Violence en milieu familial

Les médias produisent quotidiennement des reportages sur des crimes perpétrés en milieu familial. Peut-on intervenir avant que ne surviennent ces actes violents?

Lorsqu’il advient un évènement hors du commun, les journalistes se pressent pour amasser le plus d’informations possible et se dirigent sur les lieux où se produisit l’incident. Désireux de recueillir des détails entourant ce fait divers, ils s’enquièrent auprès des gens résidents dans les lieux avoisinants. Confiants de parvenir avec ces témoignages à compléter leur reportage, ils questionnent les personnes vivant dans l’entourage.

Lorsqu’il s’agit d’un crime perpétré par un individu habitant à proximité des gens interviewés, plus d’un s’étonnent des faits reprochés à ces voisins dont l’apparente gentillesse ne laissait prévoir aucun comportement violent. Croyant à un accès soudain de folie, ils demeurent abasourdis devant ces révélations invraisemblables.
 
Afin de parvenir à exécuter leurs projets insensés, les personnes aujourd’hui inculpées adoptaient avec eux un comportement affable afin de demeurer au-dessus de tout soupçon. Ressassant continuellement leurs insatisfactions au lieu de les exprimer, ces gens accumulent des tensions extrêmes qui, un jour ou l’autre, déferleront sur ceux qu’ils croient responsables de leurs déboires. Certains se souviendront de quelques accès decolère de ces gens habituellement en plein contrôle de leurs émotions. D’autres parleront de leur timidité et du peu de liens qu’ils créaient avec le voisinage.
 
Ces individus peu loquaces, perçus comme des personnes avenantes, se refusent à toute concession. Ils s’insurgent ainsi contre ce qu’ils qualifient d’injustice à leur égard et rendent leurs proches responsables de leurs maux. Certains consultent parfois des personnes ressources sans succès. Ne pouvant se résoudre à vivre constamment en opposition avec leurs pairs, ils optent parfois pour la disparition de ceux qui pourtant leur offraient leur soutien. D’autres retourneront contre eux cette agressivité qu’ils ne peuvent plus contenir.
 
Comment expliquer leurs gestes qualifiés de machiavéliques? Leur silence ne permit pas qu’on leur vienne en aide. La sensation de ne pouvoir se départir de ces tensions accumulées portent les gens au désespoir. Eut-il suffi qu’ils croisent quelqu’un sur leur route pour écouter leurs doléances?