Si cela devient rentable pour le musée Peugeot de Sochaux, d’autres constructeurs automobiles pourraient aussi proposer des pièces de collection à la demande pour des véhicules irréparables, faute de pièces disponibles dans les casses. La CFAO (conception-fabrication assistée) a formidablement progressé grâce aux numériseurs et imprimantes 3D, et aucun véhicule de collection n’est plus potentiellement irréparable.
La plupart des collectionneurs de 203, 204 et autres modèles Peugeot dont la fabrication est depuis longtemps interrompue peinent à trouver des pièces de rechange dans les casses. Ou, passé l’émerveillement de l’aubaine, lors de la découverte d’un ancien modèle dans une grange ou au fond d’un hangar, il y a de quoi déchanter en prenant la mesure des difficultés d’une restauration. Certes, tout est possible, et s’il s’agissait d’une Bugatti, d’une Rolls, susceptible de faire grimper les enchères lors d’une vente, l’investissement – lourd – reste possible et rentable.
Mais s’il ne s’agit que de se faire plaisir, pour les véhicules des années 1950 ou 1960, se lancer dans l’aventure d’une rénovation ou persister à les maintenir, est devenu vraiment ardu. Mais beaucoup moins pour les Peugeot.
Entrés en restructuration voici un an, l’activité pièces de rechanges du musée de l’Aventure Peugeot, à Sochaux, et son atelier (sellerie, ébénisterie, tôlerie et mécanique), ont repris avec une offre de fabrication à la demande. Certes, la pièce unique n’est guère privilégiée, sauf exception, et il faut compter avec quelques délais, mais les techniques modernes permettent d’accélérer la production.
Comme le relate Serge Lacroix, du Pays de Franche-Comté, Bruno Garovo, du musée, dispose encore d’environ 14 000 références de pièces en stock. Là, tout va bien. Aussi, en cas de demande conséquente, la refabrication est possible, à des coûts supportables, en petites séries, pour le compte des collectionneurs.
La gamme Peugeot Classic ne s’approvisionne pas qu’auprès des usines. La conformité est vérifiée, les pièces certifiées, mais elles peuvent provenir de sous-traitants spécialisés en prototypage ou petite série.
Il est moins fait recours aux plans ou schémas d’époque, préservés, qu’à la numérisation 3D d’une pièce existante. Une dizaine de spécialistes, dont Protoform Bourgogne, de Chalon-sur-Saône, fabrique des pièces thermostatiques permettant le « retro-ingeniering », soit la fabrication d’un moule. Au besoin, les spécialistes de l’atelier seront mis à contribution si le démontage et remontage de la pièce présente de réelles difficultés. Mais la plupart du temps, l’entraide entre passionnés peut éviter le retour à l’usine… enfin, au musée.
Nombreux clubs
On trouvera des 403, par exemple, pour l’euro symbolique (mais, là, il faut envisager vraiment des frais), ou à des prix situés entre 2 500 et 6 000 euros, selon le modèle (utilitaire ou berline) et bien sûr l’état, le kilométrage. Les 203 sont plus accessibles (moins de 2 000 à 4 500 euros, justement du fait de la rareté des pièces de rechanges). Évidemment, elles « sucent », les bougresses, et la consommation ne sera pas compensée par le moindre coût des assurances. Le Club 403 propose des pièces à prix coûtant, en fonction de ce qui peut être glané.
L’un des clubs les plus actifs est celui des 104, dont le siège est à Fleurbaix. La 104, produite en série vers fin 1972, et sa cousine Talbot Samba, carrossée par Pininfarina, ou sa version décapotable Sovra (trois répertoriées pour le moment), comptent encore beaucoup d’adeptes. La 505, dernière berline à propulsion (moteur à l’avant, roues motrices arrières, et non à traction), arrêtée en 1990, compte aussi de nombreux amateurs.
Le Club 404 fait aussi refabriquer par voie de souscription. L’un des plus actifs est le Belfortain Club 205 pour lequel la question des pièces de rechange est moins cruciale. La plupart des clubs ou amicales d’utilisateurs est répertoriée, pour la France et l’étranger, sur le site du musée. Signalons aussi l’association Les Amis du Lion, quelque peu plus huppée, puisque ses membres regroupent des amateurs de voitures d’avant-guerre. Il refabrique aussi certaines pièces.
