attends avec impatience un Win 9 qui me permettra de revenir à l’ergonomie de la version 7.

J’ai profité de l’offre de mise à jour à bas prix (moins de 30 euros) de Microsoft pour faire migrer mon portable sous Windows 8. J’imagine que nous sommes nombreux à nous y être laissés prendre puisque Microsoft annonce aujourd’hui que quatre millions d’unités (centrales, portables, autres…) sont équipées de sa version Windows 8.

Cible visée : cent fois plus, soit 400 millions…

Gageure peut-être. Vous souvenez-vous du passage de MSWord en version 2007 ?
Je m’y suis fait (et pour le courant, même à la version 2010, sur mon portable).
Mais pour mon unité centrale, la 2007 est doté d’un greffon « Menu » (d’UbitMenu v. FR 1.04, fonctionne aussi pour diverses applications MSOffice 2007 et 2010). UbitMenu est localisé dans 25 langues – dont certaines ayant recours au cyrillique ou à des idéogrammes – et ses utilisateurs se comptent par dizaines, voire centaines de millions.

Je prédis un franc succès à qui parviendra de même à personnaliser Windows 8 pour retrouver le fonctionnement plus professionnel de Win 7 et proposera une application pour y parvenir aisément. En fait, c’est déjà fait : voyez Classic Shell, et d’autres, ci-dessous, en commentaires.
Certes, pour des millions d’utilisateurs qui peuvent se passer d’un ordinateur et communiquent avec des tablettes ou des téléphones portables, ce besoin est superflu.
Car l’écran d’accueil de Win 8 (que l’on peut heureusement débarrasser de tout hormis l’ancien bureau) leur permet de communiquer, écouter de la musique, jouer, et réaliser des opérations simples, dont acte.

Pour les autres, ce passage par l’accueil est une perte de temps. De plus, pour tout et n’importe quoi, il faut s’y reprendre parfois à plusieurs fois pour aller flanquer le curseur sur la droite et faire apparaître les icônes essentielles. Pour quitter, réinitialiser ou mettre en veille, il faut cliquer sur l’icône « Paramètres » puis sur celle d’arrêt-relance-mise en veille.

C’est encore pire pour retrouver des applications. C’est la « Recherche » qui permet de retrouver des programmes. Ah, certes, on les retrouve. Mais finalement, devant la débauche d’icônes à faire défiler, autant passer par la commande Fenêtre+E du clavier, afin de lancer la pièce essentielle de l’UI (interface homme-machine), soit l’Explorateur (ou gestionnaire) de dossiers et fichiers. Oui, celui apparu en 1995, faisant le bonheur de Total Commander (successeur de Norton Commander) à l’époque. D’ailleurs, les rednecks (réacs) quelque peu nerds (attardés) ont encore tendance à lui substituer le graticiel MultiCommander (v. 64 bits disponible), surtout s’ils gèrent deux-trois disques durs et diverses partitions.

Autre truc. Bizarrement, sous Windows 8, Chrome fonctionne quand cela lui chante. La page d’accueil des sites s’affiche puis se fige, se décharge, et rien n’y fait.

Pour presque tout, vous faites glisser rageusement (parfois à répétition) le curseur vers la droite de l’écran (heureusement, mon portable n’en affiche qu’un, je frémis à l’idée de lui adjoindre un 26 pouces sous Windows 8). Parfois les indispensables icônes s’affichent et vous parvenez à choper celle qui convient à la tâche, parfois il faut s’y reprendre à répétition. Énervant ? Pire !
Franchement horripilant. Bon, il paraît que c’est plus aisé en allant chercher cette « charm bar » si mal nommée en bas à gauche de l’écran.

MSIE 10 (Internet Explorer) ? Oui, bof. J’admets que la v. 8 comporte de réelles améliorations, telles la prise en charge native de l’USB 3, la détection de la luminosité, le montage direct des images ISO (pour créer des CD-DVD virtuels), peut-être l’implémentation de l’équivalent de Time Machine des Macs (soit l’History Vault), et la prise en charge des PDF.

Il paraît aussi qu’il faudra acheter Windows Media Center en sus. Bah, j’imagine que des graticiels contourneront cet inconvénient.

L’installation s’est à peu près bien passée (une ancienne version Bluetooth et je ne sais plus quoi, peut-être Catalyst, d’ATI, et Microsoft Security Essentials, à remplacer par le Defender, exigeant un redémarrage). Rien de sérieux à signaler de ce côté. Avec une carte graphique Nvidia, cela passe peut-être mieux.

Il paraît que des utilitaires de diverses origines sont déjà disponibles pour récupérer son menu de démarrage. Ouf. Comme le conclut Clubic, les applications de Windows 8 « semblent s’inscrire dans une démarche de consommation [ou, à mon avis, de consultation] de contenus et non de création. ». Je confirme cette impression.

Mon avis (provisoire) : les entreprises et les utilisateurs dits avancés – ceux qui travaillent plus qu’ils ne jouent, font des recherches de contenus factuels via l’Internet, par ex. – devraient s’abstenir de migrer vers la version 8, en tout cas pour le moment.

Conclusion (toujours provisoire, je me ferai peut-être à cette 8), vivement une version 9 plus professionnelle. Pour des utilisations nomades (sur tablettes par ex.), cette version est sans doute plus pratique (préjugé favorable dans l’attente d’un essai), mais ce n’est même pas sûr. Bref, circonspection.