C'est une écrasante victoire du Kuomintang (KMT), parti d'opposition nationaliste de Taiwan, qui a remporté 81 des 113 sièges du Parlement, ne laissant que 27 sièges au Parti démocrate progressiste (DPP).

Taiwan, dont le nom officiel est République de Chine, est cette île où avaient fui les nationalistes de Tchang Kaï-Chek pour échapper aux communistes de Mao Tsé-toung et qui avaient fait sécession de la République Populaire de Chine en 1949.

Pendant 22 ans, seule l'île avait représenté la République de Chine au Conseil de sécurité de l'ONU, jusqu'en 1971 où, contre l'avis des États-Unis, la Chine communiste avait remplacé les nationalistes qui avaient été, de facto, exclus de l'organisation.

Le DPP défend le retour de Taiwan au sein des Nations unies, ce qui agace, on s'en doute, l'autre Chine, tandis que le KMT prône un rapprochement avec la Chine communiste, ce qui ne plaît pas vraiment aux États-Unis…

Mais les urnes ont parlé, fatigués des scandales à répétition et des histoires de corruption du parti au pouvoir, les Taiwanais se sont prononcés en masse pour le Kuomintang qui apparaît donc comme le parti favori pour l'élection présidentielle du 22 mars.

Or, en cas de victoire, le KMT s'est engagé à se rapprocher de la Chine Populaire, à autoriser les visites de touristes chinois du continent et à restaurer les services postaux, commerciaux et de transport directs qui avaient été suspendus il y a 60 ans !

Sachant que la Chine Populaire a toujours considéré l'île séparatiste comme partie intégrante de son territoire et n'a jamais caché son souhait de réunifier les deux pays, cette victoire du Kuomintang pourrait-elle se conclure par la réintégration de la République de Chine à sa grande soeur, comme Hong Honk et Macao sont déjà rentrés dans le giron de l'Empire du milieu ?