Oppression

Réalisateur : Farren Blackburn

Date de sortie : 30 novembre 2016

Pays : Canada, France

Genre : Thriller

Durée : 91 minutess

Budget : 10 millions de dollars

Casting : Naomi Watts (Dr.Mary Portman), Oliver Platt (Dr Wilson), Jacob Tremblay (Tom), Charlie Heaton (Steven)

 

Mary Portman, pédopsychiatre, a perdu son mari il y a 6 mois dans un terrible accident de voiture, depuis elle vit seule avec son beau-fils, seul rescapé du drame, dans une grande maison recluse dans une forêt de la Nouvelle Angleterre. Steven en a gardé un lourd handicap l’obligeant à rester dans un fauteuil, sans bouger, sans parler, un locked-in syndrome en quelque sorte qui pèse beaucoup sur le moral de sa belle-mère. L’un des jeunes patients de Mary, le petit Tom, disparaît mystérieusement alors qu’une tempête s’annonce, elle est bien décidée à le retrouver mais parallèlement à cela elle est sujette à des visions paranoïaques, des hallucinations inexpliquées. Oppression est un film entre deux genre, d’un côté le thriller et de l’autre l’horreur, sans jamais vraiment savoir où se situer.

Le scénario est classique, sans surprise, si bien que les habitués du genre se douteront de la fin dès le milieu du film, mais pour les autres, Oppression remplit son contrat sans briller. Le film souffre de nombreuses faiblesses et d’incohérences [spoiler] comment Steven en parfaite santé a-t-il pu tromper les diagnostiques et les examens des médecins pour rester un légume ? Pourquoi Mary, pédopsychiatre, ne comprend pas qu’elle doit aller dans le sens de Steven pour l’amadouer et le neutraliser plus facilement, une attitude qu’elle adopte 30 secondes pour repartir dans la confrontation ? Pourquoi diable n’a-t-elle pas mis Tom dans son cabinet, à l’abri de la folie meurtrière de Steven ? Et puis surtout pourquoi faire passer le petit par la lucarne de la cuisine, pour ensuite le reprendre et se cacher dans le placard à manteaux alors que la maison dispose de nombreuses fenêtres faciles à casser même si elles sont simplement bloquées par quelques vieux clous ? [spoiler]. Bref, une écriture faiblarde manquant de cohésion qui fait parfois rire ou s’étonner.

Du classique donc, sans originalité. Le réalisateur s’amuse à nous faire peur en jouant avec les codes de la maison isolée dans un coin peu accueillant, idéal pour « foutre les jetons ». Un isolement géographique mais également mental, cette femme vivant seule, fraîchement veuve, encore perturbée par l’accident, fatiguée du poids psychologique de son beau fils lourdement handicapé qu’elle souhaite placer, émotionnellement mouvementée par son jeune patient en qui elle revoit Steven plus jeune. L’horreur s’intensifie avec des bruits de pas, des grincements en pleine nuit comme si l’intérieur des murs et de l’entresol étaient habités par une quelconque créature, les visions et les délires cauchemardesques, la façon de filmer devenant de plus en plus étriquée au fur et à mesure que son état psychologique se détériore. A de nombreuses reprises, le film emprunte un schéma scénaristique proche de Shining, [spoiler] le moment où Mary est poursuivi par Stephen armé d’un marteau, cognant sur les murs à l’instar de la course poursuite entre Jack et Wendy se terminant dans un labyrinthe enneigé, là aussi ça aurait pu se terminer ainsi mais Steven est plus malin que Jack, il ne se fait pas avoir par les traces de pas laissées dans la neige. De plus, le docteur Wilson arrivant après un long trajet dans le but de la sauver, mourant bêtement en passant le pas de la porte est aussi utile que Dick transpercé par un coup de hache [spoiler]. Même si l’irrationnel s’insinue progressivement, le rationnel n’est jamais très loin et cette proximité est idéale pour nous livrer une réalité glaçante.

Quant aux acteurs ils sont peu nombreux et justes. Naomi Watts est toujours aussi brillante dans son rôle de belle mère mal dans sa peau et dans sa tête, Charlie Heaton incarnant Steven est impressionnant, de son visage sauvage se dégage une certaine instabilité, il parvient à faire passer des émotions et une rage sans dire un mot ou bouger, fixé dans son fauteuil. Oppression est l’occasion de retrouver le jeune Jacob Tremlay, encore dans une histoire de séquestration après Room, malheureusement il est peu présent et cela le dessert.  Les rôles secondaires sont utiles mais peu exploités pour mieux se concentrer sur les sentiments formés par ce trio phagocyté par un amour maternelle malsain. Au final, le film est trop long avec une durée et un rythme mal maîtrisé, à réserver aux amateurs du genre peu (demandeurs) ou les fans de Naomi Watts.

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