La Caisse d'Epargne et la Banque Populaire devraient annoncer jeudi leur union (bien que le contrat devrait être officieusement signé ce dimanche soir). Crise oblige, l'Etat a réactivé ce mariage en pourparlers depuis plus de deux ans.
Une date qui restera dans les annales car elle marquera la naissance du deuxième groupe bancaire du pays (derrière le Crédit agricole), fort de 95 000 salariés et doté de 17 milliards de chiffre d’affaires et de 40 milliards de fonds propres. Si la constitution, voilà dix ans, de BNP Paribas a été le fruit de raids boursiers homériques, celle du futur ensemble, de culture mutualiste, aura été le résultat de négociations âpres menées dans la coulisse et d’une intense guerre d’information, sur fond de crise du système financier et dans l’ombre tutélaire des pouvoirs publics.
Si l'essentiel des filiales des deux groupes (notamment Natixis) serait logiquement inclus dans cet organe, les deux banques laisseraient en revanche de côté leurs actifs immobiliers. Foncia, Nexity et le Crédit Foncier, seraient ainsi relégués à des holdings détenus par les banques régionales. La question de la gouvernance reste toutefois toujours à résoudre. Selon Mediapart, l'Etat prendrait 20 % du nouvel ensemble. "sous la forme d'actions dites de préférence, c'est à dire sans droit de vote". Ce qui risque "d'alimenter une vive controverse", estime le site. De plus, mais selon le JDD cette fois, François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, en charge notamment des questions économiques et sociales, prendra la tête du directoire du nouveau groupe issu de la future fusion Banques Populaires-Caisses d’Epargne. Il devrait d'ailleurs quitter ces fonctions d'ici la fin de la semaine prochaine.
Entamées en octobre, les dernières négociations ont été retardées par les départs du patron emblématique de la Caisse d'Epargne, Charles Milhaud et de son successeur désigné, Nicolas Mérindol. Les deux hommes ont été poussés à la démission après l'annonce, mi-octobre, d'une perte de 751 millions d'euros attribuée aux opérations hasardeuses d'un trader de la banque.
Mi-février, la ministre de l'Economie Christine Lagarde leur a finalement demandé publiquement d'"accélérer la manoeuvre". Les deux parties avaient initialement prévu de n'annoncer les détails de la fusion qu'au printemps. La demande du gouvernement est notamment appuyée sur l'aide apportée aux deux groupes dans le cadre du plan de soutien aux banques, sous la forme d'un prêt de deux milliards d'euros.
Jusqu’à présent, l’Etat a apporté aux Caisses d’épargne et aux Banques populaires 4,5 milliards d’euros dans le cadre de son plan général d’aides aux banques sous la forme de « prêts en fonds propres », un montage qui ne lui reconnaît aucun droit de vote ou de contrôle sur la gestion des deux groupes. Hier, on se dirigeait vers une nouvelle rallonge de 2 à 3 milliards d’euros. Mais la forme de cette aide financière n’était pas tranchée : actions ordinaires (avec entrée au capital et droit de vote) ou actions sans droit de vote…
Le problème c’est que les caisses d’Epargne sont exsangues.
En une dizaine d’années leur patron a réussi à dilapider leurs fonds propres.
Hormis peut être les dirigeants qui connait l’état de ces deux banques?