Au soir du lundi 8 décembre 1980, un peu avant 23 heures, John Lennon est abattu devant le Dakota Building, de 5 balles de « Revolver » (P-38)… Il meurt avant même d’être arrivé dans la salle des urgences du Roosevelt Hospital de Manhattan… 400 000 personnes rassemblées dans Central Park au pied du Dakota building marquent de longues minutes de silence… Son assassin, Mark Chapman, un "fan" prêt à tout afin d’obtenir son "passeport pour la célébrité", se laisse arrêter sans opposer aucune résistance. Dans une main, il tient son livre fétiche, « L’Attrape Cœur », de J.D. Sallinger, dans l’autre son exemplaire de « Double Fantasy », le dernier album de John Lennon, dédicacé quelques heures plus tôt par l’ancien Beatles…
Depuis, ce soir de décembre 1980, le meurtre de John Lennon n’a pas cessé de susciter stupéfaction et hypothèses en tous genres… Complot de la CIA? (c’est la version de Sean Lennon au "New Yorker" en 1998) ? Ou du FBI ?… On chuchote que le Klu Klux Klan n’aurait toujours pas digéré ses propos provocateurs de 1966 (« Moi et mes copains Scarabées, on est plus fort que Dieu »)… Il existe ainsi plusieurs versions de ce sinistre assassinat qui a fait couler beaucoup d’encre… Les théories abondent…
Avec « Who Killed John Lennon ? » en 1989, Fenton Bressler, est le premier d’une longue série à publier un livre traitant du meurtre de l’ex-beatle, développant l’idée selon laquelle la CIA aurait fait subir un lavage de cerveau à Chapman. Chapman n’aurait donc été qu’un « Manchurian Candidate » (un assassin conditionné), téléguidé par la CIA dans un programme de meurtre. Contrôle de l’esprit, par l’hypnose ou la drogue ? Une simple phrase, un mot-clé, suffisent à déclencher le processus… Avant de passer à l’acte, Chapman explique avoir entendu une voix qui lui répétait "Do it, do it, do it, do it"… -tiens, ça me rappelle cette chanson de Lennon, « Freeda People » (« Libère les gens »), où il répète de la même façon "Do it, do it, do it, do it, do it now !" ("Fais le maintenant !"). Et en un sens, c’est bien ce que Chapman voulait : libérer le monde (et lui-même en particulier) de John Lennon… En 1992, le film « Patriot Games » (en français « Complots »), avec Harrison Ford, mettra en scène un ancien de la CIA programmé pour tuer, établissant un parallèle entre Chapman et l’homme qui a voulu assassiner Ronald Reagan -car lui aussi possédait « L’Attrape-Cœur »- insinuant ainsi que tous deux auraient pu faire partie, comme le héros du film, d’un complot organisé…
A travers « Gimme Some Truth : The John Lennon FBI Files » (1999), Jon Wiener révèle -preuves à l’appui- les dossiers confidentiels du FBI (dans leurs archives : plus de 300 pages de documents consacrées à Lennon) et certaines des écoutes et filatures dont le chanteur fut le sujet permanent -et ce, dès son arrivée sur le territoire américain. C’est la version que soutiennent Sean et Yoko et leurs sites sur le web renvoient directement à cet ouvrage. En 2006, le documentaire « The US Vs/ John Lennon » viendra confirmer ce que le livre de Jon Wiener prouvait déjà, à savoir : comment le FBI a effectivement surveillé John Lennon dès son arrivée sur le territoire américain, plaçant son téléphone sur écoute, le faisant suivre lors de ses déplacements… Dans le passé, Lennon avait affirmé au cours de plusieurs interviews, avoir eu la certitude d’être surveillé, tout en étant bien conscient que les gens le prenaient légèrement pour un paranoïaque… Il faut rappeler qu’au début de sa période new-yorkaise, Lennon avait beaucoup fréquenté Jerry Rubin et Abbie Hoffman, activistes-gauchistes et membres fondateurs du Youth International Party (les "Yippies") -eux aussi dans le collimateur des services secrets … Est-ce un hasard si Lennon, Rubin et Hoffman sont morts tous les trois ?
