A l’heure d’une dépendance croissante au pétrole des Etats-Unis, le risque de perturbations dans l’approvisionnement et la stabilité des régions pétrolifères riches posent un problème majeur. Alors que les troubles peuvent se produire n’importe où le long de la chaîne de ravitaillement, certaines régions semblent particulièrement vulnérables.
Le détroit d’Hormuz
Ce détroit, qui relie le Golfe Persique et le Golfe d’Oman, est peut-être la voie navigable la plus importante au monde. Long de plus de 60km et large de près de 40km, plusieurs pays sont frontaliers avec le détroit d’Hormuz : les Emirats Arabes Unis, Oman et l’Iran. Une part non négligeable du pétrole y transite, 17 millions de barils par jour selon le Département Américain de l’Energie.
Cette région possède les réserves les plus importantes d’hydrocarbures, le pétrole et le gaz. Cette zone-clé fait l’objet d’un risque de déstabilisation de la part de l’Iran. Ce dernier a menacé les Etats-Unis qu’en cas de sanctions économiques sur son exportation de pétrole ou d’attaques sur ses installations, il n’hésiterait pas à bloquer le détroit. Bien que certains analystes estiment que l’Iran ne possède pas la puissance militaire nécessaire pour mettre ses menaces à exécution, un blocage de 15 jours auraient des conséquences significatives.
L’Iran
L’Iran, un pays grand comme l’Irak et l’Afghanistan réunis, est un producteur d’hydrocarbures de premier rang. C’est le 4e producteur mondial de pétrole et de gaz, et il possède les 2e réserves mondiales de ces mêmes hydrocarbures. Cela explique pourquoi ce pays est l’objet de tant de convoitises et génère tellement de tensions.
Accusé de développer un programme nucléaire militaire secret, l’Iran fait l’objet de menaces régulières de la part des Etats-Unis et surtout d’Israël. L’Etat hébreux, qui ne cesse de faire pression sur Washington pour une attaque préventive contre l’Iran, pourrait être rejoint par une autre théocratie de la région dans son action de lobbying, à savoir l’Arabie Saoudite. Une guerre contre l’Iran déstabiliserait non seulement la région mais aussi le monde entier. Des puissances comme la Russie ou la Chine ne resteront pas inactifs ce cas-ci.
Le Delta du Niger
Le Nigeria est le deuxième producteur de pétrole en importance en Afrique et le 5e plus gros fournisseur de pétrole aux États-Unis. En raison d’une reprise de la guerre civile, elle a chuté du huitième rang mondial des producteurs au douzième rang entre 2006 et 2008. En 2009, le gouvernement du Nigeria s’est réconcilié avec les militants dans le delta du Niger, qui avait considérablement perturbé la production pétrolière en attaquant les travailleurs et les installations pétrolières ainsi que par le vol du pétrole. Mais un regain de violence est encore possible. Au début 2012 Le Nigéria doit également faire face à une grève nationale après que le gouvernement a déclaré la fin de subventions aux combustibles. Une telle grève pourrait entraver la production de pétrole.
La distribution de la richesse pétrolière est un facteur central dans le conflit. Malgré sa vaste richesse pétrolière, 70 pour cent de la population nigériane vit avec moins d’un dollar par jour et la corruption du gouvernement, surtout au niveau de l’État, reste un problème. Les compagnies pétrolières doivent aussi composer avec le vol à grande échelle du pétrole brut, dans lequel des politiciens puissants et des hauts responsables militaires sont impliqués ..
ce n’est pas l’iran qui destabilise le detroit d’ormouz.en désinformation on ne ferait pas mieux
@Georges
Désolée pour une réponse aussi tardive, mais un autre de mes articles (« Il n’y a pas de crise de la dette ») a occupé toute mon attention (plus de 60 commentaires !).
En fait, si je parle de « déstabilisation de la part de l’Iran », c’est pour l’unique raison que ce pays a menacé de bloquer ce détroit en cas d’intervention américaine contre son territoire. Cela ne signifie nullement que c’est une intervention illégitime. Mais il reste que cette menace est prise très au sérieuse par les Etats-Unis et d’autres pays. D’ailleurs, les Emirats se sont félicité en Janvier 2012 du ton plus modéré de l’Iran quant à la fermeture du détroit. Preuve en est que cette question est d’actualité et très liée aux actions de Téhéran.