Le bureau de Dijon de l’Agence France Presse a testé, au Flannery’s, une brasserie locale, les pompes à bière installées directement aux tables de la clientèle. Avantage, dix pour cent de remise par rapport au demi ou à la pinte tirée au bar. « On veut tout faire soi-même », signale Joëlle Brouard, de la Sup’ de Co’ locale… Tiens, on devrait élargir le concept de l’enterrement de la vie de garçon ou de jeune fille à la mousse self-service jusqu’à l’incinération ou la mise en bière…
Ne dites plus : « une bière d’Alsace » ; mais dites : « un linceul de Lorraine ».
En France, on ne peut, ni en Alsace-Lorraine, ni ailleurs, se charger soi-même de ses funérailles, mais déjà, à Dijon, on peut tirer sa propre bière.
Le concept a été notamment développé dans les pubs du Louis Fitzgerald Group de Dublin, comme l’Arlington Temple Bar. Vous pouvez d’ailleurs vous exercer en ligne sur le site pouryourownpint.com, mais je ne saurais vous garantir que cet entraînement virtuel vous sera d’une quelconque utilité, au Flannery’s de Dijon ou ailleurs.
J’étais buffetier au Stadtwappe (aux Armes, ou au Blason) de la ville de Strasbourg, place Gutenberg, circa 1972, et mon initiation à la fonction de tireur dura une bonne heure. Mais il était hors de question pour moi de suppléer le tireur attitré des habitués du soir, un retraité venant à six heures tapantes et sonnantes à la cathédrale. Fort volumineux, il coinçait sa bedaine et son postérieur devant les manettes des pompes, les fessiers épousant la saillie de la desserte, interdisant ainsi toute sortie.
Il fallait donc s’abstenir de se servir un ou des demis une bonne heure avant son arrivée et surtout, à l’avance, « prendre ses précautions ».
Il paraissait goitreux et je ne l’ai jamais entendu prononcer autre chose qu’une suite iodlée de « yo-yo-yo » (oui) en répons(e) – graduel(le) – à n’importe quelle question ou commentaire. Ces « yo » allaient crescendo et decrescendo au rythme du mouvement de sa main et son avant bras, commençant et s’achevant avec le jet naissant et s’épuisant. Tireur de précision, il dosait les cols de mousse en fonction des goûts des habitués, presque tous des hommes l’ayant sans doute connu lorsqu’il n’était que simple commis aux Armes. Du très grand art. J’ai parfois de nouveau tiré, mais je n’ai jamais pu égaler du premier coup son tour de main : tentez par vous-même, cela exige un apprentissage.
D’Irlande, le concept a essaimé un peu partout, là où les Britanniques séjournent fréquemment.
Si vous passez par Mojacar, en Andalousie, rendez-vous à la Cerveceria Asuntxu, sur le Paseo Mediterraneo. « Several table have a multi outlet beer engine, » et vous paierez, comme au Flannery’s, ce que vous avez consommé. La différence étant qu’en France, où le dispositif sera généralisé en 2012 par la brasserie Kronenbourg, vous devrez régler d’avance au comptoir et non pas en quittant les lieux.
Boire jusqu’à plus soif n’est plus de mise dans un pays où la vente d’alcool à emporter devient de plus en plus réglementée et qui voit en ses noctambules des gêneurs. Bah, si vous tirez une piste le long du quai de la Fosse (à Naoned, Nantes), vous pourrez sans doute négocier une ardoise (mais sans doute pas rue Saint-Michel, dite la « rue de la Soif », à Resnn ou Roazhon).
Cela étant, pour vous entraîner, vous pouvez acquérir, sur divers sites du Royaume-Uni, votre propre tireuse traditionnelle britannique (à manche). Comptez dans les 200 euros pour un système à pression, davantage pour un dispositif à l’ancienne (mécanique, le « manche » prolongeant une ou deux longues tiges incurvées). Tant qu’à faire, élaborez vous-même votre brew, adoptez ou non un sparkler (ou sparklet, embout aérateur) que vous adapterez au nozzle (gicleur).
Brasser soi-même et se doter de pompes ou tireuses vous permettra de progresser au Tir-au-bière-pong, jeu consistant à loger une balle de tennis de table dans les gobelets du camp adverse. « Un jeu de beuverie controversé », titrait l’helvète 20 minutes.
