La philosophie « Apple « 

Lors d’une rencontre à la Silicon Valley, Obama aurait posé cette question à Steve Jobs :

« Que vous faudrait-il pour refaire des iPhones aux États-Unis ?

Il se trouve qu’aujourd’hui ce qui permet d’acheter ces petits outils dont nous sommes si friands (et dépendants), mes amis, c’est leur (relatif) prix abordable, compte tenu de la somme de haute technologie et de composants rares qu’ils contiennent.

Et ce (toujours relatifs) prix abordable, ne vient pas de la baisse du coût des matières premières. En effet, les coûts des technologies utilisées entre modèles récents et anciens s’équilibrent relativement.

Mais ce qui fait la différence, c’est réellement la baisse des coûts de fabrication.

Ce qui explique qu’à la question du président Obama, à savoir ce qu’il faudrait pour qu’Apple reviennent produire les iPhones aux USA, la réponse ne pouvait être que  Niet  (enfin, No).

Presque tous la production d’Apple, aujourd’hui,  se fait hors USA.

Apple et son « héros »Steve Jobs, sont (une parmi tant d’autres, soyons justes) des sociétés qui ont compris la manne que représentait la main-d’œuvre corvéable et docile des pays asiatiques.

Les cadres d’Apple s’accordent d’ailleurs à dire que les USA, avec leurs ouvriers trop bien formés, ont, de toute manière, un déficit important en terme d’emplois de base nécessaires à leur production.

Mais même dans le cas contraire,  ça n’est pas que ce qui motiverait un éventuel retour de la production dans la mère-patrie.

Car c’est justement la corvéabilité et la flexibilité des ouvriers asiatiques, impossible à retrouver ailleurs, qui interdit tout espoir de relocalisation.

Une histoire, célèbre dans le milieu des hautes-technologies, résume bien cette situation :

« Apple avait décidé de reconcevoir l’écran de l’iPhone au dernier moment. L’usine chinoise chargée de la production, décida de réveiller immédiatement 8000 ouvriers qui dormaient dans des dortoirs sur site, leur donna un biscuit et une tasse de thé, et les envoya en chaîne de production pendant 12 heures. 

En 96 heures, l’usine tournait à plein rendement produisant 10000 iphones/jour équipés d’un nouvel écran. »

Le pire étant qu’à l’heure actuelle, les emplois de services et financiers prennent le même chemin.

On ne peut pas s’empêcher de considérer (avec ironie ou cynisme, selon) le fait suivant : à savoir qu’un des outils les plus utilisés dans les mouvements de libération populaire ou de lutte anti-capitaliste est un des outils symbolisant le plus l’oppression et le capitalisme.

L’homme a de ces paradoxes parfois….


 

7 réflexions sur « La philosophie « Apple «  »

  1. [b]Sauf qu’il faudrait que vous mettiez votre compteur à jour:
    Foxconn le plus gros sous-traitant d’Apple (240 000 employés, y compris entre 5 et 10% de gosses de 12 à 15 ans) depuis quelques mois (après avoir cherché des fabricants qui leur ont donné obligeamment les cahiers des charges et quelques protos) est en train de fabriquer 1 million de robots (vous avez bien lu 1 million), je continue à développer ou je vous laisse ce plaisir ?
    nb mes dernières activités étaient dans ce monde là[/b]

  2. Je vous remercie d’être passé et d’avoir commenté. Aïe ! la guerre des chiffres : à ce jeu-là, on a toujours un train de retard…
    Mais on est bien d’accord sur un point : l’homme devient de plus en plus accessoire dans tout cela. Du reste, effectivement, pourquoi jeter la pierre à Apple alors que toutes les sociétés s’engouffrent dans cette brèche ?
    Après, tout cela n’est qu’une question d’angle de vue et de perception et qui veut ériger Apple et Steve Jobs en parangon, le peut.
    En ce qui me concerne j’en reviens à cette conclusion ironique : assez curieux que les gens même qui crient contre le système sont les premiers à se jeter sur les outils que leur fournit ce système.

  3. [b]C’est moi qui vous remercie d’avoir proposé ce sujet (dérivé, il est vrai ) d’où une autre conclusion: l’homme serait-il suicidaire (vaste question à laquelle nul ne peut répondre correctement, sauf si il est sot)
    Rien ne nous empêchait en France de fabriquer mille et une choses, il y a 10/15 ans, à l’aide de robots ! mais entre les ricanements des politiques bouchés à l’émeri et les syndicats qui n’en voulaient pas et même les sabotaient (révolte de jadis des canuts « Jacquard », Lyon ) ceci aurait donné du travail à un tas d’ingénieurs, techniciens et ouvriers, commerciaux (internationaux), comptables et autres transporteurs et que sais-je, ceci aurait créé peut être moins d’emplois que dans les mines de fer ou de charbon mais les emplois collatéraux ceux qui auraient étés induits …et le SAVOIR-FAIRE n’aurait pas été perdu (une génération au moins avant que ce soit « retrouvé » si tant est que…)[/b]

  4. Ce qu’il y a d’à peu près sûr, c’est que l’homme est un peu schizophréne dans son désir du « tout et son contraire ». Je pense qu’on peut se poser indéfiniment des questions sur ses réactions tant que l’on a pas intégré ce fait.
    Je suis d’accord : la France a du savoir-faire, mais un sacré esprit borné et corporatiste.
    Quant à Foxconn : c’est un sacré sujet !!
    Coca-cola et sa manière de fonctionner à l’étranger n’est pas mal non plus dans le genre.

  5. [b]Coca-cola n’est ni innovateur, ni constructeur, ni rien du tout: c’est un marchand de soupe pour obèses.[/b]

  6. Jusqu’à l’année derniere , j’achetais Medion, une entreprise allemande etablie à Essen qui assemblait des ordinateurs de bonne qualité; depuis qu’elle a été rachetée par une marque chinoise (lenovo), j’attends avant d’investir

Les commentaires sont fermés.