Dans son édition de mai 2007, le magazine Sciences et Avenir publie un article très intéressant sous le titre accrocheur "Lutter contre le mal de dos". La première chose qui frappe, c'est que le corps médical a, en quelques années, complètement changé son approche de ce mal.

L'évolution majeure : là où un médecin vous ordonnait il y a encore quelques années un cinglant "restez au lit et reposez vous !", on trouve en lieu et place un tout aussi cinglant "Debout ! Et surtout, bougez !". Pourquoi donc ?

Selon le professeur Serge Poiraudeau, responsable du service de réadaptation de l'hôpital Cochin (Paris) : "on sait désormais que le maintien de l'activité physique est la condition pour éviter la chronicité du mal de dos". D'où le nouveau mot d'ordre : "faire bouger ceux qui n'osent plus".

Evidemment, on parle ici des pathologies non-extrêmes. Mais force est de constater qu'une part encore large du corps médical reste réticente à ce nouveau discours (étude de 2003 : 2 fois sur 5 le discours "repos" est maintenu).

Ne devrait-on donc pas s'interroger sur le pourquoi de cette "semi-tendance" ? Y'a t'il au sein du corps médical une certaine peur à changer des habitudes en terme de prescription, avec pour raison principale le spectre non pas de l'erreur médicale (ça serait exagéré), mais plutôt celui de l'incertitude ?

Bien souvent, le mal de dos, c'est comme le mal de tête. Hors de toutes possibilités d'examens précis, le médecin va se baser sur les mots employés par le patient afin de déterminer une marche thérapeutique à suivre. Celà engendre donc une large part d'interprétation de données, pas forcément exhaustives, qui peut provoquer une certaine "frilosité" du médecin quand il s'agit d'en déduire un traitement approprié.