Après les insultes proférées par Hugo Chavez à l'encontre de son homologue colombien Alvaro Uribe, après l'annonce faite par Caracas de ne plus considérer la guérilla des FARC comme un groupe terroriste, et après la proclamation du président vénézuélien de son intention de militariser la frontière entre les deux pays pour freiner la contrebande dans cette région, hier, une chaîne de télévision vénézuélienne a diffusé une vidéo montrant le maire de la ville de Maracaibo (deuxième plus grande ville du Venezuela située à 80 km de la frontière colombienne) donnant des caisses de provisions (et d'armes ?) aux combattants terroristes des FARC… ce qui a provoqué l'émoi que l'on imagine en Colombie.

Alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas, aujourd'hui, le président Hugo Chavez, accompagné de Daniel Ortega, président du Nicaragua, a accusé la Colombie de préparer, avec l'aide des États-Unis, un incident frontalier qui pousserait le Venezuela à déclarer la guerre à son voisin. Ce plan aurait reçu le nom de code « opération Balboa ».


« J'accuse le gouvernement colombien, agissant aux ordres de l'empire nord-américain, de préparer une agression belliqueuse qui nous obligera à réagir, ce qui pourrait être le début d'une guerre ! » a répété le président vénézuélien sur les antennes de la télévision publique. Daniel Ortega a confirmé les dires de son homologue et a précisé que les États-Unis essayaient depuis des années de déclencher pareils évènements dans son propre pays.

Reprenant l'affaire du maire de Maracaibo, Hugo Chavez a dénoncé la vidéo en affirmant que c'était un trucage éhonté, et que si la Colombie voulait se servir de ces images pour venir enlever le fonctionnaire vénézuélien afin de le faire traduire devant une cour de justice colombienne, la république bolivarienne du Venezuela considérerait cela comme une agression et une invasion qui déclencherait la guerre.

Pour conclure son intervention, le président Hugo Chavez s'est fait menaçant en annonçant que si une guerre éclatait contre le Venezuela, il arrêterait immédiatement toute exportation de pétrole, ce qui ferait exploser les cours du brut qui pourraient atteindre rapidement les 300 dollars le baril.

En voyant toute cette agitation belliqueuse qui a suivi la libération des deux otages grâce à l'intervention de Hugo Chavez, on comprend mieux les raisons qui ont poussé le président Uribe à suspendre la médiation du président vénézuélien en décembre de l'année passée, alors que ce dernier tentait de soutirer des informations stratégiques à l'état-major colombien.

À ce propos, le président vénézuélien à affirmer qu'il avait contacté Nicolas Sarkozy et certaines familles d'otage pour leur signifier, qu'à son grand regret, il ne pourrait plus s'occuper des négociations avec les FARC et qu'il voyait l'avenir très sombre.

La question que l'on se pose actuellement est de savoir si c'était vraiment une bonne idée de faire entrer Hugo Chavez dans ce jeu de quilles, et si la libération de trois otages valait une guerre.