Réunis en sommet dimanche 23 octobre, les dirigeants européens se sont quittés sur une esquisse d’accord prometteur. Obligation, pour eux, d’en conclure les termes dès leur prochaine réunion de mercredi. Mais au-delà d’une sortie de crise ce que ces décisions installent c’est toujours un peu plus d’hégémonie allemande en Europe.


 Allant de report en report quant aux décisions pérennes et institutionnelles aptes à régler le problème des dettes souveraines, les pays européens n’avaient cette fois-ci plus le choix. En ce dimanche 23 octobre il leur fallait choisir. Prévoyants, les responsables européens avaient d’ore et déjà prévu un nouveau sommet pour le mercredi 26, au cas où quelques points de blocage persisteraient.

 

Or malgré tout cet excès de pessimisme tout juste feint il semble qu’une solution se dessine. Tache ensuite d’en peaufiner les moindres subtilités d’ici au prochain sommet.

 

Cette solution tient en plusieurs points :

 

Tout d’abord un abandon de l’idée d’un renforcement  du Fonds de soutien de la zone euro (FESF) à l’initiative de l’Allemagne qui a réussit à faire abandonner cette solution, pourtant réclamée par nombre de pays européens (dont en priorité la France) ainsi que par les marchés.

 

Autre abandon significatif : celui de l’idée visant à impliquer la BCE dans le renforcement du pare-feu de la zone euro. Nouvelle victoire de l’Allemagne sur la France au prétexte que le droit communautaire ne permettait pas l’évolution de la BCE vers de telles prérogatives.

 

Les solutions proposées


Il en ressort dès lors une double solution esquissée en ce 23 octobre. Chacune cherchant à doter le Fonds de soutien de la zone euro d’une capacité d’intervention égale à 1000 milliard d’euros :

 

1)   1) Tout d’abord faire du FESF une sorte de système d’assurance partiel venant en secours à des dettes souveraines trop exposées.

 

2)  2) Ou alors, autre solution avancée, chercher à promouvoir la création d’un instrument ad hoc spécialement rattaché à ce type de mission. Dans le cas présent il s’agirait d’un fond spécial destiné à accueillir des contributions d’investisseurs tiers. Charge à celles-ci de venir s’ajouter en appoint d’autres fonds ; ceux du FMI par exemple auxquels on les adosserait.

 

Possibilité, pourquoi pas, de mixer ces deux solutions pour faire émerger une troisième possibilité, fruit d’une synthèse entre ce qui a déjà été pensé.

 

Bien qu’esquissée cette double solution a au moins eu le mérite de rassurer. Pour preuve Christine Lagarde n’a pas tardé, sitôt sa sortie de la réunion, à s’avouer satisfaite des « très bons progrès » enregistrés. Aucun hasard donc à voir la Bourse de Paris ouvrir en hausse dès son ouverture ce matin.

 

Mais restent deux vaincus derrière ce compromis qui est un indicie de plus de l’hégémonie allemande à l’intérieur de la zone euro. La première victime étant, bien sur, la France qui a dû renoncer à nombre de ses solutions. Sur ce sujet Le Monde.fr n’hésitait pas, ce matin, à parler de « défaite pour la France ». Autre vaincu : l’Italie à qui on demande encore et toujours plus de rigueur.

 

Grégory VUIBOUT le 24-10-11