Un article du très sérieux quotidien Le Monde (édition du 14/01/2011) met en avant le succès de la dernière collecte de fonds de l’encyclopédie en ligne, Wikipédia. L’occasion de s’arrêter quelques instants sur un phénomène mondial.

 

Close le 03 janvier dernier, la dernière campagne de récolte de fonds, lancé par Wikipédia,  est un record, puisqu’un million de donateurs ont permis d’atteindre les 15.3 millions d’euros. Le site, qui attire 450 millions de visites par mois, représente l’ambition de cette encyclopédie universelle gratuite, déjà voulue par les Humanistes d’un autre siècle.

 

Sans diffuser de publicité, Wikipédia réussit néanmoins à progresser, puisque son contenu est librement rédigé par des auteurs bénévoles. Bien sûr, des érudits, des passionnés, des chercheurs livrent ainsi une vision de leurs domaines d’excellence, et cette vision correspond alors pour un temps à la vérité de Wikipédia, jusqu’à ce qu’un jour, un autre ruine les thèses du précédent en publiant l’antithèse, comme consécration éclairée de la connaissance.

 

Même si l’ambition est noble (proposer le savoir universel (sic !) à tous), le procédé reste à la base de toutes les passions, que déchainent l’encyclopédie. Le pire, comme le meilleur, s’y côtoie, empêchant l’internaute, en quête d’informations, de se rassurer quant à la véracité des sources. Pire encore, Wikipédia serait aussi, selon certains, à la base du manque de capacité de discernement des plus jeunes. A-t-on appris à nos collégiens et autres lycéens à se méfier des encyclopédies de ce genre ? Pourtant, ces mises en garde auraient leur place dans l’enseignement, au vu du nombre de copies, où les professeurs relèvent la copie de passage entier de l’encyclopédie. Même de grands noms se sont fait prendre le doigt dans le pot de miel….

 

Mais, est-il normal de se méfier d’une encyclopédie ? Là, ce sont les professeurs de philosophie, qui auraient la lourde tâche d’expliquer à des élèves, en manque de repère, en quoi le savoir n’est qu’une illusion.

 

Wikipédia reste un outil formidable, dans la mesure où son accroissement est rapide et permet de n’ignorer aucun pan de la connaissance. Mais, sincèrement, peut-on demander à un auteur bénévole de faire le tour d’un sujet, qui peut le passionner sur un domaine précis, avant d’écrire quoi que ce soit ? Une écriture passionnée donc, qui n’est que peu (et c’est la philosophie du site) contrôlée. Amusez – vous, le jour où vous disposez de quelques minutes, pour découvrir l’historique des conversations, pouvant exister sur tel ou tel sujet ? L’expérience sera instructive.