L’équipe en défense, pour chaque tir marqué contre elle, doit vider tous ses gobelets, ou ceux des adversaires, c’est un peu comme on veut car les règles ne sont guère codifiées.
Le seul impératif est de disposer un nombre – à déterminer – égal de gobelets aux deux extrémités de la table ou plateau : mais vous pouvez vous rallier au règlement de la Beer Pong French Academy.
Des tournois sont déjà organisés dans les grandes villes universitaires françaises. Les habiles tireurs dijonnais peuvent déjà aller s’entraîner à l’international dans le canton suisse de Vaud où divers débits de boisson proposent des tables ad hoc pour le plus grand bonheur et profit des cafetiers-limonadiers-brasseurs.
N’oubliez pas qu’un décès consécutif à un delirium tremens entraînera des obsèques à la charge de vos proches. Les pompes funèbres sont beaucoup plus réglementées que les rencontres de bière-pong et la bière doit avoir reçu l’agrément du ministère de la Santé. À la bonne vôtre !
Se faire son propre croque-mort est malaisé, en déléguer la charge à un ou des proches, bénévoles, prohibé. Si on pourra bientôt tirer sa propre bière, s’y faire mettre avec ou sans suisse (« point d’argent, point de suisse ») hors des pistes balisées ne sera pas plus demain à votre portée que la veille (mortuaire).
On aura donc réduit le nombre des caissières, des guichetiers… voici donc la compression des effectifs des tireuses et tireurs de boissons à base de malt ou d’orge ou de houblon. Mais vous ne serez pas de sitôt dispensé du chèque au porteur de bière. Lequel n’est plus un employé communal disposant d’un monopole, en raison du droit européen de la concurrence. Les régies municipales des eaux réapparaissent, pas celles des bières. La cervoise maison est licite, mais plus question de se faire bouilleur de cru. Réglementer, déréglementer, c’est toujours travailler.
Tenez, un ordonnateur italien, Cofani Funebri, avait conçu des calendriers funéraires « Belle e Bare » (avec des modèles sexy et dénudées) : « non è piu disponibile perchè ritenuto offensivo per la dignità delle modelle ritratte e per la profanazione del senso religioso… ». Blasphème : curés et chiennes de garde se sont ligués. Au pays de Ruby ! Encore d’ accortes tireuses de bières qui disparaissent et ne tiendront plus les cordons du poêle à loilpé.
Moralité de la fontaine à bière débitant une pinte de bon sens commun et un peu d’irrévérence :
Point n’est aisé de s’en tirer par soi-même,
La Gueuze se tire à soi tout faraud,
La Gueuse fait de vous un lourdaud,
Qui ne se retirera pas porté gratos.
P.-S. – Le lambic est (presque) synonyme du faro (malt d’orge et froment non germé sucrés et fermentés), comme le remémorait Baudelaire dans Amœnitates Belgicæ : « Non, jamais ! Le faro (je dis cela sans fiel), c’est de la bière deux fois bue… », répond Monsieur Hetzel, une fois.
Comme dirait l’autre : la Gueuse se consomme avec modération.
En tout cas, tant qu’à porter un pendentif, je préférerais que ce soit une valise (même si voyager, c’est mourir un peu) qu’un cercueil… (voir l’illustration ci-dessus).
Petite précision lambic et faro ne sont pas exactement synonymes.
Faro est synonyme de « lambic doux » à savoir un lambic additionné de sucre avant le service (là ou traditionnellement le lambic était servi avec du sucre candi et une touillette en acier solide pour dissoudre icelui, à la convenance du client)
Et un lambic, comme chacun sait, est une bière de fermentation spontanée, environ 30% de blé cru à l’empâtage, houblons surannés. Très sec et très acide.
Merci de cette précision, SubCapt, car « [i]comme chacun sait[/i] », l’art de la préparation du lambic ou du faro n’est pas universellement partagé, et j’avoue quelques lacunes en ce domaine.
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J’ai vraiment apprécié cet article, en particulier les exemples dans cette portion de poste qui l’a produit vraiment facile pour moi de voir ce que vous parliez sans même avoir à quitter le poste. Merci
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