Il y a parfois, dans la vie, des éléments contradictoires. En fait, nous pourrions dire que l’entièreté de l’existence humaine est duale, ou plutôt qu’elle est toujours formée de deux parfaits opposés. Quelques exemples? Il y a plein de gens qui meurent de faim, et d’autres d’obésité morbide parce qu’ils passent tous leurs repas dans des chaînes de restauration rapide dont chacun dépasse le millier de calories; 1% de la population (environ) possède plus de 50% des richesses totales de la planète et on dénombre près de 3 milliards de personnes qui gagneraient moins de 2$ par jour; les riches paient moins d’impôts que les gens de la classe moyenne… Etc. La liste est infinie, mais je me limiterai à ces trois-là. C’est bien suffisant, ne trouvez-vous pas?
Comment se fait-il que ces faits ne nous dérangent pas davantage? Comment est-il possible qu’encore aujourd’hui, on trouve le moyen de se plaindre en disant que nous sommes pauvres, qu’il fait froid, qu’on en a marre d’être malades alors que des millions d’enfants meurent à chaque année de maladies qui n’existent plus dans nos pays riches? Comment se fait-il qu’on se moque de la malaria (ou paludisme), des génocides qui se déroulent en Afrique, des horreurs causées par des balles à l’uranium appauvri pendant notre guerre au Moyen-Orient pour obtenir leur foutu pétrole?
Au fond, je crois que c’est parce que nous ne voulons pas y croire. Toutes ces guerres, ce ne sont que des inventions des médias. Les médias nous contrôlent, ce qui est vrai en partie. Là où la publicité alimentaire existe en plus grande proportion, le nombre d’enfants obèses est plus haut. Nous écoutons trois minutes de télévision pour une minute de publicité, dans certains canaux. On nous passe des bulletins de nouvelles soi-disant sérieux qui nous annoncent en grande pompe que Céline Dion est enceinte, qu’un nouveau film avec Angelina Jolie va sortir bientôt, que JoÈve d’Occupation Double est une pas-fine…
Et maintenant, on se regarde dans un miroir, et on voit tous nos défauts. Nous, les consommateurs, on se fait bombarder d’images qui nous disent: «Regardez, la perfection, c’est ça.» Et des jeunes filles et des jeunes hommes se laissent avoir et ruinent leur santé pour atteindre cette aberration. On nous met des oeillères. On nous aveugle. Soyons prudents. Réfléchissons par nous-mêmes. Mettons-nous à la place des autres.
Malheureusement, cela semble trop difficile pour certains, comme pour moi. Je suis comme vous. Aveugle, mais au moins, j’aspire à voir clairement un jour.