Dans son ouvrage « Rethinking John Lennon’s Assassination : the FBI’s War on Rockstars », (2004) Salvador Astucia développe une autre thèse, qui ferait de l’assassinat de John Lennon un complot à la Kennedy, avec un autre tireur embusqué. Il met directement en cause le doorman du Dakota, Jose Perdomo, dont l’identité n’a été révélée que sept ans après les faits… Pour Astucia -qui met aussi en avant un faux témoin potentiel (Sean Strub) qui n’a "rien vu mais tout entendu"- il n’y a pas de doute : Jose Perdomo est le vrai tireur et Chapman ne serait qu’un figurant télécommandé pour jouer le rôle du coupable. Dans ses souvenirs, Chapman raconte : « Je ne me souviens pas d’avoir visé… mais j’ai dû le faire… et j’ai tiré calmement… cinq fois »… A l’arrivée, Astucia -par ailleurs déjà auteur d’un ouvrage sur l’assassinat de John Kennedy- se retrouve pris dans une incroyable toile d’araîgnée, où les morts de Buddy Holly, Eddie Cochran, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morisson, mais aussi de Kennedy et Lennon seraient le résultat d’une vaste entreprise de nettoyage menée conjointement par le FBI et la CIA.
Une autre version explique comment, sur la photo de Paul Goresh où Lennon signe son dernier autographe (photo reproduite ci-dessous) il ne s’agirait en réalité pas de Chapman mais de… Stephen King ! C’est la thèse que défend Steve Lightfoot dans « Who Really Killed John Lennon ? » (2001) où il dénonce tout un complot assez compliqué mettant en cause non seulement l’écrivain, mais aussi Paul Goresh (le photographe amateur auteur du dernier cliché de Lennon vivant), Nixon et Reagan… Son ouvrage est d’ailleurs explicitement sous-titré « Stephen King Shot John Lennon ». Rappelons que Stephen King est le célèbre auteur de nombreux succès littéraires tels « Carrie », « Shining », « Dead Zone », « Christine », « Dream Catcher »… Il a également écrit sous le pseudonyme de Richard Bachman (« Marche Ou Crève »).
Plus malicieux, l’énigmatique Dan Alice accuse définitivement et sans l’ombre d’un doute le célèbre Walrus. Cherchant manifestement à s’amuser tout en laissant libre cours à son imaginaire, son ouvrage « Once A Man Twice A Child… » (2001) met en avant des coïncidences parfois troublantes -notamment sur certaines dates…
John Winston Lennon, né le 9 octobre 1940 aurait aujourd’hui 72 ans… Dans ses chansons inachevées, on retrouva l’ironique « Life Begins At 40 » : « La vie commence à quarante ans » -l’âge où il s’est fait assassiner… Mark Chapman est toujours enfermé à Attica, prison de l’Etat de New York.
En accomplissant son geste, l’assassin de John Lennon a, sans aucun doute, privé le monde de quantité de belles balades intemporelles. (Le livre love-story « les corps indécents » est dédié à sa mémoire comme apôtre de la paix, de la non-violence et de l’amour entre les hommes). C’est un livre sur une génération perdue et désabusée par la crise grave qui sévit : la jeunesse d’aujourd’hui sans idéal ni perspectives. Quel sens donner à la vie quand on a vingt ans ? Quel avenir dans l’horreur économique née de la mondialisation à tout va ?
Tout cela est très bien, et de nombreux livres sont dédiés à la mémoire de John Lennon
Je suis etonné que meme aujourd hui on ne releve pas a quel point lennon ( que j aime tant) avait anticipé ce qui allait etre les annees 80… les annees familles,les annees pognon,les annees demagogiques par exellence…ce pauvre lennon a payé le prix(!!!) De son avance(!!!). Imagine est de 1971,watching the wheels de 1980. Le grand ecart etait en fait trop petit.chapma n a ete pris de vitesse. Lennon l a ete aussi…
Ah au fait john, ta promo du « house husband »(homme au foyer) ,oubliait de preciser qu il fallait avoir ton compte en banque…love.
Who Killed John Lennon ? I swear it was not me!