C'est ce mardi que commence la visite du pape Benoit XVI aux Etats-Unis, visite qui se prolongera jusqu'au dimanche 20 avril. Lors de cette visite, le pape devrait rencontrer, hormis le prédisent qui l'accueillera à son arrivée, la conférence des évêques catholiques des Etats-Unis, le monde universitaire catholique, mais aussi les représentants d'autres religions (juives, protestantes, musulmanes, hindouistes…). Les deux évènement majeurs de son voyage seront sans aucun doute son discours à l'ONU et la prière qu'il fera au "ground zéro", à l'endroit même où se son effondrées les tours du world trade center. Il dira une messe au "Yankee Stadium", stade de plus de 55000 places avant de s'en retourner à Rome.

Cette visite de Benoit XVI est importante à divers titres. D'abord elle intervient dans un moment où les catholiques ne sont pas très à l'aise suite aux différents scandales qui l'ont frappé, autour des actes de pédophilie commis par des prêtres. De nombreux procès se sont tenus dans lesquels les évêques ont aussi été accusés, parfois à tort, d'avoir couvert les prêtres sous leur responsabilités. Cette situation bride l'Eglise américaine dans sa communication, c'est à peine si elle aurait osé élever un murmure lors de la guerre d'Irak, malgré son désaccord, dans un pays où les religions s'expriment.
Pourtant l'Eglise a beaucoup fait depuis et le nombre de plaintes n'a cessé de diminuer, même si les actions entreprises ne sont guère suffisamment couvertes dans l'actualité et peu connues. Il semblerait également que selon les statistiques, la pédophilie chez les prêtres seraient très rare : elle ne toucherait en 2007 que 0,01% des quarante mille sur le territoire, ce qui n'excuse en rien cet acte ignoble, mais qui reste à relativiser, notamment au regard des plaintes déposées contre 2500 enseignants du public depuis cinq ans, et qui ne seraient que le haut de l'iceberg puisque de nombreuses autres plaintes seraient en effet dissimulées par l'administration.
Benoit XVI pourrait redonner du souffle à cette église des Etats-Unis, l'une des plus grandes communautés catholiques au monde, derrière le Brésil. Lors de son discours aux Nations Unis, outre un discours sur les droits humains, il devrait évoquer la situation de l'Irak et transmettre un nouveau regard sur l'action des Etats-Unis dans le pays, préoccupé comme il l'a déjà déclaré à plusieurs reprises pour les chrétiens du Moyen-Orient, notamment pour les chaldéens. Sa prière au "Ground Zero" devrait aussi être fortement médiatisée et amener un équilibre autour de cette initiative. En outre cette communauté est particulièrement dynamique, composée en grande partie de nombreux hispaniques et particulièrement animée par des laïcs.
Georges Bush fera pour la première fois le trajet jusqu'à la base aérienne américaine d'Andrews pour revevoir un chef d'Etat, ici le pape. Il sera accompagné de son épouse et fera plus d'honneur au souverain pontife que n'en avait été fait à la reine d'Angleterre ne serait-ce que pour le nombre d'invités d'honneur à la réception. Il aurait notamment déclaré sur une chaîne catholique, pour ces honneurs rendus : "Parce que c'est une personne vraiment très importante à de nombreux égards.
Premièrement, il parle pour des millions de personnes. Deuxièmement, il ne vient pas en tant qu'homme politique, il vient en tant qu'homme de foi. Et, troisièmement, je souscris tellement à cette notion que (…) dans la vie, il y a le juste et le mauvais, que le relativisme moral risque de saper les chances de sociétés faites de liberté et d'espoir, et je veux honorer ses convictions".