Recevant au palais présidentiel le mercredi 3 janvier dernier, des journalistes des rédactions de RFI et France 24, Wade a affirmé sa ferme volonté de se maintenir au pouvoir. Il a  dit en substance qu’il se porte bien et que ses adversaires  n’ont pas le droit de l’empêcher de se présenter comme candidat dans la course à la présidentielle.

Mais il a oublié que ce ne sont pas ses adversaires qui le lui demandent.

C’est d’abord la Constitution. Mais sur la question,lui et ses partisans pourraient sortir cet fameux article 2 du code civil napoléonien qui dispose que :"la loi n’a d’effet que pour l’avenir". Mais si l’on doit faire le compte de sa présence en tant qu’individu sur le fauteuil présidentiel, cela fera bien trois mandats. Mais il pense avoir des raisons de se présenter. Il évoque même le sentiment de n’avoir pas suffisamment fait pour son pays. Mais, il a oublié que ce ne sont pas les sentiments personnels qui sont pris en compte, c’est la volonté populaire contenue dans la constitution du pays et qui limites le nombre de  mandat à deux. Raisonner de la sorte, c’est se comporter comme un dictateur et faire péser sur son pays des risques de tensions poste électorales. Ce qui est surprenant dans ce débat, c’est le mutisme de la France, qui hier traitait Gbagbo de dictateur.

  Parlant de Laurent Gbagbo, l’ex numéro un ivoirien, le président Wade a soutenu qu’il est le financier de la rébellion casamançaise, qu’il aurait même commis des exactions sur des burkinabés vivant en Côte d’Ivoire. Il est bien beau d’accuser Laurent Gbagbo aujourd’hui qu’il n’est plus au pouvoir, mais ce qu’il ne sait pas c’est que sous Laurent Gbagbo, la Côte a vu naturaliser plusieurs Burkinabé et que la Côte d’Ivoire est le seul pays de la sous région a abrité autant d’étrangers sur son sol. Si cet état fait mal à Wade, qu’il crée les conditions d’attirer chez lui des non nationaux. Parlant de la casamance, il faut qu’il en rapporte les preuves parce que, le fait pour le chef de cette rébellion d’être à Abidjan ne veut rien dire. Wade n’a t-il pas réçu au Sénégal des représentants de la rébellion ivoirienne aujourd’hui au pouvoir. Si donc l’on doit raisonner de la sorte, il a lui aussi financer la rébellion ivoirienne de 2002. 

  Wade aurait mieux fait de ne pas aborder la question Laurent GBAGBO. Ce qui prime pour l’heure c’est la décision que va rendre dans quelques semaines le Conseil constitutionnel Sénégalais sur sa candidature controversée.