De son côté, le club belge des Anciennes Peugeot organise des concentrations des rallyes internationaux.
Évidemment, les acquéreurs d’autres marques ont aussi leurs clubs et amicales. L’un des clubs les plus attachants est celui des Panhard & Levassor. Ou encore celui de Simca, puisque ces marques appartiennent au passé (Matra se survivant avec des vélos, scooters ou de petits utilitaires électriques à conduite sans permis).
Difficile, selon les marques
J’avais failli, circa 1990, acquérir une Matra Simca Bagheera (triplace avant) pour une bouchée de pain. La consommation, la crainte de ne pas trouver des pièces de rechange, m’avaient douché. Mais allez savoir à présent qu’il est déjà envisagé de construire des maisons en impression 3D et que, peut-être, la perspective de fabriquer des pièces dont la résistance mécanique serait convenable ouvre des horizons aux collectionneurs ? Certes, ce serait à présent hors de mes moyens, et je ne saurais plus où garer un tel engin. Les Matra Murena, ayant succédé aux Bagheera, n’ont pas eu l’heur de plaire au groupe Peugeot-Talbot, qui motorisait. La 4 S fut la dernière… Matra développa l’Espace (P23, en 1984) avec Renault.
Mauvaise pioche pour les acheteurs d’Espace : au vu des forums, Renault ne semble guère enclin à contribuer très fort à la pérennité de ces véhicules devenus anciens.
Mais l’entraide existe, et faute d’un musée, un pavillon Renault s’est ouvert sur l’île Seguin (siège historique de Billancourt, fermé en 1992 après la sortie d’une dernière Super 5). Mais ne comptez pas trouver, sous ses fondations, des pièces de rechange enfouies… ni au rez-de-chaussée ou à l’étage.
Renault a adopté le slogan « Drive the change », pas la rechange…
Mais bref, si jamais vous dénichez une Clément-Bayard (ensuite, il s’agit de Clément-Talbot puis de Talbot-Lago), de 1900, pensez que la CFAO parviendra peut-être à vous aider à la remettre en état. Ce qui devrait vous éviter de vous retrouver avec un monstre comme cette Pontiac Grand Am mâtinée d’Oldsmobile qui a récemment défrayé la chronique des amateurs de véhicules anciens. Personne ne sait si, depuis sa mise en vente, elle a pu trouver preneur…
Quelques milliers de pièces détachées de PSA arrivent sur le marché de l’automobile ancienne…
Sinon pour les amateurs de vieilles voitures ou pour des pièces de modèles qui ont moins de 50 ans vous pouvez au Maghreb trouver encore des pièces. Dans les grandes villes du maroc par exemple vous avez des quartiers complets de mécaniciens locaux qui vous refont des voitures anciennes entièrement comme les taxis locaux. Des champions du système D à des prix locaux négociables. beaucoup de français descendent parfois avec leurs anciens 4×4 ou avec des campings cars pour refaire des carrosseries, ne pouvant plus s’offrir les services de PSA…
PH
Les imprimantes 3d les perspectives sont « impressionnantes » notamment en médecine: impression de tissus, voire d’organes …….ou dans le domaine alimentaire certains se sont lancés dans la « confection » de viandes artificielles !
[b]@libertinus,
avec de la chance* si on dispose d’un scan 3D cela fait gagner un temps considérable même sur une pièce cassée (qu’on reconstitue complètement en DAO) il est préférable d’avoir une fraiseuse 3D de précision: 0,5 micron tant qu’à faire (attention aux variations thermiques) pour la CFAO !
*ou un vieux plan qu’on numérise.[/b]
génial ! j’ai besoin d’un radiateur tout neuf pour une vieille Peugeot 104….
voila de l’info positive qui va permettre d’aider les nombreux amateurs de peut etre réparer leur « bijou » merci jef. J’ai constaté également sur le continent africain qu’il était encore possible de trouver des pièces détachées introuvables ou presque en france. j’y avais trouvé il y a quelques années un moteur complet et neuf de jeep (1940) enveloppé dans du papier gras. – JP